UNE POLITIQUE DE PROMOTION 2021 DE LA COMMISSION ÉTONNAMMENT DESEQUILIBREE

La politique de promotion agroalimentaire de l’UE est un outil très important pour développer les ventes et accroître la pénétration des marchés internationaux.

À l’heure actuelle, marquée par les effets négatifs de la crise Covid dans certains secteurs clés et par l’incertitude quant aux perspectives d’avenir, les agriculteurs sont encore plus dépendants de l’impulsion que les programmes de promotion apportent aux ventes de produits agroalimentaires.

Il est donc surprenant que la Commission ait l’intention de réserver une part importante des fonds disponibles pour promouvoir essentiellement les produits biologiques. La Commission a indiqué à la commission AGRI du Parlement européen que 50 % des fonds seraient réservés pour contribuer aux objectifs de la stratégie « Farm-to-Fork », et pour promouvoir les produits biologiques en premier lieu.

Farm Europe voit deux problèmes fondamentaux dans cette approche.

Premièrement, étant donné que la production biologique représente près de 10 % de la valeur totale de la production agricole, quelle est la justification de tripler sa part dans le programme de promotion au détriment de la majorité des agriculteurs ? Les produits agroalimentaires de l’UE sont sains et reconnus comme étant de qualité supérieure dans le monde entier, pourquoi faire une discrimination à l’encontre de la plupart des producteurs dans l’attribution des fonds de promotion ? La promotion des produits biologiques dans l’UE, sans lien avec l’accroissement possible des productions européennes, va stimuler les importations de produits étiquetés comme biologiques, en provenance d’une multitude de pays tiers.

Deuxièmement, la position adoptée par la Commission soulève un problème institutionnel sérieux dans la mesure où la Commission impose ses propositions (Green Deal, Farm-to-Fork) avant qu’elles ne soient approuvées par les colégislateurs – le Parlement européen et le Conseil. Le règlement de base sur la promotion a été adopté par les colégislateurs, de même que l’allocation des fonds de la PAC. Pour quelles raisons la Commission introduit-elle un biais dans ce programme pour se conformer à ses propres propositions non adoptées ?

Malheureusement, cela semble une tendance se répétant : la Commission a en effet également indiqué qu’elle avait l’intention d’imposer ses stratégies « Green Deal », « Farm-to-Fork » et « Biodiversité » comme critères d’approbation des plans stratégiques de la PAC, avant qu’elles ne soient inscrites dans le droit communautaire.

La Commission souligne également qu’il convient de réexaminer la promotion des boissons alcoolisées et de la viande rouge. Comment et sur quelle base scientifique ? D’importants segments des secteurs du vin et de la viande ont été particulièrement touchés par la crise Covid, ils devraient donc figurer en bonne place dans le programme de promotion 2021, et non l’inverse.

Les défauts de la politique de promotion 2021 de la Commission devraient être corrigés afin de respecter ses objectifs fondamentaux, sans discrimination à l’encontre de la majorité des producteurs et sans outrepasser les pouvoirs institutionnels dévolus aux services de la Commission.

LES AVANTAGES DES BIOCARBURANTS D’ORIGINE EUROPÉENNE

La Green Energy Platform, lancée à l’été 2017, rassemble les acteurs du secteur agricole qui considèrent l’agriculture européenne non seulement comme une source de denrées alimentaires et de matières premières, mais aussi comme un fournisseur d’énergie verte. Nous souhaitons attirer votre aimable attention sur la contribution et l’importance de cette infrastructure et de ce secteur européens essentiels en cette période cruciale et pour l’avenir également.

La communication de la Commission sur le « Green Deal » indique que, pour concrétiser le « Green Deal », il est nécessaire de repenser les politiques d’approvisionnement en énergie propre dans l’ensemble de l’économie, y compris pour les transports, l’alimentation et l’agriculture, mais les dernières données de la Commission nous indiquent que nous sommes encore loin des objectifs souhaités.

Le secteur des transports constitue l’un des plus grands défis à relever dans le cadre du « Green Deal ». Pour aller de l’avant, il faudra une mobilisation avancée de l’apport supplémentaire de sources d’énergie renouvelables. 

Un instrument clé devrait être la contribution supplémentaire des biocarburants d’origine européenne, qui sont durables et contribuent à atteindre les objectifs climatiques de l’UE en décarbonisant le secteur des transports, comme le certifient les dernières données de la Commission.

