Nouvelles vin : confirmation des trends

Le mois de novembre 2021 a été caractérisé par une forte augmentation du prix des vins haut de gamme avec plusieurs records battus. Les tendances déjà observées les mois précédents (hausse des prix de vente, hausse des coûts, baisse des volumes produits) se confirment. Les enjeux politiques, tant extérieurs avec les droits de douane, qu’intérieur avec un cadre législatif mouvant restent importants à surveiller.

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Nutriscore : après l’Italie et l’Espagne, les doutes Français

L’alimentation des Européens ne peut être confiée à un algorithme opaque et trompeur. Lors d’une séance de questions au Sénat français, le ministre français de l’agriculture, J. Denormandie, a confirmé ses réticences à l’égard du Nutriscore, soulignant que son algorithme doit être modifié pour mieux prendre en compte la complexité nutritionnelle des aliments et réadapter le volume de base des portions. Il a également ajouté que la France ne rendra cet outil obligatoire que si cela est décidé au niveau européen, et indiqué partager les doutes déjà exprimés par l’Italie et l’Espagne qui partagent les mêmes valeurs en matière alimentaire. 

Farm Europe ne peut que se féliciter des propos du Ministre français. Après avoir largement consulter la communauté scientifique, il apparaît clairement que, dans sa forme actuelle, l’étiquetage Nutriscore n’est pas un outil de santé publique abouti. L’algorithme sur lequel il s’appuie favorise les aliments plus transformés et ne tient pas compte de l’équilibre alimentaire. Ce sont deux points clefs de santé publique ! Il serait irresponsable de mener une expérimentation à l’échelle du Continent d’un étiquetage amenant les consommateurs à faire des choix risqués pour leur santé. 

Dès lors, Farm Europe suggère la mise en place d’une grille décisionnelle pour aller vers un étiquetage nutritionnel efficace et utile en matière de santé publique. Celle-ci pourrait reposer sur les critères cumulatifs suivants:

Il est véritablement européen : seules des solutions européennes peuvent relever le défi de la malnutrition et lutter contre l’épidémie silencieuse des maladies non transmissibles. Cela signifie que la conception du label doit être commune. Mais le système d’évaluation peut être suffisamment souple pour prendre en compte les sensibilités nationales dans l’approche de l’alimentation (à ce titre, les lignes directrices diététiques nationales déjà existantes doivent être utilisées comme base sur laquelle cet outil peut être construit).   

Il informe, ne juge pas : Un étiquetage nutritionnel doit guider les consommateurs dans leur choix, et non le faire à leur place. Il doit mieux informer, pas désinformer. A ce stade, le Nutriscore affiche l’ambition de prendre une décision à la place des consommateurs en envoyant implicitement le message que certains aliments sont « bons » ou « mauvais ». Les consommateurs bien informés doivent être mis en position d’évaluer par eux-mêmes quels aliments conviennent le mieux à leur régime.  

Il n’utilise pas d’approches réductionnistes : Le Nutriscore simplifie à l’extrême les informations, et incite les consommateurs à ne pas approfondir la composition de l’aliment (liste des ingrédients, calories, sucres, sel, etc.). L’objectif de l’étiquetage nutritionnel doit être de guider les consommateurs vers l’arrière de l’emballage, où ils trouverons des informations plus complètes sur le produit. Les approches réductionnistes créent au contraire une barrière entre le recto et le verso de l’emballage. 

Les portions sont vraisemblables : la quantité évaluée doit représenter les portions probables d’aliments consommés pour avoir une approche plus proche de la réalité, et garder le principe de base de la nutrition qu’un régime équilibré et diversifié est la clef de tout régime sain. Le raisonnement doit être fondé sur la quantité consommée, et non sur une mesure générale de « 100 grammes » qui représente rarement la quantité réellement consommée et pousse l’optimisation des produits industriels vers des palliatifs chimiques. 

Il tient compte du degré de transformation des aliments : il est primordial pour la santé publique d’alerter les consommateurs sur les risques associés aux aliments ultra-transformés, étant donné la corrélation scientifiquement prouvée entre le degré de transformation et les maladies non transmissibles. Un étiquetage nutritionnel doit donc tenir compte du niveau de transformation des aliments, en favorisant les moins transformés et en mettant en garde contre les risques pour la santé d’une alimentation riche en aliments ultra-transformés. 

L’EFSA donne son évaluation scientifique

L’éducation fait partie de l’équation : quelle qu’elle soit, l’étiquette d’un produit n’est qu’un outil limité, une « rustine », tant que la question essentielle des habitudes alimentaires n’est pas abordée. Les maladies liées à l’alimentation sont liées à des déséquilibres plus globaux. Les politiques d’éducation publique, notamment dans les écoles ciblant les jeunes, constituent la véritable solution à la crise sanitaire des maladies non transmissibles en Europe. Des cours sur la nutrition, la cuisine, l’alimentation et le mode de vie doivent être intégrés aux programmes scolaires. Les jeunes étudiants devraient être accompagnés dans le processus d’apprentissage de ce qu’est une alimentation saine et, plus généralement, un mode de vie sain, et le voir appliqué dans les cantines. 

NOUVELLES TECHNIQUES DE SÉLECTION VARIÉTALE : la Commission ouverte aux feedback

Le mois d’octobre a marqué la première étape de l’ouverture de la révision de la législation européenne sur les OGM, avec l’ouverture par la Commission européenne de la période pour recevoir l’avis des parties prenantes européennes sur la question. Plus de 70 000 commentaires sont parvenus aux bureaux de la Commission, principalement de la part de citoyens allemands et français. 

Par ailleurs, le Parlement européen a approuvé la stratégie « de la ferme à la fourchette » (branche agricole du « Green Deal ») avec un paragraphe sur les NGT.  

