La crise en Ukraine et ses conséquences géopolitiques entraînent l’augmentation du prix des aliments, des coûts de production, des coûts de l’énergie et du gaz, qui met les élevages européens à rude épreuve. Les Etats continuent à mettre en place des aides d’urgence pour soutenir les éleveurs. L’Espagne, particulièrement concerné par les conséquences pour les éleveurs […]
Les travaux
QUE CONTIENT L’ACCORD FINAL DU BREXIT POUR L’AGRICULTURE EUROPÉENNE
Les négociations d’un accord commercial post-Brexit avec le Royaume-Uni ont finalement été conclues à la dernière minute, après des années de hauts et de bas. Dès le début, Farm Europe a analysé de près les conséquences du Brexit et a attiré l’attention du secteur et des décideurs sur son impact.
Notre évaluation est claire : l’accord conclu apparaît comme le meilleur résultat possible, même si le meilleur aurait été de ne pas avoir de Brexit.
L’accord commercial prévoit un commerce en franchise de droits et de contingents pour les produits agricoles. L’Union européenne enregistrant un excédent commercial considérable avec le Royaume-Uni, c’est un résultat positif.
En ce qui concerne les règles sanitaires et phytosanitaires, chaque partie doit respecter les règles de l’autre lorsqu’elle exporte.
En ce qui concerne les produits biologiques, un accord d’équivalence a été conclu.
Sur la question très technique, mais tout aussi importante, des règles d’origine, essentielles pour empêcher le « commerce triangulaire » afin que le Royaume-Uni ne devienne pas une plate-forme d’exportation de produits de pays tiers vers l’UE, la plupart des produits sont couverts par la règle « entièrement obtenus ». Cela signifie que les produits exportés du Royaume-Uni et qui bénéficient d’un accès en franchise de droits à l’UE, doivent être fabriqués au Royaume-Uni sans aucun contenu significatif provenant de pays tiers. Les viandes, les produits laitiers, les céréales, l’amidon, les vins, sont bien couverts par cette règle. En ce qui concerne les produits transformés, la teneur en sucre a dans certains cas une plus grande marge de manœuvre, tant que le Royaume-Uni maintient une protection élevée aux frontières, les problèmes importants devraient être évités.
L’intégrité du marché unique de l’UE est donc préservée.
Le seul domaine où un accord ne semble pas avoir été atteint est celui de la reconnaissance des indications géographiques, bien qu’il y ait quelques formulations concernant d’éventuelles discussions supplémentaires, qui doivent être encouragées.
Pour conclure, il a tout lieu de saluer le travail de la Commission, en particulier le négociateur en chef Michel Barnier et son équipe.
Mais n’oublions pas que Brexit, même avec un bon accord commercial, entraînera une augmentation des coûts et de la bureaucratie liés aux procédures douanières ; et une concurrence accrue sur le marché britannique pour nos exportations, le Royaume-Uni ayant la liberté de négocier des accords commerciaux avec des pays tiers. En outre, le risque de divergence réglementaire à l’avenir est réel, il fonctionne dans les deux sens et pourrait avoir un impact négatif sur le libre-échange.
L’impact réel du Brexit sur notre balance commerciale agricole avec le Royaume-Uni ne se fera sentir que dans quelques années, à mesure que le Royaume-Uni s’ouvrira progressivement à des pays tiers hautement compétitifs.
Bien que l’accord commercial soit le meilleur possible, notre secteur agroalimentaire ne devrait pas perdre de temps à se préparer à une concurrence accrue. Les ressources de la PAC devraient être mobilisées sans délai pour soutenir l’amélioration de la productivité économique de l’agriculture, tout en améliorant ses références environnementales.