2% de coûts administratifs et 15 heures par an : la PAC 2013 est-elle vraiment pesante pour les agriculteurs ?

 

11 juillet 2019

 

La PAC actuelle – et en particulier la réforme de la PAC de 2013 – est accusée régulièrement de générer une charge administrative trop lourde pour les agriculteurs. On l’a qualifiée de trop complexe, trop coûteuse. Cela a généré des appels à une simplification nouvelle de la dite PAC. La Commission européenne a justifié sa nouvelle proposition de PAC par le souhait de proposer un système plus flexible comme moyen de simplifier et de moderniser le fonctionnement de la PAC. Ce faisant, le commissaire à l’Agriculture, Phil Hogan, insiste sur le fait que «la simplification était l’une de ses principales priorités depuis sa nomination»et que, par conséquent, la nouvelle proposition de la PAC «se traduira par une réelle simplification, tant pour les administrations que pour les agriculteurs».

Toutefois, le 8 juillet, la Commission a publié sa propre étude (Analyse de la charge administrative découlant de la PAC)[i], écrite en novembre dernier, qui examine les coûts actuels et la charge administrative du Système intégré de gestion et de contrôle (SIGC) sur la base de la réforme de la PAC de 2013. Son objectif était de «contribuer aux réflexions sur la simplification et l’amélioration des systèmes et procédures de gestion de la mise en œuvre de la PAC.» (L’étude a été conçue avant la publication des propositions pour la PAC après 2020. Par conséquent, elle ne fournit pas d’analyse approfondie des coûts administratifs de la proposition de PAC actuellement en discussion.)

A l’opposé des prises de positions évoquées ci-avant, l’étude conclue que les agriculteurs n’ont pas supporté d’augmentation significative des coûts administratifs depuis la réforme de 2013. Toutefois, elle indique que «la réforme de 2013 a entraîné une augmentation de la charge administrative pour les administrations, ce qui a permis d’éviter une augmentation significative de la charge pour les bénéficiaires», les agriculteurs.

L’étude indique que «le coût total estimé de la charge administrative pour les agriculteurs va de 12,5 € à Malte à 10 308 € en Allemagne par an» avec «globalement, le coût total médian est de 236 € par agriculteur et par an». Elle dit aussi qu’en «proportion des coûts totaux de l’exploitation, la part des coûts médians pour la charge administrative liée à la PAC est estimée à environ 0,4%» et qu’en «proportion de l’aide totale de la PAC reçue, le coût médian de la charge administrative est estimé à 2%». En termes de temps consacré par les agriculteurs, «le temps total médian consacré aux tâches administratives liées à la PAC était de 15 heures par an» pour l’ensemble de l’échantillon d’agriculteurs interrogé, temps qu’ils ont décrit comme «faisant partie du travail».

En ce qui concerne les administrations, «les coûts administratifs du SIGC ne représenteraient qu’environ 3% du budget annuel de la PAC», soit «entre 1,7 et 1,9 milliard d’euros», soit «10,47 € par hectare de surface agricole utilisée

Ainsi, contrairement à l’argument selon lequel le coût administratif de la PAC est lourd et coûteux, l’étude révèle que, comparé à d’autres fonds, il est inférieur au «taux global des Fonds structurels et d’investissement européens (estimés à 4% des dépenses publiques) et aux coûts administratifs de l’UE (représentant environ 6% du budget total de l’UE)».

Néanmoins, les coûts administratifs varient considérablement entre les États membres, principalement en raison de leurs «caractéristiques spécifiques», telles que les caractéristiques de leur secteur agricole et l’organisation des structures administratives des Etats, les systèmes informatiques utilisés.

Une telle conclusion suggère que ces coûts administratifs divergents pourraient très probablement être amplifiés par la proposition de la Commission relative à la PAC, dans la mesure où elle donnerait à chaque État membre la responsabilité de construire sa propre politique agricole, en perdant l’aspect «commun» de la Politique agricole commune et de sa gestion, et donc nécessitant davantage de capacités administratives aux niveaux national et régional.

La Commission a promu le slogan de la simplification comme base et élément central de la proposition de réforme en cours. Cependant, les conclusions générales de l’étude affaiblissent l’argument selon lequel les coûts administratifs actuels de la PAC sont onéreux ou coûteux pour les agriculteurs.

L’étude recommande de recourir à «l’automatisation, la numérisation et les nouvelles technologies de gestion et de contrôle», qui peuvent aider à atténuer les coûts associés à la PAC, plutôt que de recourir à une refonte de l’architecture de l’administration de la politique.