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La coopération transatlantique face aux défis agricoles mondiaux

Dans la matinée du 3 novembre, le Commissaire européen à l’agriculture Janusz Wojciechowski et le Secrétaire américain à l’agriculture Tom Vilsack ont annoncé le lancement d’un  » nouveau chapitre  » dans la relation UE/USA lors d’un événement VIP à Bruxelles co-organisé par Farm Europe et le Forum pour l’avenir de l’agriculture. L’occasion était de relancer le partenariat transatlantique, qui lie les deux continents pour faire face aux défis du changement climatique et de la transition vers des systèmes agroalimentaires durables.

Paolo de Castro, député européen, Tom Vilsack, secrétaire américain à l’agriculture, et Janusz Wojciechowski, commissaire européen à l’agriculture

L’événement a été ouvert par João Pacheco, Senior Fellow à Farm Europe, qui a abordé les défis soulevés par le changement climatique, et le fait que l’UE et les États-Unis partagent l’urgence d’en atténuer les effets. Il a insisté sur le fait que la principale question est de savoir comment y parvenir, en ouvrant la voie à différents chemins qui peuvent nous amener aux mêmes objectifs, mais avec des conséquences divergentes. Il a également fait remarquer que les voies choisies par les États-Unis et l’Union européenne auraient un impact important au niveau mondial, étant donné que ces deux pays sont les principaux fournisseurs mondiaux de denrées alimentaires. Il a ensuite résumé l’approche des États-Unis et de l’UE en matière de changement climatique : alors que les États-Unis investissent dans l’innovation et la technologie pour favoriser une croissance durable de la productivité, l’UE mise sur son « Green Deal » (stratégies « de la ferme à la table » et « biodiversité ») et sur des objectifs de réduction contraignants. Néanmoins, l’action européenne pourrait être compromise par les études qui ont analysé les impacts des stratégies F2F & BDS, notamment sur leurs conséquences économiques non durables (dépendance accrue des importations en provenance de pays tiers, augmentation des prix des denrées alimentaires, baisse des revenus des agriculteurs, etc.)

Dans son discours d’ouverture, le secrétaire américain à l’agriculture, Tom Vilsack, a souligné que les États-Unis et l’Union européenne empruntent des voies différentes pour atteindre le même objectif, à savoir un système agricole plus durable et plus productif. Pour ce faire, les États-Unis investissent dans l’innovation et la science, sur la base de solutions technologiques. Il a évoqué les barrières commerciales qui, outre le fait qu’elles ralentissent les échanges, ont également un effet sur l’échange de connaissances, qui est vital pour atteindre l’objectif visé par les deux continents. Une communication efficace est aussi importante que l’innovation, a déclaré M. Vilsack, soulignant que les partenariats sont essentiels.

Le commissaire Janusz Wojciechowski a commencé ses remarques en soulignant les défis et les opportunités communs que les deux homologues partagent et auxquels ils sont confrontés, en faisant remarquer que, parfois, les différences éclipsent les traits communs (dépeuplement des zones rurales, petits producteurs, etc.). Il a fait remarquer que la pandémie a montré la vulnérabilité des systèmes alimentaires et a souligné le fait qu’ils doivent être transformés vers des modèles plus durables. La stratégie « de la ferme à la table » vise à renforcer les trois aspects de la durabilité (environnemental, économique, social), mais le chemin pour y parvenir n’est pas facile, a déclaré le commissaire, et des efforts doivent être faits.

Il a partagé avec son collègue américain l’engagement d’investir dans la promotion des technologies numériques, la recherche et l’innovation, le partage des connaissances.

Paolo De Castro, député européen (S&D) et ancien ministre italien de l’agriculture, a déclaré que, quelle que soit l’entité des problèmes que nous devons traiter ou l’ambition des objectifs que nous devons atteindre, le véritable défi est de savoir comment y parvenir. Il a donc préconisé de consacrer plus de temps au développement et à l’étude de solutions innovantes. Il a mentionné la génétique, l’agriculture de précision, l’analyse des données comme des outils utiles pour mettre en pratique les objectifs de durabilité, mais ils ne représentent qu’une pièce du puzzle. Les agriculteurs ont besoin d’un soutien public sous forme de temps et d’argent pour s’assurer que la stratégie « de la ferme à la fourchette » ne se transforme pas en une stratégie de décroissance.

Une séance de questions-réponses avec des journalistes et un agriculteur, Benjamin Lammert, a suivi les déclarations d’ouverture.

NUTRITION ET POLITIQUE ALIMENTAIRE : La Commission reste indécise sur l’étiquetage nutritionnel

Lors de sa intervention devant la session plénière du Parlement européen, la commissaire à la santé, Mme Kyriakides, a déclaré que la Commission n’avait pas encore pris de décision concernant l’étiquetage sur le devant des emballages, réfutant les rumeurs selon lesquelles le Nutri-Score serait l’option privilégiée.

Les États membres ont décidé d’interdire, à partir de 2022, l’additif alimentaire E171 après que des études cohérentes ont souligné ses dangers pour la santé humaine. 

Dans les pays baltes, après la viande cultivée en laboratoire, des start-ups explorent les possibilités de créer des produits de la mer à base de cellules. 

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Farm to Fork: la stratégie est approuvée par le Parlement Européen

Le mois d’octobre a marqué l’adop&on de la stratégie « de la ferme à la fourcheDe » en tant que stratégie européenne partagée, et pas seulement une ini&a&ve de la Commission européenne. En effet, le vote du Parlement européen sur le texte approuvé par les commissions conjointes ComEnvi et ComAgri a confirmé la plupart des idées de la Commission sur l’avenir de l’agriculture européenne et les objec&fs fixés d’ici 2030.

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