COMAGRI : Un renforcement de la position des agriculteurs dans la chaîne alimentaire

Farm Europe se félicite de l’avancée obtenue pour renforcer la position des agriculteurs dans la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire, après l’adoption aujourd’hui, par la Commission de l’agriculture et du développement rural, du projet de rapport de l’eurodéputée Céline Imart modifiant la réforme de l’Organisation commune des marchés (OCM), lors de sa réunion extraordinaire à Strasbourg.

À la suite de l’adoption de la position du Conseil le 19 mai, la Commission de l’agriculture et du développement rural du Parlement européen a adopté un rapport crucial, avec des propositions clés pour rééquilibrer le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement alimentaire et mieux protéger les agriculteurs européens, dans le cadre de la réforme de l’Organisation commune des marchés (OCM).

Même si les compromis adoptés sont, par définition, des compromis, la plupart d’entre eux représentent une avancée importante et très positive pour les agriculteurs, envoyant ainsi un signal fort à l’approche des prochaines discussions sur la nouvelle réforme de la PAC.

Ils constituent une étape significative pour améliorer le fonctionnement de la chaîne alimentaire de l’UE et surmonter la faiblesse chronique du maillon agricole, en clarifiant les relations contractuelles, en renforçant la capacité des agriculteurs à s’organiser via la consolidation de l’offre, et en reconnaissant les spécificités des coopératives avec des dispositions adéquates qui mettent en valeur et soulignent leurs normes élevées de relations équitables avec leurs membres. Ces modifications ne constituent pas un point final sur ce dossier, mais bien un véritable pas en avant vers la nécessité de rééquilibrage.

La position de négociation que le Parlement européen adoptera à ce sujet est importante, non seulement pour apporter des réponses à court terme, mais aussi pour envoyer un signal clair en amont des négociations et décisions qui devront être prises dans le cadre de la réforme de la PAC, dont le processus a été lancé avec la proposition de la Commission le 16 juillet.

MERCOSUR : une nouvelle tentative sapant l’agriculture européenne

Alors que la Commission européenne se préparerait à présenter demain l’accord UE-Mercosur pour ratification, Farm Europe et Eat Europe dénoncent fermement cette initiative, qu’elles considèrent comme un raccourci politique préjudiciable menaçant l’intégrité de l’agriculture européenne et la crédibilité des engagements environnementaux et climatiques de l’UE.

« Suite au paquet MFF profondément défaillant adopté en juillet et au récent accord commercial déséquilibré avec les États-Unis, cette tentative de faire passer un accord qui reste inchangé dans son fond – notamment dans son chapitre agricole – met en évidence un sérieux décalage entre les déclarations politiques et les choix réels de politique, confirmant la ligne suivie par la présidente von der Leyen ces derniers mois, contrairement à ses engagements de l’an dernier », a déclaré Yves Madre, président de Farm Europe.

Cette initiative est un signe supplémentaire que l’agriculture est traitée non pas comme un atout stratégique, mais comme une simple monnaie d’échange. Si elle est confirmée, elle s’ajoutera à une série d’évolutions négatives pour les agriculteurs européens ces derniers mois – des coupes dans le budget de la PAC aux concessions accordées dans les négociations transatlantiques – démontrant que le secteur agricole recule toujours plus dans la liste des priorités de l’UE.

Luigi Scordamaglia, président de Eat Europe, a souligné que « L’idée selon laquelle cet accord pourrait encourager les pays du Mercosur à adopter une production plus durable est trompeuse. L’accord ne contient aucun engagement contraignant, aucune clause de durabilité applicable et aucun mécanisme crédible de responsabilité. Toute affirmation de progrès environnemental est, au mieux, aspirative. Dans sa forme actuelle – a poursuivi Scordamaglia – l’accord UE-Mercosur est fondamentalement incompatible avec la cohérence politique et stratégique de l’UE, notamment en matière d’objectifs climatiques, de normes environnementales et de principes de commerce équitable. Il saperait directement les chaînes de valeur agricoles clés de l’UE et exposerait les agriculteurs européens à une concurrence déloyale de producteurs opérant selon des normes bien moins strictes en matière de protection de l’environnement, de sécurité alimentaire et de bien-être animal ».

Nous appelons donc les décideurs à faire preuve de responsabilité et à reconsidérer immédiatement la poursuite de cet accord. Dans sa forme actuelle, l’accord UE-Mercosur :

  • Affaiblirait le marché agricole intérieur de l’UE et menacerait la viabilité des économies rurales ;
  • Saperait le principe de réciprocité en autorisant des importations produites selon des normes inférieures ;
  • Mettrait en péril les objectifs environnementaux et climatiques de l’UE ;
  • Éroderait la crédibilité de l’UE en tant que leader mondial du développement durable.

