Sur le front commercial, l’incertitude est la nouvelle norme

Que pouvons-nous attendre de l’impact des problématiques commerciales sur le secteur agroalimentaire de l’UE d’ici à la fin de l’année ?
Difficile à dire. Examinons les enjeux structurants étape par étape.

1. Les disputes commerciales 

Les tensions avec les États-Unis persistent, avec actuellement une accalmie entre les menaces passées et les jalons futurs.
Deux grands conflits potentiels pèsent sur le commerce transatlantique, composante essentielle de nos exportations de produits agroalimentaires.

Premièrement, l’administration américaine a menacé de taxer les importations de voitures en provenance de l’UE sous prétexte d’un traitement injuste des exportations américaines et de menaces à la sécurité nationale.

La couverture juridique nationale des États-Unis pour agir découle d’un rapport du ministère du Commerce qui, comme on pouvait s’y attendre, conclut que les importations de voitures et de pièces automobiles sont une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.
Trump a signé une proclamation fixant un délai de six mois aux États-Unis pour parvenir à un accord avec l’UE (et le Japon) afin de « remédier à la menace d’atteinte à la sécurité nationale en ce qui concerne les automobiles importées et certaines pièces automobiles ». Nous en saurons donc plus à l’automne.
Entre-temps, l’UE a convenu d’un mandat de négociation en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange sur les produits industriels avec les États-Unis, à l’exclusion de l’agriculture.
Les États-Unis ont pour la même négociation un mandat qui inclut l’agriculture. Les deux mandats ne correspondent pas.
Comment cela va-t-il se terminer? Par une «guerre commerciale», par un accord ou par une prolongation de la trêve actuelle ?
Le résultat semble en partie dépendre de ce qui se passera dans le différend américano-chinois. Les États-Unis ont eu le privilège d’aborder les problèmes de la Chine en évitant de se retrouver en même temps dans des différends commerciaux avec les deux grands blocs commerciaux.

Les États-Unis et la Chine finiront-ils par trouver un accord ? Si oui, quand ? Difficile à prévoir. Les États-Unis ont tout intérêt à conclure un accord qui rétablirait les exportations de produits agroalimentaires et autres à destination de la Chine pendant une année électorale, en plus des questions de droits de propriété intellectuelle et des subventions accordées aux entreprises appartenant à l’État. Mais comme le différend avec la Chine bénéficie actuellement d’un solide soutien bipartite, l’accord doit être substantiel. Autrement, pour Trump, il serait peut-être préférable de garder une position forte plutôt que d’être présenté comme faible et accommodant.
À cela s’ajoute la force économique et politique relative des deux pays à l’heure actuelle, où les États-Unis semblent se trouver dans une position plus favorable et moins incités à faire des compromis.
Si les États-Unis et la Chine règlent leurs différends, les États-Unis vont-ils serrer les vis de l’UE ? Pas aussi facile qu’avec la Chine, car il y a moins de soutien politique pour agir contre l’UE et les inévitables représailles croisées se produiraient juste avant les élections de 2020. Mais il s’agit néanmoins d’une possibilité envisageable, car le secteur agroalimentaire américain aurait retrouvé l’accès à la Chine et pourrait mieux résister aux représailles de l’UE, minimisant ainsi l’impact politique négatif sur les États agricoles.

Il convient d’ajouter que les États-Unis s’efforcent de conclure un accord avec le Japon après les élections japonaises de juillet, ce qui limiterait le différend sur les voitures de l’UE.
Et qu’en est-il de l’UE ? À mon sens, il ne fait aucun doute que nos exportations de produits agroalimentaires seraient touchées par une escalade du différend sur les voitures. Peut-être pas lors du premier cycle de représailles, car logiquement, les tarifs douaniers américains plus élevés viseraient les exportations de voitures et de pièces détachées de l’UE. Mais après que les États-Unis aient grevé les tarifs douaniers sur nos exportations de voitures, l’UE serait obligée de prendre des mesures de rétorsion et dans l’éventualité probable d’une reprise d’autres secteurs que les exportations américaines de voitures (les États-Unis exportant moins de voitures que l’UE), Les Etats Unis lanceraient des contre-représailles comme il l’on fait avec la Chine. Nos exportations de produits agroalimentaires seraient alors une cible, à commencer par les IG dans les secteurs des produits laitiers, du vin et de la viande.

