QUEL EST LE DEGRÉ D’AUTONOMIE DU SYSTÈME ÉNERGÉTIQUE DE L’UE ?

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Vendredi dernier a marqué la fin de la COP27. Si l’objectif de maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5°C a été réitéré, la conférence mondiale n’a pas réussi à tenir l’engagement pris par les principaux émetteurs mondiaux de réduire progressivement les combustibles fossiles.

Le secteur de l’énergie, responsable de plus des deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est principalement alimenté par des combustibles fossiles. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), seuls 29 % de la production mondiale d’électricité proviennent actuellement de sources renouvelables, et les émissions de carbone continuent d’augmenter.

Quels sont donc les résultats de l’UE en matière d’énergies renouvelables ?

En 2020, l’UE a produit 42 % de son approvisionnement énergétique total. Sur ces 42 %, seuls 41 % provenaient de sources d’énergie renouvelables, ce qui représente 22 % de nos besoins énergétiques globaux. L’ambition de RepowerEU est de devenir indépendant du gaz et du pétrole de la Russie tout en maintenant notre production économique actuelle et en réduisant notre empreinte climatique. Cette intention impliquera le remplacement de 25 % de notre consommation énergétique totale par des sources alternatives, ce qui semble en bonne voie à l’approche de l’hiver malgré l’ampleur du défi.

Dans ce contexte, la directive sur les énergies renouvelables et les États membres de l’UE doivent avoir pour priorité de promouvoir les sources de bioénergie produites en pleine synergie avec la production alimentaire plutôt que de les restreindre. En effet, limiter la production de bioénergie revient à limiter l’autonomie énergétique européenne. Une nouvelle limitation engendrerait une menace supplémentaire pour l’approvisionnement énergétique de l’UE et une dépendance accrue à l’égard des sources fossiles importées – ce qui signifie des émissions globalement plus élevées.

L’énergie issue de la biomasse représente 57 % de l’énergie renouvelable produite en Europe, soit près de 10 % de l’approvisionnement énergétique européen total. En comparaison, toutes les autres sources d’énergie renouvelables combinées ne représentent que 7 %. Il est donc irréaliste de vouloir combler à court terme le déficit d’approvisionnement énergétique nécessaire sans la biomasse. Seul le nucléaire représente un plus grand fournisseur d’énergie  » Made in Europe  » (nécessitant de l’uranium importé).

Par conséquent, au lieu de limiter les activités des bioraffineries de l’UE, ce qui augmenterait les importations d’énergie en provenance d’autres pays et rendrait l’Union de plus en plus dépendante des acteurs étrangers et des combustibles fossiles, les Européens devraient encourager davantage ce secteur, en optimisant les cycles du carbone.

Pour atteindre l’objectif de 45% d’énergies renouvelables d’ici 2030 – tel qu’adopté par le Parlement européen cette semaine – il est temps d’augmenter la production d’énergie à partir de TOUTES les sources d’énergie renouvelables. Une Europe plus verte et plus indépendante ne peut pas se matérialiser en pariant sur une seule solution « baguette magique ». L’élaboration d’un bouquet énergétique durable et diversifié doit être la voie à suivre, avec une forte composante de biocarburants (liquides et gazeux) pour tous les secteurs, y compris les plus complexes à décarboniser comme les transports.