Les accords commerciaux peuvent être des outils puissants de croissance économique – mais seulement s’ils reposent sur l’équité, la réciprocité et la responsabilité environnementale. L’accord UE-Mercosur échoue sur tous ces fronts.

Plutôt que d’ouvrir les portes aux géants agroalimentaires d’Amérique latine, l’Union européenne doit défendre ses producteurs, garantir des normes élevées pour ses consommateurs et tracer une nouvelle vision ambitieuse pour l’agriculture et les systèmes alimentaires – une vision fondée sur la durabilité, la résilience et la force du modèle « Made in Europe ».

Commerce UE-US : l’agriculture européenne paie l’addition

La Commission européenne a présenté aujourd’hui la déclaration conjointe sur le cadre des échanges commerciaux entre les États-Unis et l’UE.
Le nouveau niveau des droits de douane pour les exportations européennes vers les États-Unis a été relevé à 15 % pour les produits qui bénéficiaient auparavant de droits plus bas (4,8 % en moyenne).
Pour ceux qui étaient déjà taxés à des taux plus élevés, le niveau sera maintenu, à l’exception de quelques secteurs qui semblent avoir retenu toute l’attention de la Commission européenne — et des intérêts américains — à savoir les ressources naturelles indisponibles (y compris le liège), l’ensemble des aéronefs et de leurs pièces, les produits pharmaceutiques génériques et leurs ingrédients, les précurseurs chimiques et l’automobile.
Pour les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs, le bois d’œuvre ainsi que l’automobile et ses pièces, le taux tarifaire, comprenant le tarif NPF et le tarif imposé au titre de la section 232 du Trade Expansion Act de 1962, ne dépassera pas 15 %.
Des intentions d’achats d’énergie et de puces d’IA américaines, ainsi que des investissements aux États-Unis, complètent cette déclaration.

En ce qui concerne le secteur agroalimentaire, la situation est particulièrement préoccupante et déséquilibrée. De nombreux doutes subsistent quant aux futures relations commerciales dans ce domaine. Pour l’instant, la Commission a échoué à défendre les intérêts offensifs de l’agroalimentaire européen.
À première vue, si tel est le point de départ de futures négociations plus sensées, l’agriculture européenne part avec un sérieux retard.
Les éventuelles exceptions pour l’agriculture ne sont pas clarifiées, tandis que des concessions vagues sont accordées aux importations américaines dans certains secteurs agricoles clés de l’UE, non seulement ceux déjà mentionnés (par exemple les produits laitiers), mais aussi des secteurs essentiels tels que les fruits et légumes et la viande porcine.

Une attention particulière doit être portée à l’idée de coopération dans le domaine des normes sanitaires et phytosanitaires. Même si la Commission européenne exclut tout affaiblissement des normes SPS de l’UE, quel sera l’impact réel de « l’accès préférentiel » qui sera accordé à certains produits agroalimentaires américains ?

En ce qui concerne le vin et les spiritueux, la déclaration reste silencieuse sur ces secteurs, qui semblent avoir été négligés, voire sacrifiés, lors des négociations menées par la Commission européenne. Le taux de 15 % s’appliquera à la valeur du produit exporté, rendant les produits européens plus chers sur le marché américain et compromettant les efforts menés depuis de nombreuses années pour obtenir reconnaissance et parts de marché aux États-Unis.

Une fois de plus, l’agriculture semble être traitée comme une roue de secours et une monnaie d’échange, tandis que les intérêts de certains secteurs tels que l’industrie automobile semblent avoir constitué la principale préoccupation des négociateurs européens.

Protéger les dénominations de viande : une victoire pour les agriculteurs et les consommateurs

Farm Europe et EAT Europe saluent la proposition de la Commission européenne d’introduire des principes clairs pour la protection des dénominations de viande dans le projet de révision du règlement relatif à l’Organisation Commune des Marchés (OCM), dans le cadre de la réforme plus large de la Politique Agricole Commune (PAC).

Cette inclusion – fermement défendue par les deux organisations – envoie un message clair en faveur de la transparence pour les consommateurs et de l’équité pour les producteurs.

Cependant, il demeure difficile de comprendre pourquoi des termes essentiels tels que « burger », « saucisse » ou « steak » restent exclus des dispositions juridiques, alors même qu’ils figurent parmi les appellations les plus fréquemment détournées dans la commercialisation des produits de substitution.

La transparence signifie appeler les aliments par leur nom exact. Les mots comptent. Les dénominations ne sont pas de simples outils marketing – elles ont un impact direct sur la santé et le bien-être des citoyens. Les consommateurs doivent être correctement informés, en particulier sur la valeur nutritionnelle et le niveau de transformation des produits qu’ils achètent.

Nous saluons tout particulièrement la reconnaissance explicite par la Commission de la nécessité d’une harmonisation des terminologies relatives aux produits carnés à l’échelle de l’UE – une démarche cohérente avec les normes déjà en vigueur pour le secteur laitier.

