PAC 2020. Durabilité : encourager plutôt qu’encadrer ?

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Dans le cadre du Salon de l’Agriculture, TV AGRI, Groupama et Farm Europe animent une série de débat sur « quelle ambition pour la PAC 2020 ». Vous pouvez retrouver les débats sur le site évènement Ambition PAC 2020 avec nos invités Christiane LAMBERT, Présidente – FNSEA ; Marion GUILLOU, Présidente – AGREENIUM ; Humberto DELGADO ROSA, Directeur – DGENVI, Commission européenne ; Pascal VINE, Délégué Général – COOP DE France ; Yves MADRE, Farm Europe

Les ressources naturelles sont l’outil de travail quotidien des agriculteurs. Ils les utilisent pour produire notre alimentation et l’ensemble des biens renouvelables que nous utilisons au quotidien (textile, chimie verte, biomatériaux, bio-énergies). Et ils en sont les principaux gestionnaires : plus de la moitié du territoire européen est valorisée par l’agriculture.

La volonté de réduire l’empreinte environnementale de la production est une préoccupation permanente du secteur agricole. Depuis les 15 dernières années, les émissions de carbone ont été réduite de près de 10% ; les prélèvements en eau ont été réduits de 20%.

Mais cette transition vers une agriculture de plus en plus performante tant sur le plan économique qu’environnemental n’en est qu’à ses débuts.

Les connaissances agronomiques et techniques, le recours au traitement de données à grande échelle (big data) et le niveau de formation pointu des agriculteurs permettent à l’acte de produire de s’insérer de plus en plus dans les équilibres naturels, en créant des écosystèmes agricoles efficaces et respectueux de l’environnement.

La Politique agricole commune a fait de cette transition un axe majeur depuis le milieu des années 90.

D’abord à travers les programmes de développement rural. Ils permettent d’encourager les pratiques agro-environnementales les plus vertueuses.

Ensuite, avec la conditionnalité des soutiens versés aux agriculteurs. Ils ne sont versés qu’en contre-partie du respect de bonnes pratiques agricoles.

Plus récemment, avec le verdissement de 30% des soutiens directs, associés à des mesures de diversification des cultures, de maintien des pâturages permanents et de préservation de zones d’intérêt écologique sur les exploitations agricoles.

Au total, plus de 30% du budget de la Politique agricole commune est directement lié au respect de pratiques agricoles bénéfiques

Et 100% des soutiens directs sont conditionnés au respect des bonnes pratiques en matière d’environnement ou de bien être des animaux.

Néanmoins, il existe une volonté forte et largement partagée de franchir un nouveau cap.

L’enjeu : parvenir à concilier performance environnementale et performance économique, grâce, notamment à l’innovation, aux nouvelles connaissances agronomiques et à un retour à l’investissement dans le secteur agricole.

Dès lors, le verdissement ou la super-conditionnalité de demain, devront prendre en compte à la fois le progrès technique et la nécessité d’aider les agriculteurs dans la phase délicate de transitions entre systèmes agricoles d’ancienne génération vers ceux de demain.

Même si au sein même d’un territoire, chaque exploitation a son propre rythme, il est fondamental pour réussir cette transition que l’ensemble du territoire européen soit encourager, à travers la PAC, à aller dans la même direction, en tournant le dos aux pratiques non durables, avec un référentiel solide fixé dans le cadre règlementaire européen.

Par ailleurs, les initiatives individuelles ou collectives devraient être favorisées, notamment en permettant aux acteurs économiques de valoriser sur le marché leurs efforts avec des labels adaptés, ouverts à la diversité des pratiques et chemins permettant de réduire l’empreinte de la production.