Afin de relever les immenses défis à venir, l’UE doit prendre conscience que les biocarburants européens apportent une contribution essentielle au « Green Deal », et donc ramener les biocarburants d’origine européenne dans le débat sur le « Green Deal », car ils constituent une réponse efficace pour des avantages concrets et rapides en faveur des ambitions environnementales et de transformation du « Green Deal ».

Le document suivant résume certains des faits essentiels concernant les biocarburants d’origine européenne, tels que

  • n’ayant pas d’effet négatif sur la production alimentaire, l’environnement ou le prix
  • réduire les émissions aujourd’hui de manière économique
  • renforcer la sécurité alimentaire
  • créer des revenus et des emplois dans les zones rurales

Pour télécharger la version pdf en anglais, voir : Benefits of EU sourced biofuels

 

Négociations PAC – Position du Conseil sur le mode de gestion de la PAC 2023-27: Conséquences sur le futur de la PAC et le niveau des aides directes perçues par les agriculteurs

Février 2021

Face à un projet de réforme de la PAC avancé par la Commission et proposant d’en changer fondamentalement le mode de fonctionnement et de gestion, le Parlement Européen et le Conseil des ministres de l’agriculture ont adopté des positions très différentes. Militant pour une PAC qui demeure commune aussi dans sa gestion, le Parlement européen se heurte au Conseil qui porte une position de 27 PAC dont la gestion serait de la responsabilité exclusive des Etats membres, sans droit de regard communautaire, avec des flexibilités fortes quant à l’appréciation de la performance environnementale et économique que la Commission se limiterait à faire.

Cette conception de la PAC de demain marquerait une inflexion sans retour susceptible de mettre en risque non seulement la PAC pour l’après 2027 mais le niveau d’aides directes que les agriculteurs pourraient recevoir à compter de 2023.

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REVISION DE LA POLITIQUE COMMERCIALE DE L’UE : REPRENDRE LA MÊME ?

La Commission vient de publier une communication sur l’examen de la politique commerciale de l’UE.

L’approche qu’elle y propose des questions commerciales reste inchangée. Le mot clé est l’ouverture : « L’UE est fondée sur l’ouverture, tant intérieure qu’extérieure. Elle est le plus grand exportateur et importateur de biens et de services au monde« .

Les discussions de la crise Covid sur la relocalisation des industries clés, le renforcement de la résilience de l’économie de l’UE, sont largement oubliées dans ce document. Selon la Commission : « La politique commerciale peut contribuer à la résilience en fournissant un cadre commercial stable et fondé sur des règles, en ouvrant de nouveaux marchés pour diversifier les sources d’approvisionnement et en développant des cadres de coopération pour un accès juste et équitable aux fournitures essentielles« .

Il n’est donc pas surprenant, dés lors, que la Commission préconise essentiellement la continuité.

Les éléments nouveaux avancés sont liés à l’adéquation du Green Deal à la politique commerciale : « L’UE proposera que le respect de l’accord de Paris soit considéré comme un élément essentiel dans les futurs accords de commerce et d’investissement. En outre, la conclusion d’accords de commerce et d’investissement avec les pays du G20 devrait être fondée sur une ambition commune de parvenir à la neutralité climatique le plus rapidement possible et conformément aux recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)« .

En outre, elle préconise des « mesures autonomes … soutenant l’objectif visant à garantir que le commerce soit durable, responsable et cohérent avec nos objectifs et valeurs généraux« . Le mécanisme d’ajustement aux frontières pour le carbone (CBAM) est un cas d’espèce.

Sachant qu’un CBAM a besoin de la coopération et de l’accord des autres membres de l’OMC, afin de ne pas exposer l’UE à des mesures de rétorsion, il semble que nous en soyons encore loin.

Cela étant dit, la référence à la limitation des conditions de neutralité climatique aux seuls accords de commerce et d’investissement avec les pays du G20 semble indiquer que l’UE ne demandera pas à la plupart des pays de faire de même en matière de changement climatique.

Si les économies du G20 représentent une grande part de l’économie mondiale, il ne faut pas oublier que les grands exportateurs de produits agricoles sont en dehors du G20, comme la Thaïlande, le Chili, l’Uruguay, la Nouvelle-Zélande ou l’Ukraine.

Comme la Commission propose toute une série de mesures internes en matière de climat et d’environnement – la stratégie Farm to Fork et la stratégie sur la biodiversité en sont de bons exemples – elle semble accepter que de nombreux autres pays n’auront pas à appliquer des objectifs similaires ou à faire face à des droits d’importation supplémentaires.