Cette proposition fait écho à un récent appel conjoint de Farm Europe et EAT Europe adressé aux commissaires Várhelyi et Hansen, donnant voix à la campagne « Les mots ont un sens » lancée en octobre 2024. Cette campagne souligne l’urgence de garantir aux consommateurs la possibilité de distinguer clairement les produits d’origine animale de leurs imitations – souvent très transformées et présentant un profil nutritionnel différent – afin d’éviter toute confusion ou tromperie sur le marché.

Il est significatif que la Commission reconnaisse l’importance d’introduire des dispositions juridiques spécifiques pour protéger les termes liés à la viande. De telles règles renforceraient la transparence sur le marché intérieur en matière de composition et de valeur nutritionnelle des aliments, permettant aux consommateurs de faire des choix éclairés – en particulier ceux recherchant les bienfaits nutritionnels traditionnellement associés aux produits carnés.

Néanmoins, des débats supplémentaires seront essentiels dans les mois à venir – notamment au regard des discussions en cours au sein du Parlement européen, dont le rapport de la députée européenne Imart, qui propose déjà des modifications substantielles au règlement OCM actuel.

L’objectif final doit être de garantir à la fois la transparence pour les consommateurs et la pérennité de l’élevage européen – un pilier clé du secteur agroalimentaire de l’UE, tant sur le plan social qu’environnemental.

Des sujets fondamentaux comme la transparence, l’éducation des consommateurs, le niveau de transformation des aliments et les alternatives cultivées en laboratoire seront au cœur de la prochaine étude d’EAT Europe sur la durabilité alimentaire. Cette étude sera officiellement présentée au Parlement européen le 14 octobre 2025, lors d’un événement accueilli par la députée européenne Esther Herranz Garcia, avec la participation du commissaire européen à la Santé et au Bien-être animal, Oliver Várhelyi.

Plus d’informations sur notre campagne « Les mots comptent » :

Le cœur de la souveraineté agricole de l’UE ciblé par la baisse des aides

Le choix de la répartition des aides de la Politique agricole commune (PAC) est aujourd’hui le principal levier d’action de cette politique, levier sur lequel repose une large part de la capacité d’investissement et de projection dans l’avenir des exploitations de l’UE. Il reflète les priorités portées à l’échelle de l’UE pour l’avenir de l’agriculture et des exploitations du Continent.

Depuis le début du mandat, l’actuel collège des Commissaires a focalisé les débats sur la concentration des aides de la PAC sur « ceux qui en ont le plus besoin », un défi particulièrement épineux compte tenu des sensibilités climatiques, agronomiques, géographiques et sectorielles, épineux également compte tenu de la nécessité d’une clef européenne pour éviter les distorsions de concurrence tout en offrant suffisamment de souplesse pour respecter la diversité des structures d’exploitation.

Ainsi, le 16 juillet, la Commission européenne a décidé de mettre sur la table une double proposition de forte réduction budgétaire pour la PAC, assortie à une redistribution radicale des aides cumulant à la fois une dégressivité des soutiens dès 20.000EUR, et leur plafonnement à 100.000EUR.

Farm Europe a analysé la portée de la formule envisagée par la Commission européenne sur la base des données publiques de répartition des aides de 2022. Elles offrent un outil d’analyse de la structure des exploitations à travers l’Union. Sans que les chiffres soient valables à l’euro près, ils donnent une première projection solide qui pourra être affiné par les agences de paiement nationales.

Ainsi, cette analyse révèle que les taux de dégressivité et de plafonnement pour l’aide de base au revenu ciblent de plein fouet les agriculteurs qui sont, aujourd’hui, le socle de la production européenne. Plus de la moitié de la Surface agricole utile de l’UE serait affectée par la réduction des aides, ce chiffre grimpe à deux tiers, dès lors que l’on exclut les exploitations considérées comme les plus petites (moins de 5000EUR d’aides), pour l’essentiel concernées par l’aide forfaire, ou au seuil de celle-ci. Un tier des agriculteurs de plus de 12 hectares verrait ses aides réduites par la dégressivité à l’échelle de l’Union européenne.

Cette analyse européenne ne suffit pas à prendre conscience de l’ampleur des conséquences de la formule choisie par la Commission européenne. En effet, dans des pays tels que la France ou la République tchèque pourtant aux structures très différentes, c’est le modèle agricole même du pays qui serait remis en cause. En France, plus de 50% des agriculteurs percevant plus de 5000EUR par an seraient concernés par une réduction de l’aide, ceux-ci représentant 73% de la Surface agricole totale française. En République tchèque, ce chiffre grimperait à 85% de l’appareil productif concerné. En Italie, où les exploitations agricoles sont relativement petites en moyenne, pas moins de 57 % des hectares seraient touchés par la dégressivité pour les structures non éligibles au régime des petits agriculteurs.