Deuxièmement, le différend Boeing-Airbus, dans lequel les deux parties attendent une décision de l’OMC qui devrait indiquer, avant la fin de l’année, si des sanctions commerciales pourraient être appliquées et dans quelle mesure.

Si les États-Unis étaient autorisés à appliquer des sanctions, qui pourraient être importantes, nos exportations de produits agroalimentaires figureraient en tête de liste des produits à cibler, les États-Unis se plaignant fortement d’être bloqués par des obstacles tarifaires et non tarifaires dans leurs exportations vers l’UE (hormones, OGM, protection des IG).
Ces deux différends commerciaux en cours risquent donc de perturber nos exportations de produits agroalimentaires à haute valeur ajoutée vers notre principal marché, et de loin.
Leur issue est toutefois incertaine à ce stade, et nous devrons attendre l’automne pour savoir comment ils se dérouleront.

2. Brexit 

La saga du Brexit est loin d’être terminée. Le fait que l’on en parle moins ne signifie pas qu’un résultat est à portée de main, bien au contraire.
Le Brexit a réuni les deux principaux partis politiques britanniques lors des élections au Parlement européen. Le Premier ministre est tombé. Le choix d’un nouveau Premier ministre sera fait d’ici la fin du mois de juillet et il y a de fortes chances que ce soit un Brexiteer.
Cela ne veut pas dire que cela facilitera la solution, loin de là, mais cela augmentera les chances d’un Brexit sans accord d’ici la fin du mois d’octobre.
Ainsi, le pire scénario possible pour notre secteur est devenu dans une certaine mesure plus probable. Cela vaut la peine de rappeler que cela risquerait d’étouffer nos exportations dans des proportions inédites et de perturber inévitablement nos marchés intérieurs pour des produits clés (viande, produits laitiers, sucre, en tête de liste).
Il est également possible que le Royaume-Uni soit contraint à des élections anticipées et que l’UE accepte de prolonger le délai imparti au Royaume-Uni pour se retirer au-delà de fin octobre, préservant ainsi le statu quo. Nous en saurons plus d’ici l’automne.

Conclusion

Le secteur fait face à un certain nombre de résultats incertains, résultant de différends commerciaux et du Brexit, qui pourraient avoir un impact important sur nos exportations et qui, dans le cas du Brexit, perturberaient également nos principaux marchés intérieurs.
À ces résultats incertains s’ajoutent les négociations en cours sur le libre-échange avec le Mercosur, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il existe un trait commun ente tous : nos importations de produits agroalimentaires augmenteront plus que nos exportations.
Dans le cas particulier de la Nouvelle-Zélande, les avantages potentiels sont difficiles à réaliser car les droits de douane moyens de la Nouvelle-Zélande sont négligeables, et nos avantages seront négligeables. Le pragmatisme, qui cherche de nouvelles opportunités d’exportation de manière équilibrée, semble avoir cédé le terrain à l’idéologie du libre-échange.
La PAC actuelle n’est pas équipée pour faire face aux chocs majeurs du marché, et la proposition de la Commission ne modifie pas cela. Seule la Comagri du Parlement européen a présenté des propositions d’amendements qui renforceraient la résilience du secteur.
La Commission change à l’automne, lorsque toutes ces menaces et incertitudes seront pleinement à l’oeuvre. Cela pourrait être un défi supplémentaire, étant donné que les nouvelles équipes devraient vite faire leur chemin et réagir avec force ; ou alors une opportunité de changer de cap et de concentrer la force de la PAC sur la résolution des véritables problèmes, d’accroître la résilience du secteur et de l’aider à faire face à l’avenir.

Secteur viti-vinicole : ralentissement des importations chinoises

 

Ce mois-ci, les principaux points forts du secteur viti-vinicole aux niveaux européen et mondial vont de nouvelles réflexions sur l’utilisation du cuivre (en France notamment) à de nouvelles règles adoptées (au niveau européen), qui visent à simplifier et homogénéiser les pratiques de production de vin dans l’UE tout en renforçant la cohérence entre les pratiques œnologiques de l’UE et le codex œnologique international de l’OIV et en fin des discussions sur les techniques de vinification («modernes») redécouvertes.

