Etat de l’Union : Audition de la présidente de la Commission devant le Parlement européen

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a prononcé hier son tout premier « discours sur l’état de l’Union » au Parlement européen à Bruxelles. Cet événement annuel veut démontrer la responsabilité de la Commission européenne envers les représentants démocratiquement élus de l’UE, les membres du Parlement européen, et être l’occasion de débattre de la vision et de la feuille de route que la Commission européenne propose.

Dans son discours, elle a donné un aperçu de ce que la Commission a fait depuis son entrée en fonction et des projets qu’elle a pour l’avenir.

Parmi les sujets abordés, on peut citer la pandémie de Covid-19 et ses conséquences avec la question de savoir où se situe la compétence de l’UE en matière de santé, de migration, de changement climatique, d’État de droit, de salaire minimum, de numérisation + fiscalité et de politique étrangère.

En ce qui concerne l’agriculture, l’élevage ou la production alimentaire, elle ne les a pas mentionnés explicitement, juste dans le contexte de l’agriculture de précision ou du fait que les agriculteurs ont reçu des fonds de soutien également. Cette absence de sujet a été critiquée par les députés européens qui siègent à la commission AGRI et par le président du groupe Renew Europe (D Ciolos).

Elle a mentionné que « nos niveaux actuels de consommation de matières premières, d’énergie, d’eau, de nourriture et d’utilisation des terres ne sont pas durables »,  le Green Deal européen devant être le modèle pour effectuer les changements et les transformations essentiels. En plus de la transition verte, Mme von der Leyen a cité le développement de l’économie numérique comme un autre domaine d’importance.

Pour cela, elle a expliqué comment le fonds NextGenerationEU sera distribué en réservant 20 % au numérique, 37 % seront dépensés directement pour les objectifs de Green Deal européen et un objectif de 30 % des 750 milliards d’euros de NextGenerationEU à lever par le biais d’obligations vertes. Elle a souligné que l’UE de la prochaine génération devrait investir dans des « projets européens phares ayant le plus grand impact », à savoir : l’hydrogène, la rénovation et un million de points de recharge électrique.

Par ailleurs, elle a déclaré que la Commission européenne propose de porter à au moins 55 % l’objectif de réduction des émissions pour 2030. Elle a souligné que l’objectif de 2030 est « ambitieux, réalisable et bénéfique » pour l’Europe. Pour cela, elle a indiqué que d’ici l’été prochain, la Commission révisera l’ensemble de la législation sur le climat et l’énergie pour la rendre « adaptée à 55 ». Ils renforceront les échanges de droits d’émission, stimuleront les énergies renouvelables, amélioreront l’efficacité énergétique et réformeront la fiscalité de l’énergie.

De plus amples détails seront présentés demain jeudi, lorsque le vice-président exécutif pour le Pacte vert européen avec le commissaire à l’énergie Kadri Simson « détaillera comment nous y arriverons ».

Elle a également présenté le mécanisme d’ajustement frontalier pour le carbone, qui « motivera les producteurs étrangers et les importateurs de l’UE à réduire leurs émissions de carbone, tout en veillant à ce que les règles du jeu soient équitables et compatibles avec l’OMC ».

Michael Roth, qui représentait le Conseil, a déclaré que Mme von der Leyen « ne devait pas s’attendre à ce que le Conseil soutienne ces propositions sans réserve ». Les députés européens ont ensuite débattu intensivement des différents sujets.

Vous trouverez le document de la Commission joint à ce courriel et le lien vers le discours complet à l’adresse suivante

 

https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/ov/SPEECH_20_1655

https://multimedia.europarl.europa.eu/en/soteu-2020_20200916-0900-SPECIAL-OTHER_vd

Une stratégie commerciale renouvelée pour une Europe plus forte

Processus de consultation

Le processus d’examen de la politique commerciale sera basé sur de larges consultations avec les parties prenantes, notamment par le biais de débats publics organisés dans les États membres de l’UE et de soumissions écrites.

Les parties intéressés sont invitées à fournir leurs réponses aux questions ci-dessus avant le 15 septembre 2020 à la boîte aux lettres fonctionnelle : trade-policy-review-2020@ec.europa.eu

« La Commission européenne lance un réexamen de la politique de l’UE en matière de commerce et d’investissement ; deux objectifs clés sont à la base de ce processus. Premièrement, évaluer comment la politique commerciale peut contribuer à une reprise socio-économique rapide et durable, en renforçant la compétitivité dans l’environnement post-Covid 19, en relevant les défis auxquels l’UE sera confrontée et en contribuant à promouvoir nos valeurs et nos normes. Deuxièmement, voir comment la politique commerciale peut contribuer à construire une UE plus forte, sur la base d’un modèle d' »autonomie stratégique ouverte » ̶ récolter les bénéfices de l’ouverture pour nos entreprises, nos travailleurs et nos consommateurs, tout en les protégeant contre les pratiques déloyales et en renforçant notre résilience pour être mieux équipés pour les défis futurs.

 Pour l’essentiel, cet examen stratégique définira l’orientation politique de la politique de l’UE en matière de commerce et d’investissement pour les années à venir.