A diverses échelles, tous les Etats membres seraient durement touchés par cette proposition qui semble plus dictée par un souci d’économie qu’une réelle volonté d’équité ou une vision d’avenir du secteur. Alors que l’exécutif européen affiche l’ambition bienvenue de vouloir recentrer la politique sur ceux qui produisent, sa proposition en matière de ciblage sur « ceux qui en ont le plus besoin » ferait donc l’inverse.

Une telle formule aurait pour conséquence de renforcer encore un peu plus la pression économique sur les exploitations qui représentent aujourd’hui l’essentiel de la production de l’UE. A n’en point douter, cette approche serait un accélérateur du processus de restructuration de l’agriculture, poussant à l’agrandissement, et mettant en difficulté en particulier l’installation de jeunes agriculteurs dans le cadre d’exploitations familiales traditionnelles. Il pourrait également inciter les agriculteurs de l’UE à concentrer leurs efforts sur une réduction des coûts, plutôt qu’une optimisation de leur production, avec à la clef un sérieux coup de canif à l’objectif de souveraineté agricole. 

UE

ITALIE

FRANCE

TCHÉQUIE

Fonds unique et PAC : Von der Leyen trahit les agriculteurs européens

Timmermans en avait rêvé, von der Leyen l’a fait. Si la Commission européenne avait voulu alimenter le populisme et les malentendus dans les zones rurales, elle n’aurait pas pu faire mieux : 

– une réduction de près de 20 % du budget de la PAC (en intégrant les nouveaux paramètres réservés) ;

– l’intégration de la Politique agricole commune dans le Fonds unique ;

– un verdissement poussé via le cadre de performance de la politique, qui sape sa dimension économique ;

– une renationalisation de cette politique via une approche « à la carte » sans mécanisme commun sérieux. 

Cette proposition initiale porte un coup dur à l’agriculture européenne et à tous les agriculteurs qui ont exprimé leur consternation il y a un peu plus d’un an. Farm Europe appelle les colégislateurs et les principaux décideurs de l’UE, les États membres et le Parlement européen, à corriger le tir et à repousser fermement cette proposition afin de raviver une véritable ambition et vision pour l’Europe. 

L’obstination de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à escamoter tout débat sur l’avenir de la Politique agricole commune montre sa détermination à saper le caractère unique de cette politique et son manque évident de compréhension de l’importance économique de celle-ci. 

Alors que 482,5 milliards d’euros sont nécessaires pour maintenir le budget de la PAC à son niveau de 2020, ou 395 milliards d’euros pour maintenir son niveau de 2027, la proposition de la Commission, qui s’élève à 300 milliards d’euros, fait des agriculteurs les grands perdants de l’héritage d’Ursula von der Leyen depuis 2021. Le doublement de la réserve de crise à 6,3 milliards d’euros est la seule mesure positive à retenir en cette journée très triste pour l’agriculture européenne.

La volonté de subordonner la PAC à un cadre de performance unique couvrant toutes les politiques de l’UE est claire à cet égard. Ce cadre de performance unique nie la nature économique de la politique agricole européenne à travers 32 indicateurs exclusivement environnementaux et sociaux, ce qui est loin des déclarations sur l’autonomie stratégique et la sécurité alimentaire faites au secteur il n’y a pas si longtemps. 

Le concept « Do No Harm » semble être généralisé à tous les financements de la PAC sans indication claire quant aux conséquences de ce principe. Une double conditionnalité est introduite dans la proposition de la Commission européenne via les 27 mécanismes de conditionnalité différents (article 3) et une nouvelle disposition générale donnant la priorité à l’environnement et au climat comme priorités exclusives de la PAC. La dimension économique fondamentale de la PAC est mise de côté et les conditions de concurrence équitables sont sapées.

Le cadre résiduel réservé à la spécificité des règles de la PAC augmente le risque de renationalisation et renforce la perception du caractère marginal de l’avenir de cette politique dans l’esprit de la présidente de la Commission européenne, ce qui est loin d’être à la hauteur des défis vitaux auxquels sont confrontées les zones rurales. 

À cet égard, Farm Europe condamne une orientation politique dangereuse pour le projet européen dans son ensemble et appelle les États membres et le Parlement européen à sauver le lien unique qui unit l’Union européenne, ses citoyens et ses agriculteurs, à un moment où l’institution chargée de l’intérêt général européen semble l’abandonner.