Comment l’UE peut-elle alors éviter les fuites de carbone via une augmentation des importations, notamment de produits agricoles ? Comment les agriculteurs et le secteur agroalimentaire de l’UE peuvent-ils être compétitifs de manière équitable, alors qu’ils sont confrontés à davantage de restrictions et de charges que bon nombre de leurs concurrents ?

De même, la communication reste vague sur ce que la Commission entend par la recherche de conditions de concurrence équitables dans le domaine du commerce. Les producteurs des pays dont les normes environnementales sont nettement moins strictes désavantageront clairement les producteurs de l’UE, mais la communication ne reconnaît pas le problème.

Ce qui est également frappant, est ce qui ne figure pas dans la communication. La sécurité alimentaire de l’UE n’y est pas mentionnée, ce qui ne laisse guère de doute sur le fait que la Commission estime que le meilleur modèle pour contribuer à la résilience de l’économie est un commerce ouvert et plus libre dans le cadre de règles multilatérales, sans tenir compte de ses effets négatifs potentiels.

La lutte contre la déforestation importée n’est pas non plus mentionnée. Bien que le Parlement européen ait demandé à la Commission d’agir, il n’y a que de vagues références indirectes à la diligence des entreprises et aux engagements du Mercosur.

Les effets négatifs de la dévaluation compétitive sont également absents, bien que son impact soit souvent plus important que les droits de douane à l’importation, ce qui permet aux exportateurs des pays tiers de sous-coter les prix du marché de l’UE.

Farm Europe estime que le moment est venu d’adopter une politique commerciale plus équilibrée. Après la crise Covid-19, nous avons besoin d’un changement de politique qui ne compromette pas la sécurité alimentaire. Nous devons trouver un meilleur équilibre entre les avantages de la libéralisation des échanges et ses effets négatifs asymétriques. Nous avons besoin d’une politique moins idéologique, plus pragmatique et réaliste.

SECTEUR VIN : Impacts des procédures post Brexit ET conflit tarifaire entre l’UE et les États-Unis

Le mois de janvier 2021 a été caractérisé par les premiers impacts des procédures post Brexit, qui ont également touché le secteur du vin. Le président américain Joe Biden a pris ses fonctions le 20 janvier 2021, avec les espoirs de trouver une solution commune au conflit tarifaire en cours. Dans le même temps, la France a appelé à la création d’un fonds européen d’indemnisation et a décidé d’un soutien accru aux viticulteurs français souffrant à la fois de la crise du COVID-19 et du différend commercial entre l’UE et les États-Unis.

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Stratégie Européenne pour lutter contre le cancer

 3 février, 2021

La Commission européenne est sur le point de publier sa stratégie pour vaincre le cancer. Le document vise à donner une orientation politique de l’action de l’UE dans la lutte contre le cancer. Il prend en considération les différentes phases des maladies, ainsi que l’environnement du patient (les survivants, les soignants, leur famille, etc.). Il s’agit d’un pas dans la bonne direction en matière de prévention des cancers et, espérons-le, d’amélioration des traitements et des connaissances.

Néanmoins, certains points sont à souligner :

Prévention : la stratégie souligne à juste titre que « la prévention est le plus efficace de tous les traitements » et qu’il s’agit de « la stratégie de lutte contre le cancer à long terme la plus rentable ». La commission souhaite proposer donc un plan qui « sensibilisera sur les principaux facteurs de risque tels que les cancers dus à des modes de vie malsains ». « Le plan européen de lutte contre le cancer donnera aux individus les informations et les outils dont ils ont besoin pour faire des choix plus sains », mais aucune action concrète n’est proposée. Or, la stratégie ne doit pas oublier que l’éducation est l’élément clé de toute vision à long terme.

– Comme dans la proposition de programme européen pour la santé « EU4Health » (2021-2027), le plan évoque l’alimentation et de la nutrition en tant que causes de cancer. Néanmoins, une approche plus complète serait nécessaire afin de reconsidérer le rôle que les régimes alimentaires jouent dans la santé. Les politiques européennes et nationales doivent en effet investiguer les effets de notre alimentation sur la santé, en se basant sur des démarches scientifiques et sans ostracisme simpliste, mais en diffusant les connaissances scientifiques et en impliquant activement les citoyens.

