Suède: Plan Stratégique National 2023-2027

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Priorités stratégiques

Le plan stratégique de la Suède pour la politique agricole commune (PAC) reflète un haut niveau d’ambition pour la politique agricole dans les années 2023-2027, tant en termes d’augmentation de la productivité, de la rentabilité et de la compétitivité du secteur, qu’en termes de priorité donnée au bien-être animal et d’ambition accrue dans les domaines de l’environnement et du climat. L’objectif est également de contribuer au développement des zones rurales de la Suède afin qu’il soit possible d’y vivre et d’y travailler. En Suède, le paysage est dominé par les forêts, qui couvrent 69% de la superficie, tandis que l’agriculture représente 8% de la superficie. Dans de nombreuses régions, l’agriculture représente une part encore plus faible, de 0,5 à 1 %. Dans les zones où les forêts prédominent, la présence de terres agricoles apporte une variation dans le paysage qui peut fournir une variété d’habitats propices à la biodiversité. Dans ces régions, il est essentiel que l’agriculture, et notamment l’élevage, se poursuive et que le paysage ouvert soit préservé, malgré la compétitivité relativement faible de l’agriculture. 

Une priorité élevée est accordée à l’amélioration de la rentabilité de l’agriculture, à l’augmentation de la production alimentaire et à la compétitivité. La rentabilité est faible dans l’agriculture, où la production de lait est la principale ressource. La production laitière est en déclin. Outre l’aide directe au revenu, les paiements pour le bétail liés à la production et les paiements compensatoires, les mesures visant à améliorer les compétences, les projets de collaboration, l’innovation et les investissements destinés à accroître la compétitivité sont importants. 

En outre, le plan stratégique suédois veut stimuler les effets environnementaux positifs de l’agriculture, tels que le piégeage du carbone, la connaissance de la production durable, la biodiversité et les pâturages de valeur, notamment par le biais d’éco-régimes pour les cultures dérobées et l’agriculture de précision. 

Enfin, le plan stratégique vise à contribuer à rendre les zones rurales plus attrayantes, notamment en renforçant la capacité entrepreneuriale, l’innovation et en stimulant le changement générationnel. Un système d’innovation relativement faible, combiné au faible attrait de l’agriculture et à une structure d’âge élevée, sont quelques-uns des facteurs aggravants qui découragent l’investissement. Pour renforcer le développement rural, des mesures sont mises en œuvre dans le cadre et en dehors de la PAC, notamment le renforcement du soutien national à l’internet large bande et aux services aux entreprises pour un montant d’environ 338 millions d’euros. 

Pour la période 2023-2027, la Suède dispose d’environ 3,4 milliards d’euros pour les paiements directs et d’un milliard d’euros pour les fonds du FEADER.

L’architecture verte 

L’architecture verte couvre l’interaction entre les éléments suivants du plan stratégique : législation pertinente, conditions de gestion (BCAE), compensations environnementales et climatiques annuelles du premier pilier (éco-régimes), compensations environnementales et climatiques pluriannuelles du deuxième pilier, investissements environnementaux, coopération.

Les éco-schémas suivants sont proposés dans le plan stratégique suédois :

-L’éco-régime pour les cultures intercalaires pour le piégeage du carbone, les cultures dérobées et le travail du sol au printemps pour réduire les pertes d’azote.

L’objectif de l’intervention est de réduire le lessivage des éléments nutritifs des terres arables et de séquestrer le carbone dans le sol, ainsi que d’améliorer la fertilité des sols. La mesure se compose de trois parties différentes : les cultures intercalaires pour séquestrer le carbone, les cultures intercalaires pour réduire le lessivage de l’azote et le travail du sol au printemps pour réduire le lessivage de l’azote.