En ce qui concerne les dispositions spécifiques de la PAC (sous réserve de l’évaluation des propositions de règlements définitives non disponibles au moment de la publication du présent communiqué de presse) : 

  • La priorité accordée à « ceux qui en ont le plus besoin » marginalise les outils de la Politique agricole commune. Même si nous saluons la priorité donnée à ceux qui produisent. Les paramètres fixés pour la dégressivité et le plafonnement sont déconnectés de la réalité de l’agriculture européenne et envoient un message contraire à la volonté de concentrer la PAC sur ceux qui produisent.
  • Le renouvellement des paiements liés à la production montre que la question de la production est prise en compte, tout comme l’importance d’un soutien au revenu différencié selon les territoires. Cependant, l’absence quasi totale de paramètres communs pour définir ces paiements ouvre la voie à des distorsions importantes qui mettraient les agriculteurs en concurrence les uns avec les autres. 
  • L’architecture verte a été bouleversée, avec un mécanisme de conditionnalité généralisé, la soumission à des indicateurs globaux de performance environnementale, climatique et sociale (cadre de performance), le principe « Do No Harm » et l’obligation pour les États membres de donner la priorité aux objectifs environnementaux et climatiques (article 4). Deux types de mesures sont prévus pour les engagements environnementaux et les mesures de transition volontaires, ces dernières étant plafonnées à 200 000 euros. L’absence d’une base de référence commune à l’UE constitue, là encore, une menace directe pour l’égalité des conditions de concurrence. 
  • Enfin, il convient de saluer la volonté de la Commission de mettre l’accent sur l’élaboration d’une véritable politique de gestion des risques dans tous les États membres de l’UE, qui doit s’accompagner d’une véritable réserve de crise européenne. Le fonctionnement de cette réserve doit être clarifié de toute urgence afin de garantir son efficacité, plutôt que de se contenter de promesses vides. De même, le changement d’orientation sur la question de l’élevage mérite également d’être souligné, en particulier la possibilité d’exploiter pleinement les pâturages et de protéger les appellations de viande.
  • À ce stade, la volonté d’accélérer la numérisation de l’agriculture est également clairement exprimée, mais elle ne s’est pas encore traduite par des outils suffisamment solides pour exploiter pleinement le potentiel de ces transformations.

Une PAC affaiblie : ce n’est pas notre Europe

Comment la Présidente von der Leyen peut-elle envisager de diluer le budget de la PAC dans un fonds unique, aux côtés d’autres politiques qui ne sont même pas mentionnées dans les traités de l’Union européenne ?

Comment la Présidente von der Leyen peut-elle envisager de réduire le budget de la PAC, à un moment où l’Europe a plus que jamais besoin d’une politique agricole forte pour soutenir ses agriculteurs partout en Europe ?

La PAC a besoin d’un plan d’investissement ambitieux, pas d’un choc de désinvestissement.

À la veille de la présentation du budget de l’UE et de la future PAC, Farm Europe se tient aux côtés des agriculteurs inquiets pour leur avenir. Le secteur agricole fait face à des chocs géopolitiques, à des pressions commerciales de la part de nos alliés outre-mer, aux défis climatiques, environnementaux et à de nombreuses autres attentes.

Les agriculteurs sont sur tous les fronts.

La Politique Agricole Commune a déjà subi un choc de désinvestissement important ces dernières années en raison de l’inflation. Près de deux années de paiements directs manquent sur la période 2021-2027 pour maintenir sa valeur économique. Pour la période 2028-2034, 535 milliards d’euros seraient nécessaires pour retrouver la valeur de la PAC de 2020, et 411 milliards pour maintenir celle de 2027.

Une renationalisation serait un coup supplémentaire porté à la valeur de la PAC, les mesures nationales étant plus coûteuses et portant atteinte à l’intégrité du marché unique.

Ainsi, à la veille de l’adoption des propositions, Farm Europe appelle la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à cesser de démanteler la PAC, à cesser de saper son budget, à cesser de fragiliser notre agriculture, notre sécurité alimentaire, notre santé et la sûreté de notre alimentation.

Nos indicateurs de souveraineté agricole sont déjà dans le rouge. Les agriculteurs ont besoin de l’Europe. Nous avons besoin d’une PAC forte aujourd’hui et pour l’avenir.

Une PAC affaiblie, ce n’est pas notre Europe !

La diplomatie agricole et alimentaire exige un budget fort et pleinement dédié

Ettore Prandini, Président du Comité Stratégique de Farm Europe et Président de Coldiretti (Italie), s’est adressé aujourd’hui à la Commission de l’Agriculture du Parlement européen (COMAGRI) lors d’une audition consacrée à la révision de la politique de promotion de l’Union européenne pour les produits agricoles et agroalimentaires.