En ce qui concerne les dynamiques du marché du vin, les derniers chiffres montrent que, globalement, (i) les marchés de vin sont de plus en plus hétérogènes, (ii) le ralentissement chinois des importations de vin (-25%) ont eu un fort impact sur les principaux producteurs de l’UE (Espagne -40% , France -35% et Italie -19%). Alors que, du côté américain, pour les trois premiers mois de 2019, les importations ont diminué en terme de valeur, mais ont augmenté en quantité (-3,4% et une légère croissance en volume de +1,6%).

Enfin, les principales tendances de la consommation de vin qui ont été identifiés par IWSR sont les suivantes: (1) la réduction globale attendue de la consommation de vin (principalement chez les jeunes ) avec toutefois une attention accrue portée au rapport qualité/prix et (2) l’aspect « conscience de la santé » des consommateurs.

 

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Nouvelles techniques de sélection : pression pour une approche unifiée de l’UE

 

La décision de la CJUE sur les NBTs en juillet dernier continue de nourrir le débat au niveau européen (et pas seulement). A la fin du mois dernier, 22 organisations professionnelles européennes qui représentent un large éventail de parties prenantes (ex. des producteurs, des transformateurs et des groupes de commerçants) ont exprimé encore une fois leurs inquiétudes en appelant à un changement législatif de fond sur le sujet.

Parallèlement, le gouvernement australien a récemment décidé de ne pas réglementer l’utilisation de techniques de modification des gènes dans les plantes, les animaux et les lignées cellulaires humaines n’introduisant pas de nouveau matériel génétique, suivant les exemples des États  Unis et du Japon. La Russie suit le même chemin, après avoir récemment annoncé un nouvel investissement majeur dans un programme de recherche fédéral sur l’édition de gènes visant à développer 10 nouvelles variétés de cultures et d’animaux génétiquement modifiés d’ici 2020.

Enfin, le 14 Mai, à l’occasion du dernier Conseil Agriculture et Pêche, les ministres ont été informés par la délégation néerlandaise sur le suivi de la décision de la   CJUE sur   organismes obtenus par mutagenèse. Une approche unifiée de l’UE concernant la mise en œuvre de la législation de l’UE sur les OGM était au cœur des discussions.

 

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Négociations pour la réforme de la PAC : les experts freinent sur le calendrier

 

Le mois de mai fut marqué par :

  • Les ministres se sont exprimé en Conseil sur le cadre de performance, leurs positions oscillant entre une évaluation annuelle, une évaluation tous les 2 ans et deux évaluations sur toute la période de programmation budgétaire.
  • Les experts de 5 états membres réunis en CSA pour examiner les interventions sectorielles ont manifesté leurs réserves face à la cadence impulsée par la présidence roumaine qui visait toujours d’atteindre un accord général partiel avant la fin du mois de juin, alors que le prochain Cadre Financier pluriannuel reste incertain.
  • Début juin, lors du conseil informel en Roumanie, la présidence a dû se rendre à l’évidence de l’impossibilité d’aboutir à une approche partielle non souhaitée par quelques 20 délégations.

Mai : chronologie des faits marquants

14/05 Plans stratégiques : les ministres examinent le cadre de performance

20/05 Les experts tirent le frein sur le calendrier

28/05 Phil Hogan « vend » sa réforme aux jeunes agriculteurs

 

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Négociations pour la réforme de la PAC : recadrage communautaire du projet

 

1) Parlement Européen : la Comagri opère un important recadrage communautaire du projet de réforme

Mars fut marqué par l’élaboration des amendements de compromis par les députés de la ComAgri sur les trois textes des rapporteurs de la réforme, pour renforcer le caractère commun des règles, ainsi que des amendements alternatifs. Ces amendements sont soumis au vote respectivement les 1eravril (OCM unique), 2 avril (règlement plans stratégiques Pilier 1 & Pilier 2) et le 8 avril (règlement horizontal).

Les membres de la commission de l’agriculture du Parlement européen ont adopté hier et aujourd’hui les deux premiers rapports sur la réforme de la PAC (proposition sur les plans stratégiques nationaux et l’OCM unique). Les amendements votés par les députés de la ComAgri améliorent considérablement la proposition initiale de la Commission européenne.

Malgré le calendrier serré, la ComAgri a fortement orienté la prochaine PAC en recherchant le juste équilibre entre performances économiques et environnementales et entre flexibilités et règles communes.

