Déclaration conjointe sur un cadre d’accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne : l’agriculture paie l’addition

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La Commission européenne a présenté aujourd’hui la déclaration conjointe sur le cadre des échanges commerciaux entre les États-Unis et l’UE.
Le nouveau niveau des droits de douane pour les exportations européennes vers les États-Unis a été relevé à 15 % pour les produits qui bénéficiaient auparavant de droits plus bas (4,8 % en moyenne).
Pour ceux qui étaient déjà taxés à des taux plus élevés, le niveau sera maintenu, à l’exception de quelques secteurs qui semblent avoir retenu toute l’attention de la Commission européenne — et des intérêts américains — à savoir les ressources naturelles indisponibles (y compris le liège), l’ensemble des aéronefs et de leurs pièces, les produits pharmaceutiques génériques et leurs ingrédients, les précurseurs chimiques et l’automobile.
Pour les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs, le bois d’œuvre ainsi que l’automobile et ses pièces, le taux tarifaire, comprenant le tarif NPF et le tarif imposé au titre de la section 232 du Trade Expansion Act de 1962, ne dépassera pas 15 %.
Des intentions d’achats d’énergie et de puces d’IA américaines, ainsi que des investissements aux États-Unis, complètent cette déclaration.

En ce qui concerne le secteur agroalimentaire, la situation est particulièrement préoccupante et déséquilibrée. De nombreux doutes subsistent quant aux futures relations commerciales dans ce domaine. Pour l’instant, la Commission a échoué à défendre les intérêts offensifs de l’agroalimentaire européen.
À première vue, si tel est le point de départ de futures négociations plus sensées, l’agriculture européenne part avec un sérieux retard.
Les éventuelles exceptions pour l’agriculture ne sont pas clarifiées, tandis que des concessions vagues sont accordées aux importations américaines dans certains secteurs agricoles clés de l’UE, non seulement ceux déjà mentionnés (par exemple les produits laitiers), mais aussi des secteurs essentiels tels que les fruits et légumes et la viande porcine.

Une attention particulière doit être portée à l’idée de coopération dans le domaine des normes sanitaires et phytosanitaires. Même si la Commission européenne exclut tout affaiblissement des normes SPS de l’UE, quel sera l’impact réel de « l’accès préférentiel » qui sera accordé à certains produits agroalimentaires américains ?

En ce qui concerne le vin et les spiritueux, la déclaration reste silencieuse sur ces secteurs, qui semblent avoir été négligés, voire sacrifiés, lors des négociations menées par la Commission européenne. Le taux de 15 % s’appliquera à la valeur du produit exporté, rendant les produits européens plus chers sur le marché américain et compromettant les efforts menés depuis de nombreuses années pour obtenir reconnaissance et parts de marché aux États-Unis.

Une fois de plus, l’agriculture semble être traitée comme une roue de secours et une monnaie d’échange, tandis que les intérêts de certains secteurs tels que l’industrie automobile semblent avoir constitué la principale préoccupation des négociateurs européens.