« La politique de promotion est l’un des instruments les plus stratégiques de l’Union européenne pour soutenir la compétitivité des agriculteurs et des producteurs agroalimentaires », a déclaré M. Prandini, « et pour garantir une présence forte et crédible sur les marchés internationaux, en particulier dans l’environnement géopolitique instable et en constante évolution que nous connaissons aujourd’hui. »

Lors de son intervention, M. Prandini a rappelé les défis auxquels sont confrontés les producteurs européens à la suite de la pandémie de Covid-19, ainsi que les difficultés rencontrées pour retrouver l’accès aux marchés – parfois temporairement fermés en raison de conflits, de crises diplomatiques ou de sanctions. Il a également souligné les nouvelles opportunités qui émergent sur les marchés mondiaux et régionaux, que l’UE doit saisir grâce à une stratégie de promotion plus efficace.

« L’UE dispose déjà d’un outil puissant avec cette politique », a-t-il poursuivi, « mais ces dernières années, nous avons assisté à une réduction préoccupante des fonds qui y sont alloués : d’environ 200 millions d’euros en 2019 à 185,9 millions d’euros en 2024. »

Selon Farm Europe, renforcer cette politique revient à doter l’Europe d’un outil à la hauteur de ses ambitions mondiales — capable de promouvoir des normes élevées, de valoriser la qualité de la production européenne, d’accroître la compétitivité de la chaîne d’approvisionnement et de soutenir les indications géographiques, tant sur le marché intérieur qu’à l’étranger.

M. Prandini a également insisté sur l’importance d’initiatives très visibles de la part de la Commission européenne, telles que la participation à des salons internationaux et à des événements mondiaux majeurs. Il a rappelé le travail effectué lors de la législature précédente avec le Parlement européen pour rendre le programme plus efficace, inclusif et attractif pour l’ensemble des États membres.

« Nous ne pouvons pas accepter », a martelé M. Prandini, « que la révision de cette politique serve de prétexte pour pénaliser des secteurs clés du système agroalimentaire européen — comme la production animale ou le vin — sur la base de dogmes anti-scientifiques ou d’allégations non fondées concernant l’impact environnemental ou sanitaire. »

En ce qui concerne la mise en œuvre, Farm Europe a plaidé pour une plus grande flexibilité dans la gestion des programmes de promotion, notamment en ce qui concerne :

  • la capacité à réagir aux changements géopolitiques ;
  • la modification des marchés cibles en cours de programme ;
  • la simplification de la phase de pré-projet.

Une préoccupation majeure soulevée concerne la concurrence déloyale et la contrefaçon.

« Selon l’EUIPO », a déclaré M. Prandini, « rien qu’en 2024, les contrefaçons de produits sous AOP et IGP détectées dans l’UE ont entraîné plus de 94 millions d’euros de pertes. Parallèlement, des pays comme l’Italie sont gravement touchés par le phénomène de l’‘Italian sounding’, qui dépasse les 120 milliards d’euros par an sur les marchés extérieurs à l’UE. Ces chiffres appellent une action urgente et déterminée. »

Enfin, M. Prandini a appelé à un rôle accru des délégations et ambassades de l’UE pour soutenir la promotion et l’internationalisation des entreprises agricoles européennes.

« Nous réaffirmons notre entière disponibilité pour travailler dans les mois à venir à l’amélioration de cet outil politique essentiel — un outil qui renforce non seulement la compétitivité des entreprises agroalimentaires européennes, mais qui protège aussi les citoyens en garantissant la qualité, la sécurité et la transparence des produits », a conclu M. Prandini.

Ne bradez pas l’agriculture européenne !

Le 9 juillet, Farm Europe a signé la déclaration proposée par les organisations agricoles polonaises appelant à un budget de la PAC fort et autonome, rejetant l’accord Mercosur dans sa forme actuelle, exigeant une pleine réciprocité, appelant à un renforcement de la gestion des marchés, de la gestion des risques et des filets de sécurité, et rappelant à la Commission européenne que la sécurité alimentaire et l’autonomie stratégique agricole ne sont pas négociables.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la déclaration.

Varsovie, 9 juillet 2025

Nous, représentants des organisations européennes d’agriculteurs et de producteurs alimentaires, réunis à Varsovie, exprimons notre plus vive inquiétude et notre ferme opposition aux initiatives politiques qui menacent les fondements de l’agriculture européenne : autonomie stratégique agricole pour les besoins alimentaires et non alimentaires, sécurité des consommateurs, concurrence loyale, protection de l’environnement et du climat.

Nous nous opposons au démantèlement de la Politique Agricole Commune (PAC) en tant que politique forte, ambitieuse, dotée d’un budget dédié à la hauteur des enjeux.
Nous nous opposons à l’entrée en vigueur de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du MERCOSUR dans sa forme actuelle.
Nous nous opposons à toute action mettant en péril l’avenir de l’agriculture européenne et, par conséquent, la sécurité de l’Europe.


1. L’effondrement de la PAC est l’effondrement de l’Europe unie

Le projet de la Commission européenne de fusionner le budget de la PAC avec d’autres politiques constitue une attaque contre l’indépendance et l’autonomie de la politique agricole, menaçant sa pérennité.