Parmi les orientations données par les eurodéputés sur les plans stratégiques, les décisions phares sont :

  • la définition des paramètres pour l’allocation financière du premier pilier, avec 60% pour le soutien au paiement de base et le paiement redistributif, 20% pour l’écoscheme et 10 + 2% pour le soutien couplé ainsi que 3% pour les régimes sectoriels ;
  • une conditionnalité adéquate avec des règles européennes claires et la possibilité pour les États membres de proposer des mesures équivalentes, qui garantissent des conditions de concurrence égales à travers l’Europe tout en offrant la possibilité d’une véritable simplification ;
  • une allocation équilibrée du second pilier, ciblant au moins 30% des objectifs environnementaux (dont 40% au maximum de l’allocation pour les aides aux zones défavorisées) et au moins 30% aux outils d’investissement et de gestion des risques ;
  • sur la convergence interne :  au moins 75% des aides directes moyennes d’ici 2024 et 100% d’ici 2027 ;
  • un soutien à l’agriculture numérique et de précision par le biais d’incitations à l’investissement nécessaires pour accompagner une agriculture européenne tournée vers l’avenir ;
  • plafonnement à 100 000 EUR (déduction possible de 50% des salaires liés à l’agriculture), sauf si les États membres appliquent un paiement redistributif de 10% ;
  • une limitation à 15% des transferts financiers du 1er au 2e pilier et à 5% du 2e au 1er pilier ;
  • au moins 5% de paiements redistributifs obligatoires dans chaque État membre,
  • suppression de la disposition relative aux SIE dans la nouvelle conditionnalité (conformité), les SIE minimum devant être définis par les États membres et insérés dans les éco-régimes.
  • la mise en œuvre de la réforme de la PAC reportée – à ce stade – à 2022.

En ce qui concerne l’OCM unique, la ComAgri a défini dans le règlement :

  • la possibilité d’un système de réduction mis en œuvre avec succès en 2015-2016 pour faire face à la crise du lait ;
  • l’amélioration des règles de concurrence afin d’encourager davantage les organisations d’agriculteurs ;
  • l’extension des outils de régulation du secteur viti-vinicole à 2050 et un bon compromis pour l’étiquetage du vin.

La prochaine étape aura lieu la semaine prochaine, le 8 avril, avec le vote du 3ème règlement de la réforme de la PAC, qui abordera les règles de gestion financière, d’audit et de contrôle. Ce règlement est la pierre angulaire des propositions de réforme de la PAC. Il sera de la plus haute importance pour les députés de garantir que la PAC ne se transforme pas en 27 cadres nationaux différents sans un cadre européen solide. Par ailleurs, ce règlement horizontal doit définir les paramètres et fournir la capacité financière à la PAC pour réagir efficacement en cas de crise, via une réserve de crise réformée.

 

2) Etats membres : des délégations qui refusent d’entrer dans le processus de négociation en attente des décisions budgétaires.

  • Les prises de position des Etats membres en CSA sur le caractère volontaire ou obligatoire de mesures des plans stratégiques et sur le cadre de performance
  • Un Conseil Agricole qui a révélé les réticences des Etats membres à négocier de manière parcellaire les textes de la réforme, notamment en l’absence d’une visibilité sur le CFP
  • La demande de la part des Etats membres d’un règlement transitoire pour assurer une continuité des aides en 2021, alors que le retard d’entrée en vigueur de la nouvelle PAC est maintenant acté par la Commission elle-même

 

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Secteur vitivinicole : la production mondiale au sommet

 

Ce mois-ci a débuté avec le vote attendu du Comité Agriculture du Parlement européen (ComAgri) sur les positions de négociation du paquet de réforme de la PAC post 2020, à savoir les nouvelles règles de l’UE pour l’organisation commune des marchés des produits agricoles (1 avril), les plans stratégiques de la PAC (2 avril) et le règlement horizontal (8 avril).

En termes de dynamique du marché vitivinicole, les derniers chiffres présentés par l’OIV montrent que la production vitivinicole mondiale a atteint un niveau record de 292,3 mhl en 2018, ce qui représente une augmentation de 42,5 mhl depuis 2017 et un niveau proche de celui de 2004.

La consommation mondiale de vin biologique devrait augmenter rapidement dans les années à venir. Cela est principalement dû à la croissance rapide de l’attention des consommateurs vis-à-vis de la durabilité environnementale et de leur santé. Les marchés européens joueront un rôle majeur dans cette évolution, l’Europe devant représenter 78% de la consommation de vin biologique en 2022.