 L’objectif de la Commission est de parvenir à un consensus autour d’une nouvelle orientation à moyen terme pour la politique commerciale de l’UE, en répondant à une série de nouveaux défis mondiaux et en tenant compte des enseignements tirés de la crise du coronavirus ».

 L’UE devrait poursuivre un modèle d' »autonomie stratégique ouverte« . Cela signifie simplement renforcer la capacité de l’UE à poursuivre ses propres intérêts de manière indépendante et affirmée, tout en continuant à travailler avec des partenaires dans le monde entier pour apporter des solutions globales aux défis mondiaux.

 

Introduction

La position de l’UE, en tant que premier exportateur mondial et deuxième importateur de produits agroalimentaires, considère le commerce d’une importance cruciale pour le secteur agroalimentaire. Sans les exportations agroalimentaires de l’UE, la sécurité alimentaire de nombreux pays, et notamment en Afrique, serait compromise. La demande de denrées alimentaires étant en hausse, le rôle de l’UE en tant que premier exportateur mondial est primordiale, c’est pourquoi notre politique commerciale concernant les produits agricoles est essentielle.

En outre, la Commission européenne a déjà estimé[1] que dans un contexte où 90 % de la demande mondiale supplémentaire de produits agroalimentaires au cours des 10 à 15 prochaines années sera générée en dehors de l’Europe, les exportations vers les pays tiers seront donc déterminantes pour la croissance du secteur agricole. Cela sera principalement rendu possible par des accords bilatéraux qui créent des opportunités pour les producteurs de l’UE sur les marchés mondiaux et par un ensemble de règles commerciales internationales qui fonctionnent bien dans le cadre de l’OMC.

Toutefois, l’impact et les effets cumulatifs des accords commerciaux de l’UE sur le secteur agricole de l’UE doivent être soigneusement examinés.

Dans l’ensemble, la nouvelle politique devrait apporter une cohérence et une vision globale des coûts et des avantages commerciaux. En ce qui concerne l’agriculture, elle devrait être en phase avec le modèle d’agriculture poursuivi dans l’UE, largement basé sur des exploitations familiales de taille moyenne fonctionnant avec leurs propres ressources limitées en capital, et sur la manière dont l’UE se prépare à soutenir ce modèle.

Pour ces raisons, Farm Europe souhaite ajouter les points et réponses suivants à prendre en compte dans la discussion pour une politique commerciale renouvelée dans le cadre d’une Europe plus forte.

 

  • Renforcer la résilience – dimensions interne et externe

Question 1 : Comment la politique commerciale peut-elle contribuer à améliorer la résilience de l’UE et à construire un modèle d’autonomie stratégique ouverte ?

Question 2 : Quelles initiatives devrait l’UE prendre – seule ou avec d’autres partenaires commerciaux – pour aider les entreprises, y compris les PME, à évaluer les risques ainsi qu’à consolider et à diversifier les chaînes d’approvisionnement ?

Pendant le déroulement de la pandémie Covid-19, il n’est pas passé inaperçu que, au cœur de la crise, de nombreux pays ont fait recours aux interdictions et des restrictions d’exportation, y compris dans le secteur agroalimentaire. Que se serait-il passé si l’UE avait été aussi vulnérable en matière d’approvisionnement alimentaire que pour certains équipements médicaux et médicaments ?

Après la crise du Covid-19, nous devons changer de politique sans compromettre la sécurité alimentaire. Nous avons besoin d’un meilleur équilibre entre les avantages de la libéralisation des échanges et ses effets négatifs asymétriques. Nous avons besoin d’une politique moins idéologique et plus pragmatique et réaliste.

Dans cette optique, si nous souhaitons poursuivre un modèle d' »autonomie stratégique ouverte », nous devons garantir la valeur stratégique du secteur agroalimentaire. Nous devons donc veiller à ce qu’en plus d’établir des relations commerciales solides, l’UE dispose d’une agriculture robuste qui peut assurer son rôle fondamental de nourrir ses citoyens dans toutes circonstances.

Farm Europe ne s’exprime pas contre le commerce, ni contre la négociation d’accords de libre-échange au profit des producteurs et des consommateurs. En fait, l’isolement à l’intérieur de nos frontières entraînerait une baisse de la production, des revenus agricoles, des emplois, des agro-industries, un ralentissement des progrès technologiques et de l’innovation stimulée par la concurrence internationale. Il convient d’éviter la perturbation brutale des flux commerciaux et l’UE devrait s’efforcer de permettre l’établissement de nouvelles relations mutuellement bénéfiques à l’avenir.

D’autre part, Farm Europe estime que le moment est venu d’adopter une politique commerciale plus équilibrée. Le commerce devrait aider, favoriser et renforcer la résilience du secteur agroalimentaire, et non l’affaiblir. Les agriculteurs européens ne devraient pas être une monnaie d’échange offerte au profit d’autres secteurs et industries.

Cela signifie avant tout que les Accords de Libre Echange (ALE) ne doivent pas compromettre la viabilité des secteurs les plus vulnérables. Les ALE ont fait des gagnants et des perdants dans l’agriculture, et les perdants ont été laissés seuls pour faire face aux conséquences.