Il sape le principe d’un soutien prévisible et harmonisé pour les agriculteurs à travers l’Union et risque de subordonner l’agriculture à des priorités étrangères à la sécurité alimentaire.
Intégrer la PAC dans un fonds unique, où l’accès est conditionné à des “jalons”, signifie prendre le risque que l’agriculture paie pour d’autres secteurs qui n’atteignent pas leurs objectifs. Une fois de plus, l’agriculture, malgré son importance stratégique dans un contexte géopolitique instable, serait une victime collatérale de problématiques qui ne la concernent pas.


2. Un accès vital aux moyens de production

La future proposition de PAC devrait prioriser l’accès à des outils et techniques de production efficaces et abordables, y compris les produits phytopharmaceutiques (PPP), les variétés végétales issues des NGT, l’agriculture de précision et la numérisation. Il est essentiel d’éviter d’interdire des intrants de production indispensables en l’absence d’alternatives viables. L’investissement dans la recherche et le développement est fondamental.

De plus, la proposition devrait soutenir l’adaptation au changement climatique via des politiques environnementales pragmatiques : récompense des pratiques respectueuses de l’environnement et à faibles émissions de carbone, soutien au progrès technique, réduction des risques climatiques, et allègement des charges administratives.


3. Sans production locale, pas de sécurité alimentaire

Le recours croissant aux importations agricoles, au détriment de la production locale, constitue un risque majeur, en particulier dans un contexte géopolitique incertain et de conflits armés mondiaux, comme la guerre en Ukraine. Ce glissement pourrait affaiblir l’agriculture européenne, perturber les chaînes d’approvisionnement et entraîner une instabilité accrue. Cela va à l’encontre des stratégies adoptées par d’autres acteurs mondiaux, qui renforcent leurs propres systèmes agricoles.

Réduire l’accent sur la production alimentaire locale revient à ignorer l’importance de l’autosuffisance et de la résilience. Pour y faire face, il est indispensable de réduire les menaces pesant sur la souveraineté européenne dans la production de denrées clés telles que les cultures, le lait, la viande, le sucre…

Cela inclut le soutien à l’ambition européenne de développer sa bioéconomie et la garantie que les politiques encouragent – plutôt que freinent – la diversification de la production agricole locale, y compris la bioénergie et les produits biosourcés.


4. Une concurrence déloyale est destructrice

L’accord UE–MERCOSUR entraînerait une concurrence déloyale pour les agriculteurs européens, soumis à des normes strictes en matière d’environnement, de santé des plantes et des animaux, de bien-être animal et de sécurité sanitaire.

Il est crucial de revoir et redéfinir une politique commerciale européenne cohérente, qui reconnaisse la dimension stratégique de la production alimentaire, dans un ordre commercial en pleine mutation, s’éloignant d’un système fondé sur des règles.

Cela implique la mise en place de mesures commerciales complémentaires, telles que des « mesures miroir », pour garantir que les produits importés respectent des normes équivalentes à celles imposées en Europe, et éviter les effets cumulés des accords commerciaux qui mettent sous pression des secteurs sensibles.


5. Une cohérence urgente entre politique commerciale et environnementale

La Commission européenne ne peut pas exiger des normes environnementales toujours plus strictes de ses propres agriculteurs tout en acceptant des importations alimentaires qui ne respectent pas ces mêmes standards. Cette incohérence est manifeste dans le cas de produits associés à la déforestation, à la destruction des écosystèmes, à la spoliation des populations indigènes, au travail forcé…

Nous n’avons pas peur de la concurrence. Nous exigeons simplement une concurrence équitable, fondée sur des règles égales, la pleine réciprocité, des contrôles rigoureux et des certifications crédibles – ce qui est loin d’être garanti à ce jour.


6. Les zones rurales en danger

La volonté persistante de la Commission de libéraliser à travers de nouveaux accords commerciaux rendra l’agriculture encore moins rentable, menacera la viabilité de nombreuses exploitations petites et moyennes, entraînera la fermeture de sites de production, la dépopulation des zones rurales et la désintégration du tissu social dans les campagnes.


7. La confiance rompue, les agriculteurs se sentent trahis

Les manifestations massives d’agriculteurs en 2023 et 2024 avaient conduit la Commission européenne à revoir certaines propositions extrêmes du Pacte vert. Pourtant, dès la fin des élections européennes, les agriculteurs sont de nouveau confrontés à des politiques dangereuses, comme l’accord MERCOSUR ou un affaiblissement de la PAC, qui alourdirait encore leurs charges.

Cette approche est en contradiction avec les promesses de dialogue et de coopération. Elle risque d’être perçue comme une imposition, notamment lorsqu’elle accroît la concurrence entre agriculteurs européens au lieu de favoriser une croissance durable.


