Traité de libre échange avec la Nouvelle Zélande –  Que l’UE a-t-elle à gagner?

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La Commission européenne a récemment annoncé un nouvel élan pour conclure les négociations d’un accord de libre-échange (ALE) avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Le cas de la Nouvelle-Zélande est symptomatique, mais ce que Farm Europe expose ci-dessous peut être largement dit à propos d’un ALE avec l’Australie.

La Nouvelle-Zélande n’applique pas de droits de douane sur les importations de la plupart des produits. Aujourd’hui déjà, l’UE peut exporter vers la Nouvelle-Zélande sans droits de douane. Dans le secteur agricole, seuls quelques produits sont soumis à un droit de douane de 5 %.

La Nouvelle-Zélande est un exportateur important et compétitif de produits agricoles, qui représentent 80 % des exportations totales du pays. En 2021, la Nouvelle-Zélande a exporté pour 28 milliards d’euros de produits laitiers, d’œufs, de viande, de fruits et de noix, de vin et d’autres produits agricoles.

Vers l’UE, la Nouvelle-Zélande exporte surtout des produits agricoles, tout en important essentiellement des produits industriels. L’UE bénéficie actuellement d’une balance commerciale positive avec la Nouvelle-Zélande.  

Quels seront les gains de l’UE avec un ALE ? Elle n’augmentera guère ses exportations, car les droits de douane néo-zélandais sont nuls ou très faibles. Seule la Nouvelle-Zélande peut en bénéficier, pour son secteur agricole en particulier, car les droits de douane de l’UE sont actuellement beaucoup plus élevés.

Le résultat inévitable de l’ALE serait une augmentation des exportations néo-zélandaises de produits laitiers, de viande, de vin, de fruits, etc. sans aucun gain supplémentaire réel pour l’UE sur le marché néo-zélandais. 

Même dans le domaine industriel, l’UE ne peut pas s’attendre à des avantages commerciaux significatifs, car seuls quelques produits sont soumis à un tarif de 10 %, la plupart des autres étant déjà exempts de droits de douane. Et il ne faut pas oublier que la Nouvelle-Zélande a conclu des ALE avec la Chine, Hong-Kong, Singapour et Taïwan. Notre secteur agricole sera donc mis sous pression pour rien.

Cet ALE n’est pas équilibré en termes de gains et de pertes. Il s’écarte d’une approche pragmatique du commerce et s’en tient à une approche idéologique qui considère le libre-échange comme une bonne chose en soi, quels que soient ses impacts réels.