Une nouvelle politique commerciale devrait rechercher les avantages d’une plus grande liberté des échanges tout en protégeant complètement les secteurs agricoles vulnérables ou en adoptant des programmes spécifiques pour aider ces secteurs à faire face (et en prévoyant des ressources communautaires obligatoires pour financer ces programmes).

La Commission européenne devrait, dans son évaluation préalable à l’engagement de négociations d’ALE, évaluer soigneusement le degré d’ouverture des frontières dans des secteurs clés, et intégrer dans son évaluation, le cas échéant, la conception et les ressources nécessaires pour aider ces secteurs à faire face à une concurrence extérieure supplémentaire.

En outre, l’excédent commercial de l’UE sur les produits agroalimentaires masque le fait que l’excédent de l’UE sur les produits agricoles bruts est faible, les chiffres globaux étant largement aidés par les performances de l’UE en matière d’exportation de produits transformés, en particulier de haute valeur. Il convient de reconnaître ces faits, ainsi que le fait que l’UE souffre d’un déficit chronique en protéines végétales puisqu’elle ne consacre que 3 % de ses terres arables aux protéagineux et qu’elle importe plus de 75 % de son approvisionnement en protéines végétales tout en restant fortement tributaire des importations de protéines animales[2]. Avec nos ALE, nous ne devons pas entraver la sécurité alimentaire.

 

  • Soutenir la reprise et la croissance socio-économiques

Question 3 : Comment le cadre commercial multilatéral (CCM) devrait-il être renforcé pour assurer la stabilité, la prévisibilité et un environnement fondé sur des règles pour un commerce et des investissements équitables et durables ?

Question 4 : Comment pouvons-nous utiliser notre vaste réseau d’ALE existants ou de nouveaux ALE pour améliorer l’accès au marché pour les exportateurs et les investisseurs de l’UE, et promouvoir la coopération internationale en matière de réglementation ̶ notamment en ce qui concerne les technologies et les normes numériques et vertes afin d’en maximiser le potentiel ?

Question 5 : Avec quels partenaires et régions l’UE devrait-elle donner la priorité à son engagement ? En particulier, comment pouvons-nous renforcer nos relations en matière de commerce et d’investissement avec les pays voisins et l’Afrique, dans notre intérêt mutuel ?

En ce qui concerne l’Afrique et la politique de l’UE en matière de commerce et d’investissement, nous poursuivrons la double mission suivante :

  • la promotion et le soutien de projets de développement rural durable tant locaux que sectoriels en Afrique, fondés sur l’amélioration des chaînes de valeur agricoles locales, nationales ou transnationales ;
  • contribution à la mise en place de politiques de gouvernance favorables au développement de l’Afrique à travers ses secteurs agricole et agroalimentaire.

Pour ses actions dans ce domaine, l’UE doit viser à soutenir des projets de développement rural intégré dans les secteurs agricole et agroalimentaire qui maximisent la valeur ajoutée pour les régions ciblées, en les intégrant dans la dynamique environnementale promue par la COP21, en mettant en évidence les normes sociales et en affirmant la grande valeur du travail des femmes.

Question 6 : Comment la politique commerciale peut-elle soutenir la renouvelée politique industrielle européenne ?

La politique commerciale ne doit pas entraver le lien entre l’agriculture et la transformation industrielle dans l’UE. Il est illusoire de croire que l’UE peut maintenir une agro-industrie dynamique et compétitive sans une solide production intérieure de biens agricoles.

 

  • Soutenir les PME

Question 7 : Que peut-on faire de plus pour aider les PME à tirer parti des possibilités offertes par le commerce et les investissements internationaux ? Où ont-elles des besoins spécifiques ou des défis particuliers qui pourraient être abordés par des mesures et un soutien en matière de politique commerciale et d’investissement ?

Tout comme l’épine dorsale de l’économie de l’UE est composée de PME, le modèle agricole de l’UE repose en grande partie sur des exploitations familiales de taille moyenne.

Ces agriculteurs doivent disposer des outils nécessaires pour faire fâce à des opportunités et des menaces du marché mondial en matière de commerce. Ils doivent avoir les outils nécessaires pour comprendre quand il y a une diminution ou une augmentation de la demande de leurs produits et pour trouver des partenaires commerciaux appropriés à l’autre bout du monde.

 

  • Soutenir la transition verte et rendre le commerce plus durable et responsable

Question 8 : Comment la politique commerciale peut-elle faciliter la transition vers une économie plus verte, plus équitable et plus responsable, tant au niveau national qu’international ? Comment la politique commerciale peut-elle promouvoir davantage les objectifs de développement durable des Nations unies (SDG) ? Comment la mise en œuvre et l’application doivent-elles soutenir ces objectifs ?

Veuillez vous référer à notre réponse à la question 12.

Question 9 : Comment la politique commerciale peut-elle contribuer à favoriser une conduite plus responsable des entreprises ? Quel rôle la politique commerciale devrait-elle jouer dans la promotion de chaînes d’approvisionnement transparentes, responsables et durables ?