 

[i]https://ec.europa.eu/agriculture/sites/agriculture/files/external-studies/2018-analysis-adm-burden-arising-cap/final-report_en.pdf

 

Secteur viti-vinicole : les chiffres de l’OCM Vin publiés

 

Ce mois-ci a débuté avec la publication attendue des chiffres définitifs du «Programme d’aide national au secteur vitivinicole pour les exercices financiers 2019 à 2023» de la part de l’OMC dans le secteur vin.

En termes de dynamique du marché vitivinicole, les derniers chiffres de l’Observatoire espagnol du marché viticole (OeMv) présentent une première analyse pour le premier trimestre 2019, au cours de laquelle les expéditions de vin en provenance d’Espagne ont augmenté de 6,3% en volume, alors qu’elles ont diminué de 6,1% en termes de valeur.

L’Observatoire du vin de l’UIV a également publié son rapport exhaustif «Wine by Numbers» , qui montre qu’au total, au premier trimestre de 2019, les principaux marchés du vin ont enregistré un ralentissement.

Enfin, Wine Intelligence a récemment publié un rapport fournissant une analyse approfondie des opportunités de vin « alternatif » sur 15 marchés viticoles mondiaux. On a signalé un intérêt croissant pour les «catégories de vins alternatifs » telles que les vins durables, biologiques et moins alcoolisés, en particulier chez les jeunes consommateurs.

 

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Nouvelles techniques de sélection : large soutien à la réunion informelle en Roumanie

Une réunion informelle des ministres de l’agriculture et pêche de l’UE s’est tenue au début de ce mois en Roumanie. Parmi les principaux thèmes à l’ordre du jour, la recherche et l’innovation agricoles étaient au cœur. Le député européen De Castro a mis l’accent sur les NBTs en soulignant leur « potentiel substantiel de durabilité ».

Le commissaire européen à la Santé, Andriukaitis, ne rate jamais une occasion de réitérer son attitude positive et son soutien général aux NPBTs.  » Une nouvelle législation européenne prenant en compte les dernières technologies de pointe est nécessaire », a-t- il souligné.

Le commissaire a également participé à lamanifestation CRISPRcon 2019 organisée par l’Université de Wageningen, au cours de laquelle des agriculteurs, des scientifiques, des responsables gouvernementaux, des chefs d’entreprise, des ONG, des représentants de l’industrie, des théologues et des sociétés de biotechnologie ont pu échanger des opinions, des idées et des préoccupations sur les derniers développements en matière de sécurité, sur le domaine de l’édition de gènes et son avenir politique (applications, aspects réglementaires, etc.).

Enfin, de nouvelles « améliorations » potentielles de la technique d’édition des gènes CRISPR s’imposent de l’autre côté de l’Atlantique.

 

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Négociations pour la réforme de la PAC : une approche générale partielle différée

 

Le mois de juin fut marqué par :

  • Au sommet informel de Sibiu les 3 et 4 juin, la présidence roumaine du Conseil avait pris acte du fait qu’elle n’aboutirait finalement pas à une approche générale partielle sur les règlements de la réforme, les États membres ne préférant pas aller plus loin dans les négociations en l’absence de perspectives budgétaires.
  • Au Conseil Agricole du 18 à Luxembourg, les ministres louant le rapport d’avancement des travaux sur la réforme ont également relevés les nombreux points qui seront à l’agenda sous présidence finlandaise et qui restent en blocage en l’attente des précisions sur le CFP 2021-2027

Juin : chronologie des faits marquants

10/06 Le dernier CSA sous présidence roumaine révèle l’ampleur du chantier

18/06 Un rapport loué… mais beaucoup reste à faire

 

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Négociations pour le Budget de l’UE : aucun chiffre à ce stade

 

Le dernier bilan des pourparlers pour le futur Cadre Financier Pluriannuel a été présenté en Conseil des Affaires Européennes, mais le document ne contient aucun chiffre à ce stade, ni sur le volume total, ni sur les montants répartis selon les différentes rubriques. Alors que la Commission insiste pour que le délai soit respecté, le Conseil européen des 20 et 21 juin n’a pas fait plus que de convier à la suite des discussions cet l’automne.

Juin : chronologie des faits marquants

13/06 Le Commissaire Oettinger pousse pour maintenir le calendrier

18/06 Présentation des pourparlers budgétaires : pas de chiffres pour la PAC

20-21/06 Détails du prochain CFP : rendez-vous en octobre 2019

 

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