Les changements climatiques ont et continueront d’avoir des impacts majeurs sur les vignobles, c’est pourquoi le secteur doit réagir et se concentrer sur les solutions les plus efficaces.

Enfin, dans le cadre d’un différend avec l’UE à l’OMC sur les subventions pour l’industrie aérospatiale, le président américain Donald Trump a menacé d’ajouter des droits d’importation supplémentaires sur une série de produits agroalimentaires, vins compris.

 

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Nouvelles techniques de sélection : un nouveau cadre réglementaire est nécessaire

 

Les préoccupations persistantes, et principalement les doutes sur ce que la décision de la CJUE sur les NBTs signifie concrètement pour les États membres, sont loin d’être épuisées. Dans le même temps, de nombreux projets de recherche sur l’adoption de l’édition de gènes chez les plantes cultivées et chez les animaux d’élevage se déroulent des deux côtés de l’océan.

Une étude récente demandée par le Parlement européen (PE) a montré que l’approche CRISPR-Cas9 pouvait constituer «une contribution substantielle à un meilleur ciblage et à la réduction des herbicides, fongicides et insecticides.»

Nouvelles de l’étranger : les nouvelles techniques de modification du génome qui vont au-delà des méthodes établieset ciblent des variétés de cultures commerciales montrent les premiers résultats prometteurs.

Enfin, il y a quelques semaines, le commissaire européen en charge de la santé, Andriukaitis, a réitéré son opinion sur les nouvelles techniques de sélection végétale. Selon lui, « il faut un nouveau cadre réglementaire prenant en compte les dernières technologies de pointe. »Le député européen Paolo De Castro a également réagi de la même manière, affirmant que la révision du génome allait être « haut placée » dans le prochain ordre du jour du Parlement.

 

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Outils de gestion des risques et crises agricoles : nouvelle réserve approuvée par la ComAgri

Les membres de la Commission de l’Agriculture du Parlement Européen ont voté le 8 avril le règlement horizontal, qui constitue la pierre angulaire du paquet de réformes de la PAC proposé par la Commission.

Le concept d’une nouvelle réserve agricole, bien financée et plus réactive, a été approuvé par la grande majorité des députés. Une telle réserve de crise financée à hauteur de 1,5 milliard d’euros permettrait à la PAC de faire face à une crise majeure et contribuerait au développement d’outils de gestion des risques plus puissants et plus ciblés à travers l’Europe. Cette réserve de crise viserait à déclencher des mesures de marché en cas de graves perturbations du marché. En outre, il s’agirait d’une réassurance pour que l’outil de stabilisation des revenus soit développé par les agriculteurs à l’avenir avec le soutien disponible dans le deuxième pilier de la PAC.

La réserve devrait être financée en complément des paiements directs de la PAC et du financement lié au développement rural. Son budget initial devrait être de 400 millions d’euros, alors que d’autres fonds pourraient être ajoutés chaque année ainsi que les fonds non utilisés des années précédentes, jusqu’à atteindre 1,5 milliard d’euros. Si cela n’était pas suffisant, le mécanisme de discipline financière devrait être activé, mais seulement en mesure de dernier ressort et en excluant les 2000 premiers euros de paiements.

 

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Options pour éviter une crise brutale en cas de Brexit sans accord

Bruxelles, le 6 février 2019

 

Alors que la date du Brexit, le 29 mars, approche rapidement sans perspective claire d’un accord de sortie ordonné, le pire scénario d’un Brexit sans accord est de plus en plus probable.

Même si un accord est toujours possible et hautement souhaitable, l’impasse politique autour de la question apparemment insoluble du «filet de sécurité», visant à garantir qu’aucune frontière rigide ne revienne sur l’île d’Irlande, augmente la probabilité d’un non-accord.

Nous l’avons répété à maintes reprises, un non-accord signifie un désastre pour le Royaume-Uni et pour le secteur agroalimentaire de l’UE. Nous avons systématiquement averti nos Membres et nos lecteurs qu’un Brexit difficile à négocier était une possibilité bien réelle avec laquelle il fallait compter.

Reprendre le 30 mars l’application des droits de douane de l’OMC au commerce entre l’UE27 et le Royaume-Uni perturberait les courants d’échanges actuels dans un certain nombre de secteurs clés et provoquerait des ondes de choc dans les communautés agricoles et le secteur alimentaire de l’UE.

Des barrières tarifaires élevées seraient mises en place dans le cadre de nouvelles procédures lourdes aux frontières, ce qui aggraverait l’impact sur le commerce.