 

  • Soutenir la transition numérique et le développement technologique

Question 10 : Comment les règles du commerce numérique peuvent-elles profiter aux entreprises de l’UE, y compris aux PME ? Comment la transition numérique, au sein de l’UE, mais aussi chez les partenaires commerciaux des pays en développement, pourrait-elle être soutenue par la politique commerciale, notamment en ce qui concerne les technologies numériques clés et les grandes évolutions (par exemple, blockchain, intelligence artificielle, grands flux de données) ?

Question 11 : Quels sont les principaux obstacles et opportunités pour les entreprises européennes qui se lancent dans le commerce numérique dans des pays tiers ou pour les consommateurs lorsqu’ils se lancent dans le commerce électronique ? Quelle est l’importance des transferts internationaux de données pour l’activité commerciale de l’UE?

 

  • Garantir l’équité et l’égalité des conditions de concurrence

Question 12 : En plus des instruments existants, tels que la défense commerciale, comment l’UE devrait-elle s’attaquer aux pratiques commerciales coercitives, distorsives et déloyales des pays tiers ? Les instruments existants devraient-ils être encore améliorés ou des instruments supplémentaires devraient-ils être envisagés ?

Une nouvelle politique commerciale devrait respecter des conditions de concurrence équitables entre l’UE et les pays tiers, en ce qui concerne les contraintes environnementales, sanitaires et phytosanitaires.

S’il est vrai que les importations dans l’UE doivent respecter les normes sanitaires et phytosanitaires de l’UE, dans de nombreux pays exportateurs, des substances interdites dans l’UE sont largement utilisées. Les problèmes liés aux substances interdites au cours du processus de production ne peuvent pas toujours être détectés dans le produit fini, qui présente un risque réel. Le niveau des contrôles à nos frontières doit être à la hauteur de ces dangers, et doit être complété par un engagement fort des pays exportateurs à respecter les normes européennes de production. Ces engagements doivent être inclus dans les ALE, et les moyens de contrôle doivent être inclus lors des négociations ».

Ceci est susceptible de devenir encore plus important, car les coûts opérationnels et de production augmenteront probablement en raison de la réalisation des changements systématiques recommandés par la stratégie « de la ferme à la table » et par le « Plan Vert ».

Dans le domaine de l’environnement, la situation est encore pire. Les accords de libre-échange existants ne comportent que quelques clauses qui consacrent l’adhésion aux conventions des Nations Unies.

Le fait est que l’UE importe une large gamme de produits provenant de zones déboisées, de la viande de bœuf à l’huile de palme. C’est inacceptable, car l’UE devient ainsi un acteur actif de la déforestation en raison de sa forte demande pour ces produits. L’UE devrait adopter une politique commerciale claire qui interdise les importations en provenance des zones déboisées et d’autres zones à haute valeur environnementale. L’UE dispose de moyens indépendants pour contrôler la déforestation et identifier, dans ces zones, les produits qui en sont originaires, en utilisant par exemple la surveillance de l’évolution du couvert forestier par l’imagerie satellite. Ces technologies permettant une surveillance impartiale ont été développées par des entreprises européennes telles que Copernicus ou Starling, utilisées notamment par des sociétés dans le cadre de leurs engagements de déforestation zéro.

L’UE ne devrait pas laisser la responsabilité de la certification des produits déboisés à des pays tiers ou à d’autres parties en général, à moins que des systèmes équivalents basés sur des images satellites objectives et vérifiables, ouverts à l’audit, ne soient mis en place pour surveiller la déforestation mise en œuvre par les pays concernés, ce que l’UE pourrait alors accepter, voire soutenir. Cela représenterait un pas bienvenu vers l’autonomisation des pays où la déforestation est un fléau pour qu’ils prennent le problème en main et mettent en œuvre la combinaison appropriée de politiques de contrôle, économiques, sociales et environnementales pour mettre fin à la déforestation et à la dégradation des forêts.

Ainsi, l’UE pourrait aider les pays producteurs et leurs autorités publiques, voire le secteur privé, à accélérer leurs efforts pour plus de transparence et une planification durable de l’utilisation des sols grâce à des approches coopératives comprenant la fourniture de couches de données, par exemple : les satellites à haute capacité (HCS), et d’outils de vérification

Globalement, l’UE devrait fixer une date limite claire dans le passé pour l’acceptation des importations en provenance de zones précédemment déboisées et à haute valeur environnementale, en interdisant toutes les importations en provenance de zones dégradées après cette date.

Les contraintes environnementales de l’UE sont les plus strictes au monde. Cela a un coût pour le secteur, et ce coût n’est pas supporté par ses concurrents. En particulier, l’UE ne devrait pas accepter que les importations de produits agroalimentaires qui ont été produits sous des contraintes environnementales nettement moins strictes bénéficient d’avantages tarifaires.

La fraude alimentaire, les contrefaçons et les imitations de produits européens connus et protégés ayant une appellation d’origine doivent être combattues afin d’établir que de telles tromperies ne pourront pas pénétrer et s’implanter sur des marchés du monde entier sous le faux déguisement de la bonne réputation des produits européens.

Question 13 : Quels sont les autres sujets importants non couverts par les questions ci-dessus que l’examen de la politique commerciale devrait aborder ?

