RÉPARTITION DE LA PAC: PEU DE GAGNANTS (RELATIFS), BEAUCOUP DE PERDANTS

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La Commission européenne a publié, le 17 septembre, le projet d’allocations nationales de la Politique agricole commune pour la période 2028-2034 dans le cadre des négociations en cours sur le prochain cadre financier pluriannuel. Dans l’ensemble, la Commission européenne propose une approche à plusieurs vitesses pour la contribution des Etats membres à sa proposition de réduction budgétaire avec des efforts inégalement répartis.

Compte tenu de la volonté affichée par la Commission européenne de concentrer la PAC sur « ceux qui en ont le plus besoin », des questions se posent quant à la pertinence et aux modalités d’une clé de répartition qui fait des Pays-Bas, de loin, les « gagnants » relatifs de la proposition de la Commission européenne, ou plutôt, les « meilleurs perdants ». Sans minimiser l’importance du secteur agricole aux Pays-Bas et sa forte productivité à l’hectare, il est important de rappeler qu’au cours des dernières années, les agriculteurs de cet État membre ont bénéficié d’un complément national sous forme d’aides d’État confortables. Ces dernières ont représenté au total au moins 100 % de leurs paiements directs au cours des quatre dernières années.

La Belgique bénéficie également de manière substantielle, toujours en termes relatifs, de la nouvelle allocation, tout comme l’Espagne et le Portugal dans une moindre mesure. Si la France, l’Italie, la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie conservent globalement leur part du budget (réduit) de la PAC, l’Irlande, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie, la Grèce, le Danemark et le Luxembourg font partie des perdants.

Cette première évaluation tient compte du fait que tous les États membres ne bénéficient pas du programme POSEI (régions ultrapériphériques). Elle devra être affinée en intégrant les programmes LEADER et en tenant compte du sort des programmes sectoriels qui ne font pas partie du budget dans le cadre du partenariat national et régional réservé à la future PAC. Toutefois, cet ajustement du calcul ne devrait pas modifier substantiellement la tendance.

Dans l’ensemble, la France reste le premier bénéficiaire de cette politique, devant l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et la Roumanie.