La perturbation brutale des flux commerciaux toucherait également d’autres secteurs économiques, l’intégration des systèmes de production dans de nombreux secteurs industriels, y compris dans l’industrie pharmaceutique, étant élevée de part et d’autre de la Manche.L’UE et le Royaume-Uni sont confrontés à des pénuries de produits clés, notammentles produits alimentaires, les médicaments et les produits industriels.

Plutôt que d’envisager avec horreur ce qui se passerait, nous avons mieux à faire en cherchant quelles options restent ouvertes dans le cas où un Brexit difficile à négocier deviendrait la nouvelle réalité.

La première option consiste à réduire à zéro les tarifs douaniers les plus importantes pour que le commerce reste fluide. Cela pourrait se faire en suspendant temporairement les taxes existantes pour tous les membres de l’OMC, y compris bien sûr le Royaume-Uni.

Ce n’est toutefois pas une option qui préserverait notre secteur agroalimentaire d’une crise brutale. Pour maintenir les flux commerciaux du Royaume-Uni ouverts, nous sacrifierions notre secteur aux importations d’autres origines sans aucune réciprocité. Cela ne ferait que remplacer un gros problème par un problème encore plus important.

Il existe cependant une autre option, qui maintiendrait le statu quoavec le Royaume-Uni pendant une période suffisamment longue pour permettre de nouer de nouvelles relations mutuellement bénéfiques.

La perturbation des courants d’échanges mettrait en péril la disponibilité d’aliments, de médicaments et d’autres produits essentiels à l’économie et au bien-être des citoyens. Cela créerait sans aucun doute une situation d’urgence qui devrait être évitée à tout prix. Cela mettrait en cause pendant un certain temps la sécurité des pays touchés.

Selon les règles de l’OMC, il est possible d’évoquer l’article XXI du GATT, qui permet à un pays « de prendre toute mesure qu’il juge nécessaire pour la protection de ses intérêts essentiels en matière de sécurité » « … pris en temps de guerre ou dans un autre état d’urgence dans les relations internationales« .

L’article XXI pourrait donc être utilisé pendant une période limitée pour conserver les flux commerciaux existants jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé sur les relations futures entre l’UE et le Royaume-Uni. Cela ne réduirait ni n’altérerait les termes de l’échange existants avec tous les autres membres de l’OMC. Cela n’augmenterait pas les protections tarifaires, n’imposerait pas d’interdiction du commerce avec d’autres pays. Cela ne maintiendrait que pendant une période limitée les termes de l’échange existants entre l’UE et le Royaume-Uni.

Pendant cette période, l’Union européenne et le Royaume-Uni maintiendraient leur union douanière intacte, ce qui signifie donc que le Royaume-Uni ne pourrait pas avoir la liberté d’appliquer des accords commerciaux avec d’autres pays.

Les États-Unis ont récemment évoqué l’Art XXI pour protéger leurs industries de la sidérurgie et de l’aluminium, les Émirats arabes unis pour bloquer les échanges commerciaux avec le Qatar et le Qatar avec les Émirats arabes unis. Ces situations ne correspondent pas à la véritable situation d’urgence que l’UE et le Royaume-Uni seraient confrontés dans l’éventualité d’un Brexit sans accord.

Dans le passé, les États-Unis ont également évoqué l’Article XXI sur l’imposition d’un embargo secondaire à Cuba et d’un embargo sur le Nicaragua. L’UE l’a utilisé pendant la guerre des Malouines pour imposer un embargo à l’Argentine.

En plus d’évoquer l’article XXI, l’UE et le Royaume-Uni devraient convenir d’un statu quoqui maintiendrait tous les règlements, normes et autres procédures existants dans le cadre du marché unique, jusqu’à ce qu’un accord sur les relations futures soit trouvé.

Les enjeux sont trop importants pour accepter un échec faute d’initiative, alors que l’absence d’accord politique auparavant avait conduit le Royaume-Uni et l’Union européenne au bord d’une catastrophe, en particulier dans le secteur agroalimentaire.

Bien que nous ayons fermement soutenu les Accords de Retrait et de Transition, et que nous ayons espéré son approbation par le Parlement britannique, nous ne pouvons pas nous résigner à accepter une crise brutale en cas de non-accord alors qu’il existe de bonnes options pour l’éviter, et créer le temps et l’espace pour un meilleur résultat.