En ce qui concerne les conditions de travail, les règles du jeu équitables sont pratiquement inexistantes. Les accords de libre-échange existants ne prévoient que l’adhésion aux conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Bien qu’il s’agisse généralement d’une question transversale qui va plus loin que le commerce agroalimentaire, les ALE pourraient comporter des dispositions permettant de traiter les questions de salaire minimum dans des secteurs particulièrement sensibles. Par exemple, en ce qui concerne le commerce de la viande, le coût d’exploitation des abattoirs est important et la question soit donc pertinente pour établir des conditions de concurrence équitables.

Une autre question transversale est la dévaluation compétitive de la monnaie. Il y a des bonnes raisons d’insérer dans les ALE des clauses visant à contrer les dévaluations concurrentielles des monnaies. Une dévaluation monétaire a souvent un impact commercial plus important que les droits de douane, et les politiques monétaires qui dévaluent intentionnellement une monnaie devraient être contrecarrées par des contre-mesures, par exemple en donnant à l’autre partie la possibilité d’augmenter les droits de douane.

[1] https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/food-farming-fisheries/farming/documents/agricultural-food-

[2] Rapport sur une stratégie européenne pour la promotion des protéagineux – Encourager la production de protéines et de légumineuses dans le secteur agricole européen (2017/2116(INI))

Conseil Agri informel, Coblence, 31 août – 1 septembre

La présidence allemande a proposé une série de questions avant la rencontre. La première série porte sur la résilience du système alimentaire face à cette crise et aux crises futures. La présidence demande : « Selon vous, que devons-nous changer en premier lieu pour rendre la chaîne d’approvisionnement alimentaire plus résiliente face aux perturbations liées aux crises à l’avenir ? Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’agir pour renforcer l’indépendance de l’approvisionnement alimentaire au sein de l’UE, depuis les intrants, la production et la transformation jusqu’à la commercialisation ? » Le document souligne l’intérêt accru des consommateurs pour l’origine des produits et leur désir d’acheter des aliments produits localement. La question suivante a été posée aux ministres : « Selon vous, dans quels domaines l’étiquetage de l’origine devrait-il être amélioré en premier lieu ? Comment un meilleur étiquetage peut-il aider les consommateurs sans entraver la libre circulation des marchandises au sein du marché intérieur et tout en étant conforme aux règles de l’OMC ? »

Les auteurs soulignent que « les attentes en matière d’élevage respectueux du bien-être des animaux ont également augmenté », ce qui signifie que « de nombreux consommateurs souhaitent que l’étiquetage des denrées alimentaires fournisse des informations sur le bien- être des animaux pendant l’élevage, le transport et l’abattage ». Les ministres ont donc été interrogés : « Que doit apporter un label européen sur le bien-être des animaux ? Comment l’étiquette doit-elle être structurée ? Sur quels critères le label devrait-il être basé ? » La présidence a ensuite abordé la question du transport des animaux, déclarant que les conditions « doivent être améliorées ». Elle demande aux délégations de répondre à la question de savoir ce que la CE doit « mettre en œuvre pour que les transports d’animaux puissent être effectués dans le respect des animaux ? Comment voyez-vous l’avenir des transports d’animaux ? »

Durant la réunion, la ministre allemande de l’agriculture, Julia Klöckner, a souligné à plusieurs reprises la nécessité de combiner la résilience écologique avec les facteurs économiques et sociaux, et elle a fait remarquer que ces trois éléments devaient être définis. Elle a mis en contraste les rappels répétés des ministres sur la nécessité de préserver le marché unique avec l’intérêt accru pour les produits locaux et régionaux. « Si cela se reproduit, comment pouvons-nous garantir la libre circulation des travailleurs », a-t-elle demandé à titre d’exemple. « Nous avons besoin d’une plus grande autonomie européenne en matière d’approvisionnement alimentaire ». « Un commerce international fondé sur des règles, un marché unique efficace et des cycles de production régionaux sont les deux faces d’une même médaille ».

Mme Klöckner a également souligné la nécessité d’une « perspective positive » pour les agriculteurs, avec des revenus garantis, faute de quoi ils risquent de cesser leur activité. « Dans certains domaines, nous devons investir davantage », a-t-elle déclaré, soulevant les questions du déficit de l’UE en protéagineux et de ses importations de médicaments vétérinaires.

En ce qui concerne le système d’étiquetage de l’origine UE, « beaucoup de collègues ont estimé que c’était important, mais beaucoup ont souligné l’importance du marché unique » (cf. annexe), tandis que plusieurs ont soulevé la question de l’étiquetage d’origine ambigu ou trompeur sur le miel mélangé. Mme Klöckner a également évoqué le projet de Berlin d’introduire un système Nutri-Score d’étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages.

En ce qui concerne le bien-être des animaux, tout système d’étiquetage devrait reposer sur une base scientifique et être compréhensible par le consommateur. « Les étiquettes devraient faire référence à une norme supérieure au minimum. Les ministres, a estimé M. Klöckner, ont « fait un pas en avant » sur cette question.

En ce qui concerne le transport des animaux, Mme Klöckner a souligné la nécessité de règles harmonisées qui seront appliquées. « Nous ne devrions pas transporter des animaux destinés à l’abattage dans des pays tiers ». « L’alternative est de ne plus transporter d’animaux ».

