Stratégie Européenne pour lutter contre le cancer

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 3 février, 2021

La Commission européenne est sur le point de publier sa stratégie pour vaincre le cancer. Le document vise à donner une orientation politique de l’action de l’UE dans la lutte contre le cancer. Il prend en considération les différentes phases des maladies, ainsi que l’environnement du patient (les survivants, les soignants, leur famille, etc.). Il s’agit d’un pas dans la bonne direction en matière de prévention des cancers et, espérons-le, d’amélioration des traitements et des connaissances.

Néanmoins, certains points sont à souligner :

Prévention : la stratégie souligne à juste titre que « la prévention est le plus efficace de tous les traitements » et qu’il s’agit de « la stratégie de lutte contre le cancer à long terme la plus rentable ». La commission souhaite proposer donc un plan qui « sensibilisera sur les principaux facteurs de risque tels que les cancers dus à des modes de vie malsains ». « Le plan européen de lutte contre le cancer donnera aux individus les informations et les outils dont ils ont besoin pour faire des choix plus sains », mais aucune action concrète n’est proposée. Or, la stratégie ne doit pas oublier que l’éducation est l’élément clé de toute vision à long terme.

– Comme dans la proposition de programme européen pour la santé « EU4Health » (2021-2027), le plan évoque l’alimentation et de la nutrition en tant que causes de cancer. Néanmoins, une approche plus complète serait nécessaire afin de reconsidérer le rôle que les régimes alimentaires jouent dans la santé. Les politiques européennes et nationales doivent en effet investiguer les effets de notre alimentation sur la santé, en se basant sur des démarches scientifiques et sans ostracisme simpliste, mais en diffusant les connaissances scientifiques et en impliquant activement les citoyens.

– L’approche de la Commission va dans la bonne direction lorsqu’elle traite de l’obésité chez les enfants. Toutefois, une simple relance des politiques et actions existantes qui n’ont pas donné les résultats attendus (comme les programmes scolaires actuels de distribution de fruits et légumes, parce qu’occasionnels et axés sur un petit nombre d’écoles et d’enfants) ne suffira pas. L’école est effectivement le lieu où peuvent se former des habitudes saines ; dans ce contexte, des programmes scolaires obligatoires axés sur la santé et les modes de vie pourraient être une solution plus appropriée, et concrétiseraient l’objectif avancé par la commission (« les mesures prises dans les écoles porteront également sur l’éducation à la santé afin d’améliorer les connaissances sur les avantages d’une alimentation saine »).

– En ce qui concerne la proposition d’action visant à mettre en œuvre des mesures d’incitation/dissuasion fiscales en matière d’alimentation, des études [1, 2, 3] ont montré la moindre efficacité de ce type de politiques, ainsi que le risque de disparités sociales sous-jacentes. En ce qui concerne cette action, la Commission devrait procéder à une évaluation d’impact approfondie et présenter des propositions efficaces axées sur l’éducation, l’information et le traitement de la question de la santé liée aux denrées alimentaires commercialisées, notamment les denrées alimentaires transformées et ultra- transformées.

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REFERENCES :

  1. Darmon et al. “Food price policies improve diet quality while increasing socioeconomic inequalities in nutrition” International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity 2014, 11:66. Online source, consulted on October 22nd, 2020: http://www.ijbnpa.org/content/11/1/66
  2. Eyles et al., “Food pricings strategies, population diets, and non-communicable disease: a systematic review of simulation studies”, PLoS Medicine, 2012. Online source, consulted on November 4th 2020: https://www.researchgate.net/publication/233915556
  3. Smed et al., « Differentiated food taxes as a tool in health and nutrition policy”, Food and resource economics institute, 2005.

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