Montant unitaire prévu : 

  • Cultures moyennes 113 – 141 euros par hectare 
  • Cultures dérobées 130 – 156 euros par hectare 
  • Travail du sol au printemps 61 – 71 euros par hectare 

-Eco-régime pour l’agriculture de précision – Planification de la gestion des cultures 

Un bilan nutritif des plantes montre si l’utilisation de l’azote et du phosphore est efficace et s’il y a un excédent ou un déficit de nutriments végétaux au niveau de l’exploitation. Un bilan nutritif peut réduire la dépendance aux produits chimiques.  La planification de la fertilisation, la bonne gestion du fumier et l’alimentation conduisent à une utilisation efficace des ressources. La lutte intégrée contre les parasites est également cruciale. Cette planification comprend le chaulage, la fertilisation, le choix des variétés et ces éléments sont inclus dans la planification de l’agriculture de précision. 

Le montant unitaire prévu pour la planification de l’agriculture de précision est de 20 à 39 euros/hectare.

-Éco-régime pour la production biologique

L’objectif est de faciliter et d’accroître la production biologique et de promouvoir les services écosystémiques du paysage agricole en encourageant une variété de pratiques agricoles. L’objectif est également de contribuer à la réalisation des objectifs environnementaux de la Suède et de répondre à la demande des consommateurs pour des aliments présentant des caractéristiques spécifiques. 

Variation supérieure et inférieure du montant unitaire 

Céréales 132 – 162 euros par hectare ; Pommes de terre 443 – 541 euros par hectare ; Fruits et baies 663 – 811 euros par hectare ; Bétail Terres arables 159 – 195 euros par hectare.

Paiement couplé

La Suède alloue 13% de l’enveloppe nationale pour les paiements directs (446 millions d’euros sur 3,4 milliards d’euros) au paiement couplé pour le bétail. La Suède connaît depuis longtemps une tendance générale à la baisse de la production animale. Dans de nombreuses régions de Suède, le climat fait que le rendement économique de la production végétale est généralement faible, alors que la production d’herbe peut être bonne. Dans ces régions, la transformation du fourrage par le bétail est donc la branche de production la plus importante pour maintenir l’agriculture active. L’aide couplée permet de retenir davantage d’agriculteurs et contribue ainsi à maintenir la production dans tout le pays. L’unité fournie peut varier entre 83 et 102 euros par animal et par an. Le niveau de l’aide est le même dans toute la Suède.

Dégressivité

Pour atteindre l’objectif de redistribution de l’aide au revenu des grandes exploitations vers les petites et moyennes exploitations, la dégressivité est utilisée. La dégressivité s’applique aux exploitations qui reçoivent plus de 60 000 € de paiements agricoles et s’élève à 10 % du montant supérieur à cette limite. En Suède, le soutien au revenu a été complètement nivelé au cours de la période 2015-2020, ce qui signifie que le même soutien est versé par hectare dans tout le pays et à tous les types d’exploitations. 

Jeunes agriculteurs

Veiller à ce que de nouveaux agriculteurs entrent dans le secteur est une condition préalable à la viabilité à long terme du secteur agricole.  L’aide au revenu supplémentaire pour les jeunes agriculteurs, qui est versée pendant cinq ans pour les 150 premiers hectares, est une mesure importante pour aider les jeunes à acheter ou à louer des terres. En plus de cette aide, une aide au démarrage sera également versée lors de l’installation de l’exploitation. Pour faciliter davantage le financement de l’investissement, il est proposé que le taux d’aide pour les jeunes agriculteurs soit de 40 % de l’investissement, contre 30 % pour les autres entrepreneurs. 

Le montant de l’aide accordée à un jeune agriculteur est d’environ 70 % de l’aide au revenu de base pour la durabilité et de 220 000 SEK (21 225 €) par an pendant cinq ans pour un jeune agriculteur possédant 200 hectares de terres arables. Ce supplément peut aider dans les premières années suivant l’installation, lorsque les marges et l’efficacité peuvent être plus faibles que dans une exploitation établie.