En marge de la réunion, la présidence allemande a présenté une nouvelle technologie dans les vignobles. Le premier jour de la réunion s’est concentré sur une visite à Winningen. Les « vignobles en terrasses escarpées » de la région sont « très exigeants en main-d’œuvre ». Cela implique la nécessité de fournir les conditions adéquates pour encourager les jeunes agriculteurs à se lancer dans le secteur. La numérisation est essentielle, a souligné le ministre, en présentant une démonstration de l’utilisation des drones pour appliquer les produits phytopharmaceutiques avec une précision considérablement accrue, leur valeur pour évaluer, avec la détection de la chaleur, le développement des cultures. L’agriculture de précision serait plus respectueuse de l’environnement, mais réduirait également la charge de travail des agriculteurs.

Le commissaire Janusz Wojciechowski a informé les ministres qu’il se chargeait d’élaborer un plan pour assurer la sécurité alimentaire lors des futures crises. L’approvisionnement alimentaire n’a « jamais vraiment été en danger », mais « les mesures non coordonnées prises par les États membres pour restreindre la libre circulation des biens et des personnes exercent une pression inutile sur nos chaînes d’approvisionnement ».

Pour lui, la coopération entre la chaîne d’approvisionnement alimentaire est importante pour la rendre plus résiliente, tandis que les informations sur le marché doivent être disponibles en temps utile. Il a insisté sur le fait que « le protectionnisme n’est pas la solution ». « Le fonctionnement du marché intérieur est essentiel pour maintenir la chaîne d’approvisionnement intacte », et « le commerce international fait partie de la solution et non du problème lorsqu’on aborde la question de la sécurité alimentaire ». Il a également souligné que certains secteurs étaient plus vulnérables que d’autres et que les mesures générales peuvent être contre-productives. « Nous devons préserver le caractère abordable des denrées alimentaires, tout en générant des rendements économiques plus équitables pour ceux qui assurent l’approvisionnement alimentaire au quotidien ». « Je prendrai la tête à la Commission pour élaborer un plan d’urgence visant à garantir l’approvisionnement et la sécurité

alimentaires dans l’UE en cas de crise ». « La Commission proposera également un cadre législatif pour des systèmes alimentaires européens durables et résilients ».

M. Wojciechowski a également déclaré que les mesures nationales sur l’étiquetage d’origine présentent un risque réel pour le marché unique, tandis que l’exécutif de l’UE examinera l’étiquetage obligatoire pour certains produits dans le cadre de la stratégie « de la ferme à la fourchette ». Il a souligné que l’UE avait déjà mis en place des exigences en matière d’étiquetage d’origine pour « un certain nombre de catégories de denrées alimentaires telles que la viande fraîche, les fruits et légumes, le miel ou l’huile d’olive ».

 

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MESURES ET IMPACTS LIÉS À LA CRISE DU COVID-19 : fin de l’aide au stockage de la viande

Au niveau du Parlement européen, l’eurodéputée Anne Sander a été nommée rapporteur du groupe PPE en Commission Agriculture sur le plan de relance de l’UE.

La Commission européenne a suspendu puis clôt les deux régimes d’aide publique au stockage de la viande (bœuf et agneau) en raison du faible niveau d’utilisation de ceux-ci. Elle a par ailleurs présenté des lignes directrices concernant la protection des travailleurs saisonniers dans l’Union.

Au Conseil, les ministres ont demandé à l’unanimité à la Commission qu’elle continue à surveiller rigoureusement la situation du marché, et réclament un soutien accru des secteurs du porc, des olives et du vin, par davantage de mesures d’intervention sur le marché.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont alerté sur le fait que 27 pays « à risques » sont menacés par une crise alimentaire imminente en raison de la pandémie.

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Nouvelles techniques de sélection variétale : appel fort à réviser la législation

En juillet, l’actualité a été marqué au Royaume Unis par le rejet par la chambre des Lords de l’amendement du projet de loi sur l’agriculture qui visait à donner la liberté au gouvernement pour modifier la réglementation afin de rendre possible l’accès aux nouvelles techniques de sélection variétale. L’institution souhaite qu’un débat public soit organisé avant.

Suite à la déclaration en juin d’un groupe de députés Verts allemands en faveur du recours aux NBT’s, Martin Häusling, porte-parole des Verts/ALE pour l’agriculture au Parlement européen, a souligné que rien n’a changé pour le parti européen des Verts, qui s’est historiquement opposé à cette technologie.

123 instituts de recherche européens demandent à la Commission de revoir instamment la législation sur l’édition du génome.

 

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Négociations pour le budget de l’UE : un déclin de la PAC de 10,2%

Le mois de juillet fut marqué par l’accord conclu entre les chefs d’états et de gouvernements sur le Cadre Financier Pluriannuel de l’UE. Pour la PAC, l’accord s’est conclu sur la base d’une proposition du président du Conseil comportant quelques ajustements mineurs par rapport au texte de février 2020, dont 1,45 million d’euros de fonds supplémentaires pour les paiements liés au marché et les aides directes, ainsi que des taux de cofinancement révisés pour le soutien au développement rural. Exprimé en euros constants 2018, le budget de la PAC s’affiche en retrait de 39 milliards € (-10,2 %). En Euros courants, elle se maintient.