Nos revendications

Nous, les organisations signataires :

  • Demandons la préservation de la Politique Agricole Commune comme pilier autonome de l’Union européenne, dotée d’un budget à deux piliers distincts et à la hauteur des enjeux ;
  • Exigeons le renforcement de la gestion des marchés avec des outils de gestion des risques et des filets de sécurité efficaces et suffisamment financés ;
  • Demandons la suspension immédiate du processus de ratification de l’accord UE–MERCOSUR dans sa forme actuelle, ainsi que des mesures concrètes et cohérentes pour protéger les agriculteurs européens ;
  • Exigeons des règles commerciales internationales équitables, fondées sur la pleine réciprocité, des standards de production équivalents et la protection de l’environnement, avec des contrôles crédibles ;
  • Rappelons à la Commission européenne que la sécurité alimentaire et l’autonomie stratégique agricole ne sont pas négociables.

Saper les agriculteurs, c’est saper l’Europe.

Il ne s’agit pas d’un mouvement de protestation – mais d’un appel à la raison.
Nous défendons les agriculteurs européens, les consommateurs, l’environnement et notre avenir commun.
Notre voix ne peut être ignorée.

Signé :
Organisations agricoles de toute l’Union européenne.

Stratégie pour les sciences de la vie : La promotion des aliments ultra-transformés et la logique du profit mettent en danger la santé publique

Suite à l’adoption de la nouvelle stratégie européenne pour les sciences de la vie, Eat Europe et Farm Europe expriment leur profonde inquiétude quant à l’approche adoptée, qui va à l’encontre des preuves scientifiques et de la protection de la santé publique.

Bien que certains changements par rapport aux versions précédemment divulguées semblent avoir supprimé les références explicites à l’accélération des processus d’approbation des aliments synthétiques qui voudraient se déguiser en « nouveaux aliments » – cachant ainsi les intérêts des grandes multinationales de l’agroalimentaire – plusieurs éléments négatifs subsistent. 

Le principal d’entre eux est la minimisation des risques associés aux produits ultra-transformés.

Le document semble ouvrir la voie à la promotion de ces produits, en citant de prétendus avantages en termes de durabilité ou d’accessibilité, tout en ignorant les dommages bien documentés qu’ils représentent pour la santé humaine. La référence à ces risques est faible et totalement inadéquate à la lumière des preuves scientifiques de plus en plus nombreuses qui établissent un lien entre les aliments ultra-transformés et l’augmentation des taux d’obésité, de maladies non transmissibles, de maladies métaboliques et cardiovasculaires, et de cancer. 

Et cela devient encore plus grave au moment où l’UE est engagée dans des discussions au sein des Nations Unies en vue de l’adoption de la Déclaration sur les maladies non transmissibles, prévue pour septembre prochain. Il est paradoxal que ce soient les États-Unis, pays où plus de 60 % de la population est obèse, qui aient porté à l’ONU la question de la consommation d’aliments ultra-transformés et hautement formulés comme l’une des principales causes à traiter dans le cadre de la lutte contre les maladies non transmissibles. Pendant ce temps, l’Union européenne, qui devrait être la championne d’une alimentation équilibrée basée sur des aliments naturels et sains, semble accepter l’agenda des grandes multinationales de l’alimentation, en remettant en question un vaste corpus de littérature scientifique bien établi sur les méfaits des UPF et les avantages des modèles alimentaires alternatifs.

De même, nous sommes très préoccupés par la manière dont est abordée la question de l’innovation visant à produire des aliments synthétiques. La santé des citoyens européens ne peut pas être traitée comme une contrainte marginale ou comme quelque chose qu’il faut simplement « ne pas compromettre ».

Elle doit être la priorité absolue.

C’est pourquoi nous estimons qu’il est inacceptable d’accélérer la commercialisation d’aliments issus de ces nouvelles technologies avant que toutes les études cliniques et précliniques nécessaires ne soient achevées, sur la base de preuves scientifiques indépendantes et transparentes garantissant leur véritable sécurité. Le rapport d’initiative de la COMITRE du Parlement européen l’a d’ailleurs récemment rappelé.

Dans ce contexte, il est essentiel que le « dialogue alimentaire » et les espaces de consultation scientifique décrits dans la stratégie soient réellement inclusifs et pluralistes.

Eat Europe et Farm Europe, qui représentent le secteur agricole et alimentaire ancré dans les valeurs agricoles et alimentaires européennes et qui rassemblent un vaste réseau d’experts, de médecins et de scientifiques indépendants, sont prêts à contribuer activement à faire entendre la voix de la science indépendante et de la santé publique dans le débat européen.

Une stratégie européenne crédible en matière de sciences de la vie doit donner la priorité à la santé, à la transparence et à la qualité. Nous ne pouvons accepter qu’elle soit utilisée pour renforcer des modèles industriels basés sur des aliments artificiels ou ultra-transformés.