– L’approche de la Commission va dans la bonne direction lorsqu’elle traite de l’obésité chez les enfants. Toutefois, une simple relance des politiques et actions existantes qui n’ont pas donné les résultats attendus (comme les programmes scolaires actuels de distribution de fruits et légumes, parce qu’occasionnels et axés sur un petit nombre d’écoles et d’enfants) ne suffira pas. L’école est effectivement le lieu où peuvent se former des habitudes saines ; dans ce contexte, des programmes scolaires obligatoires axés sur la santé et les modes de vie pourraient être une solution plus appropriée, et concrétiseraient l’objectif avancé par la commission (« les mesures prises dans les écoles porteront également sur l’éducation à la santé afin d’améliorer les connaissances sur les avantages d’une alimentation saine »).

– En ce qui concerne la proposition d’action visant à mettre en œuvre des mesures d’incitation/dissuasion fiscales en matière d’alimentation, des études [1, 2, 3] ont montré la moindre efficacité de ce type de politiques, ainsi que le risque de disparités sociales sous-jacentes. En ce qui concerne cette action, la Commission devrait procéder à une évaluation d’impact approfondie et présenter des propositions efficaces axées sur l’éducation, l’information et le traitement de la question de la santé liée aux denrées alimentaires commercialisées, notamment les denrées alimentaires transformées et ultra- transformées.

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REFERENCES :

  1. Darmon et al. “Food price policies improve diet quality while increasing socioeconomic inequalities in nutrition” International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity 2014, 11:66. Online source, consulted on October 22nd, 2020: http://www.ijbnpa.org/content/11/1/66
  2. Eyles et al., “Food pricings strategies, population diets, and non-communicable disease: a systematic review of simulation studies”, PLoS Medicine, 2012. Online source, consulted on November 4th 2020: https://www.researchgate.net/publication/233915556
  3. Smed et al., « Differentiated food taxes as a tool in health and nutrition policy”, Food and resource economics institute, 2005.

EAT EUROPE est le département dédié de Farm Europe qui vise à aborder les questions sociétales les plus sensibles, en se concentrant sur le rôle que les acteurs institutionnels jouent dans la santé publique, en analysant et en définissant les outils que l’UE et ses États membres pourraient mettre en œuvre afin de prévenir leur population des habitudes qui pourraient conduire à des modes de vie malsains. Eat Europe raisonne sur la science et l’efficacité, en rassemblant les connaissances des gens et en se concentrant exclusivement sur le bien commun de l’UE et sa capacité de mettre en oeuvre.

ÉLEVAGE DANS L’UE : CRISES DANS LE SECTEUR DE LA VIANDE PORCINE ET DU FOIE GRAS

Le mois de janvier 2021 a été marqué par des discussions sur une crise dans le secteur du foie gras en France, une interdiction des exportations de viande porcine en Chine et les conséquences de Brexit sur le commerce de la viande dans l’UE. Au niveau européen, la Commission a abordé la situation difficile dans le secteur de la viande porcine en raison de la crise du COVID-19, des foyers de PPA et des fermetures temporaires d’abattoirs lors d’une conférence de presse le 15 janvier 2021.

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MESURES ET IMPACTS LIÉS À LA CRISE DU COVID-19 : DES ÉTUDES MONTRENT UN CHANGEMENT DE COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS DANS LE SECTEUR ALIMENTAIRE

En janvier 2021, plusieurs pays de l’UE ont adopté des plans de relance supplémentaires pour faire face aux effets de COVID-19 sur les secteurs agricoles. Au niveau européen, des rapports concernant les impacts de COVID-19 sur le secteur alimentaire et le comportement des consommateurs ont été publiés ce mois-ci.

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NOUVELLES TECHNIQUES DE SÉLECTION VARIÉTALE : l’Angleterre organise un référendum

En janvier, le Royaume-Uni a franchi une étape supplémentaire dans la modification de la réglementation des NBTs en ouvrant une consultation publique visant à faciliter le processus d’approbation des produits dérivés des techniques d’édition génétique, tandis que le ministre français de l’agriculture s’est prononcé publiquement en faveur de la non-qualification des produits des NBTs comme OGM.  En Allemagne, le GFFA – Global Forum for Food and Agriculture – a eu lieu : le sujet des NBT a été abordé dans certains panels et la question a été soulevée de savoir si la législation européenne actuelle sur l’édition génétique pouvait assurer la compétitivité de l’UE dans le commerce international.

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