Les députés, dans la foulée de l’accord, ont voté une résolution d’opposition au CFP tel qu’il est, qualifiant « d’inacceptables » les coupes à l’encontre de plusieurs programmes phares et refusant le maintien des régimes de rabais. Cette résolution ne signifie aucunement un rejet du CFP mais un Parlement européen qui veut entrer en négociation avec le Conseil. Sa marge de manœuvre est faible, au regard des débats entre pays et du fait que le PE ne peut ultimement qu’accepter ou refuser en bloc les décisions budgétaires du Conseil.

 

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Négociations pour la réforme de la PAC : vers une approche générale en octobre

Le mois de juillet fut marqué par les éléments suivants :

 

  • Au niveau du Parlement européen, le différend entre les commissions Envi et Agri perdure ; la première a fait savoir à la seconde que son retrait du processus d’élaboration des amendements de compromis sur le règlement Plans stratégiques ne signifie pas un arrêt du processus de la réforme dans son ensemble. Mais elle a refusé l’invitation de la ComAgri d’une réunion conjointe le 14 juillet.
  • S’agissant du règlement de transition, la Commission conteste la position adoptée par les colégislateurs d’une transition de deux ans, menaçant de retirer sa proposition de règlement. Dans les faits, elle entend ainsi négocier d’adjoindre des mesures environnementales supplémentaires en échange à son ralliement à la dite durée qui est techniquement incontournable. La présidente de la Commission veut pouvoir afficher 40% du budget PAC consacré à l’environnement dés 2022.
  • Réuni pour la première fois sous présidence allemande pour aborder la stratégie F2F, l’architecture verte et la situation des marchés, avec des délégations qui attendent impatiemment les recommandations de la Commission pour élaborer leurs plans stratégiques, le Conseil s’est accordé pour viser à s’assurer d’une approche générale sur la réforme de la PAC en octobre. Intention que partagent les coordinateurs des groupes politiques de la ComAgri.

 

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Conseil Agri-Pêche : F2F, PAC et Situation des marchés pour le retour à Bruxelles

La réunion du Conseil AGRI-PÊCHE a été la première réunion physique du Conseil Agriculture et Pêche depuis janvier 2020 et le début de la pandémie de COVID-19. La session était présidée par Julia Klöckner, ministre fédérale allemande de l’alimentation et de l’agriculture, qui a présenté le programme de travail de la présidence allemande du Conseil.

Nota bene : Le Conseil « Agriculture et pêche » a eu lieu avant la conclusion par les chefs d’État et de gouvernement de l’UE de l’accord sur le cadre financier pluriannuel (CFP) et le plan de relance post-pandémique pour les 27 États membres de l’UE.

La ministre a souligné que l’objectif principal sera d’avoir une réponse coordonnée appropriée aux défis posés par la crise COVID-19 pour une reprise économique durable et la cohésion sociale. La présidence allemande du Conseil souhaite également s’assurer que d’ici octobre 2020, ils pourront avoir une approche générale au sein du Conseil pour la PAC. 

(Pour plus de détails concernant le programme et les priorités de la présidence allemande du Conseil, voir le courriel du 17 juillet : « ComAgri & ComEnvi 15-16 juin – Echange de vues sur les priorités de la présidence allemande »).   

L’ordre du jour de la réunion s’est poursuivi par un échange de vues sur la stratégie « de la ferme à la table », puis sur le paquet de réformes de la PAC après 2020 (9463/20), où le débat a porté sur l’architecture verte de la PAC. Concernant la F2F et le débat sur l’architecture verte de la future PAC, la présidence a proposé à chaque fois trois questions aux ministres des États membres.

Au cours du débat sur cette dernière, la délégation tchèque a informé le Conseil d’une déclaration commune du Groupe de Visegrad plus la Bulgarie et la Roumanie sur la réforme de la politique agricole commune à la lumière du Pacte vert européen, des stratégies « de la ferme à la table » et « biodiversité » et de la pandémie du COVID-19 (9591/20). Ils ont souligné la nécessité d’un financement adéquat de la PAC et ont souhaité adopter la réforme le plus rapidement possible afin de justifier une période transitoire suffisamment longue d’au moins deux ans.

Enfin, la Commission européenne a présenté et tenu un échange de vues sur un rapport concernant la situation du marché dans les principaux secteurs agricoles dans le contexte de la crise du COVID-19 (9599/20).

 

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Secteur vitivinicole : la Commission adopte de nouvelles mesures exceptionnelles de soutien

L’actualité du vin continue d’être marquée en ce mois de juillet par les effets de la pandémie de Covid-19. La Commission européenne a adopté un ensemble supplémentaire de mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur vitivinicole, notamment l’autorisation temporaire pour les opérateurs de s’auto-organiser en matière de mesures de marché, et l’augmentation de la contribution de l’Union européenne aux programmes nationaux de soutien au vin.

