Après le vin, un groupe de haut niveau sur l’élevage durable est nécessaire
Les recommandations adoptées en début de semaine par le groupe de haut niveau de l’UE sur le vin mettent en évidence les avantages tangibles d’une approche multipartite, comme l’a souligné Farm Europe dès le début de ce processus. Rassembler les différents acteurs de la chaîne de valeur, avec une vision claire et une stratégie concrète permet de soutenir la durabilité économique des secteurs stratégiques de l’UE et de tracer la voie à suivre.
Une compréhension approfondie des défis – qu’ils soient structurels, climatiques ou liés aux attentes des citoyens – est essentielle pour élaborer des recommandations politiques et des propositions législatives efficaces. Ce résultat important pour le secteur viticole devrait inspirer la création d’un cadre de travail similaire pour le secteur de l’élevage également, même si les défis et les solutions sont différents.
Compte tenu des résultats positifs et concrets du GHN sur le vin, ainsi que de l’engagement politique du Parlement européen à favoriser un débat transparent et non idéologique sur le secteur de l’élevage – illustré par la création de l’intergroupe dédié du Parlement européen, Farm Europe et Eat Europe estiment qu’il est temps pour la Commission européenne de lancer un processus similaire pour le secteur de l’élevage.
Comme le montrent les travaux de Farm Europe, le secteur de l’élevage se trouve à un carrefour critique. Pour relever ses défis, nous devons adopter une approche scientifique et factuelle, en nous concentrant à la fois sur sa durabilité économique et sur le discours public qui l’entoure. Il s’agit notamment de présenter, de manière objective, non seulement les défis environnementaux, mais aussi les contributions positives du secteur :
– Son rôle dans la bioéconomie et l’économie circulaire, la qualité des sols : le fumier et les sous-produits produits des ruminants sont transformés en un modèle positif et vertueux de bioéconomie sous forme d’énergie (biogaz, biométhane, biodiesel), ou d’engrais organique (digestat, RENURE). Quatre-vingt pour cent de l’eau utilisée dans le cycle de production d’une vache retourne à la terre, améliorant ainsi la qualité du sol en l’enrichissant en matière organique, pour ne citer que quelques exemples ;
– La vitalité des campagnes et des régions isolées qui, sans un secteur de l’élevage solide et rentable, seraient abandonnées avec des conséquences dramatiques sur l’environnement (érosion, fertilité des sols, etc.) et l’économie de ces régions ;
– la production d’aliments de qualité et nutritifs, essentiels à une alimentation équilibrée.
Il est temps pour l’Europe de dynamiser son secteur animal pour en exploiter tout le potentiel, en rejetant les stratégies qui conduiraient à le remplacer par des protéines importées de moindre qualité ou par des protéines cultivées en laboratoire, déconnectées des cycles naturels. La finalisation de l’accord UE/Mercosur suscite des doutes quant aux double-standards suivis par la Commission européenne.
À l’heure où les producteurs sont confrontés à d’importants défis, il est essentiel de développer une stratégie renouvelée et partagée largement par le secteur, soutenu par tous les niveaux de gouvernement, de l’UE aux autorités régionales et locales. Le modèle d’élevage de l’UE doit rester économiquement viable tout en s’adaptant aux exigences sociétales et environnementales croissantes. Des questions essentielles, telles que la santé, la biodiversité, les incidences sur le climat et l’environnement, le potentiel économique et le tissu social lié aux activités d’élevage, doivent être abordées de manière cohérente et intégrée.
Ces éléments devraient être pleinement intégrés dans la stratégie européenne visant à assurer un avenir durable à l’élevage européen, en commençant par la création d’un groupe d’experts de haut niveau.