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Budget PAC 2021-2027 : Face à la crise, relever plus de défis avec moins de budget

Perte de 40 milliards en euros constants, Maintien en euros courants,
Moins pour la relance, 40% du budget à orienter climat & environnement

 21 juillet 2020

Après un conseil européen marathon de 4 jours, les chefs d’Etat et de gouvernement ont doté l’Union Européenne d’un budget de 1074,3 milliards € pour la période (euros 2018) renforcé d’un budget de relance de 750 milliards € (à raison de 390 milliards d’aides et de 360 milliards de prêts).

S’agissant de la PAC, le budget acté s’élève à 258,594 milliards € (euros constants 2018) pour le 1er pilier, à 77,85 milliards pour le 2nd Pilier. Au titre du budget de relance, 7,5 milliards viendront abonder le budget du 2nd pilier.

Au total, ce sont 343,95 milliards € (2018) qui financeront les actions de la PAC durant les 7 prochaines années.

Si en euros courants, et en prenant l’hypothèse d’une inflation à 2%/an sur la période, le budget PAC 2021-2027 se maintient globalement par rapport à la période précédente (2014-2020), exprimé en euros constants 2018, il s’affiche en retrait de 39 milliards € (-10,2 %), soit un peu plus qu’une année pleine d’aides 1er pilier.

Un peu moins de la moitié peut être lié coût du Brexit pour la PAC, le Royaume Uni était un financeur net de la PAC pour environ 2,7 milliards €/an. Par conséquent, plan de relance inclus, il est demandé aux agriculteurs européens de financer pour quelques 20 milliards € d’autres politiques européennes.

Par rapport aux propositions dernières de la Commission, le budget acté du 1er pilier reste sensiblement le même, celui du 2nd pilier croit de 2,8 milliards € sur la période, mais la dotation pour la relance est divisée par 2, passant de 15 milliards à 7,5 milliards € seulement.

L’usage de ces 7,5 milliards restant ne fait pas l’objet d’orientations particulières des chefs d’Etat. La négociation liée à l’Omnibus relance sera d’autant plus clé afin que les actions de relance soient d’autant plus ciblées et pertinentes que l’enveloppe est contrainte.

Dans le contexte d’un budget à la baisse, et encore plus s’agissant du 2nd pilier, la répartition des 77,85 milliards € de ce dernier prévoit des bonus par rapport à la clé de répartition PAC à raison de 100 millions pour la Belgique, 650 pour l’Allemagne, 300 pour l’Irlande, 300 pour la Grèce, 500 pour l’Espagne, 1 600 pour la France, 100 pour la Croatie, 500 pour l’Italie, 50 pour Chypre, 250 pour l’Autriche, 200 pour la Slovaquie, 300 pour le Portugal et 400 pour la Finlande.

Par ailleurs, le Conseil européen a défini, parallèlement au budget PAC, certains paramètres de la future réforme PAC qui s’appliquera à compter de 2023 (et jusqu’en 2027) :

  • Alors que 30% du budget européen (dont relance) doit être relié à des actions en faveur du climat, un objectif de 40 % est défini pour l’ensemble de la PAC. Toutefois, aucune orientation n’est donnée quant à l’architecture verte de la nouvelle PAC (contrairement à 2013 où le Conseil européen avait explicité ce que devait être le verdissement)
  • Convergence des niveaux d’aides directes entre Etats membres : durant la période, 50% de l’écart à 90% de la moyenne européenne devront être comblés, avec des aides/ha ne pouvant être inférieures dans l’UE à des moyennes nationales de 200 €/ha en 2022 et 215 € en 2027.
  • Le plafonnement des aides directes se fera sur une base volontaire à un niveau possible de 100 000 euros d’aides directes de base par bénéficiaires, les charges de salaires pouvant être exclues.
  • La réserve de crise devra être dotée de 450 millions € (euros courants) en début de chaque année et sera alimentée prioritairement par les apurements, les marges budgétaires et en dernier ressort par la discipline budgétaire. Les sommes non dépensées seront transférées d’une année sur l’autre, sans qu’une incrémentation de la réserve au delà des 450 millions ne soit prévue. A noter que ce montant est inférieur au montant de la réserve actuelle (480 millions en euros courants) et que son mécanisme plafonné obère sa crédibilité d’action d’ores et déjà.
  • Les transferts de budget du 1er pilier vers le 2nd pilier pourront atteindre 42% au choix des Etats membres, à raison de 25% pour financer toute action choisie du 2nd pilier, 15% pour financer uniquement des actions environnementales et 2% pour des mesures en faveur des jeunes agriculteurs.
  • Des transferts du 2nd pilier vers le 1er pilier pourront être de 25% et être portés à 30 % pour les Etats membres dont les aides directes sont inférieures à 90% de la moyenne européenne.
  • Le cofinancement européen maximal de base des mesures 2nd pilier est défini à 43%, soit 10 points de moins qu’actuellement. Il est de 80% pour les régions ultrapériphériques et 85% pour les régions les plus défavorisées. Pour les mesures environnementales, les investissements non productifs, les actions EIP et Leader, il pourra aller jusque 80%. Pour les actions financées via un transfert budgétaire du 1er au 2nd pilier, le cofinancement communautaire pourra être de 100%.