Global Food Forum: Construire ensemble l’avenir des systèmes alimentaires de l’UE

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 Pavie, Italie – 16 Octobre 2016

Ce weekend, plus de 200 représentants de 18 Etats membres de l’UE ont participé au Global Food Forum, qui s’est tenu sur une exploitation, à proximité de Pavie (Italie).

Décideurs économiques, représentants d’institutions européennes, et de gouvernements ont réfléchis, ensemble, sur les défis à venir et le besoins de renouveler la vision de l’agriculture, avec de l’ambition économique, de la confiance mutuelle et une utilisation plus durable des ressources naturelles grâce au potentiel des techniques innovantes bénéfiques pour les citoyens, comme pour les professionnels.

« L’heure est venue, pour l’Union européenne, de redécouvrir son agriculture et ses agriculteurs, pas seulement en envoyant un chèque lorsque la pression politique est trop forte, mais en réfléchissant attentivement aux moyens les plus pertinents d’utiliser l’argent public.  L’heure est venue de mettre sur la table une véritable stratégie économique pour l’agriculture européenne et les systèmes alimentaires au sens large. En faisant cela, nous retrouverons la confiance, l’optimisme et bâtirons la croissance de demain. L’agriculture a besoin de visibilité, de prédictibilité et de transparence », a indiqué Mario Guidi, le Président du Global Food Forum, et président de Confagricoltura, à l’ouverture de l’évènement. (full speech here).

1)    Durabilité économique: se concentrer sur les investissements

L’ambition de préserver des systèmes agricoles et alimentaires sur l’ensemble des territoires doit se traduire par une nouvelle ambition. Au cours des 10 dernières années, la productivité de l’agriculture européenne a baissé de plus de 10%. L’Europe ne doit pas accepter de cantonner ses actions à des initiatives d’accompagnement du déclin du secteur agricole. Elle ne doit pas non plus accepter de limiter ses ambitions à une agriculture de conservation dans les zones les plus fragiles. Au contraire, le cadre politique européen devrait se concentrer sur la création de stratégies économiques dynamiques et ciblées pour relancer l’investissement dans l’ensemble de la chaine alimentaire européenne. La dimension économique de la Politique Agricole Commune doit être renouvelée.

2)    Outils de gestion des risques: se concentrer sur les agriculteurs

La nouvelle stratégie doit intégrer un fait: l’agriculture va, de plus en plus, faire face, à l’avenir, à des perturbations climatiques et de marché. Les outils de gestion des risques devront dont être un élément central pour préserver la capacité de résilience de l’agriculture européenne dans toute sa diversité. Ceci ne pourra se faire à travers un outil unique, à l’échelle européenne, mais à travers une palette d’outils complémentaires, plaçant l’agriculteur au centre de la décision, en fonction de sa situation spécifique et de ses besoins. Des recommandations détaillées sur les outils pour renforcer la résilience du secteur agricole ont été développés pendant le Forum

3)    Durabilité environnementale: se concentrer sur les résultats

Les avancées technologiques du secteur agricoles constituent une opportunité considérable pour les politiques européennes en matière de durabilité et d’environnement. Les institutions européennes peuvent se saisir du potentiel d’innovation considérable pour bâtir des politiques simples et efficaces et réduire les procédures administratives requises de la part des agriculteurs. L’Union européenne peut basculer d’une politique prescriptive et tatillonne à une véritable politique basée sur les résultats qui serait complémentaire aux critères des mesures de verdissement actuelles, basé sur la volonté des agriculteurs eux-mêmes (les producteurs pourraient opter pour les politiques existantes ou sur une approche de résultat). Cette nouvelle option pour les règles du verdissement serait fondée sur des objectifs quantifiables, qui seraient ajustés en fonction des connaissances et des capacités techniques des agriculteurs. 

4)    Un New Deal dans les relations au sein de la filière alimentaire 

Le manque de solidarité mine la capacité de la chaine alimentaire à faire face aux défis de la globalisation et des investissements. Il convient de réaffirmer la prééminence de la PAC sur les règles générales de la concurrence. Ce principe devrait s’appliquer, y compris, aux autorités nationales. La transparence devrait être améliorée, y compris en matière de prix et de volumes au stade de la première transformation et du consommateur final. Les relations contractuelles devraient être encouragées sur des bases plus claires, permettant des négociations collectives au niveau des Organisations de Producteurs et des Associations d’Organisation de Producteurs.Afin d’encourager la coopération entre les agriculteurs et les transformateurs, une approche de branche pour la négociation des volumes et des prix devrait être explicitement autorisée pour garantir une meilleure répartition de la valeur à la fois lorsque les prix sont orientés à la hausse, ou à la baisse. Ces approches devraient se faire, gardant à l’esprit que les marchés pertinents pour la plupart des produits agricoles sont à l’échelle européenne, plutôt qu’à l’échelle nationale ou régionale. En matière de Pratiques Commerciales Déloyales, un ensemble de règles clair devrait être interdit, avec des mécanismes de sanctions clairs et dissuasifs, assurant la protection sans faille de l’identité des plaignants.

5)    Nutrition et santé: renforcer la confiance, sécuriser le marché intérieur

La chaine alimentaire de l’UE est confronté au défi de trouver une relation harmonieuse et positive dans la relation Santé/Nutrition. Pour y parvenir, un certain nombre d’obstacles doivent être surmontés: une stratégie claire et commune devrait être définie entre l’ensemble des maillons de la chaine (agriculture, industrie, distribution), la crédibilité de l’EFSA en tant que pole d’excellence et de référence du législateur européen devrait être renforcée, le consensus scientifique devrait être amélioré pour éviter la confusion des consommateurs et la législation devrait se fonder sur des certitudes scientifiques solides, plutôt que sur des supputations. De plus, le dialogue avec la société civile devrait être encouragé de façon à construire un nouveau consensus et aller au-delà des positions idéologiques. Le manque de débat entre acteurs publics et privés sur le sujet de l’alimentation et de la santé est tout simplement inacceptable. Ce défi devrait être pris à bras le corps de façon sérieuse, à l’échelle européenne, de façon à construire la confiance entre les différents acteurs, définir une véritable vision européenne du sujet avec des solutions européennes. 

6)    Brexit et commerce

La plupart des pays de l’UE on des intérêts commerciaux substantiels avec le Royaume-Uni en ce qui concerne le secteur agricole et alimentaire. Quel que soit le résultat des négociations UE/RU, tant le changement de politique interne au RU que les stratégies commerciales divergentes entre l’UE et le RU vont conduire à des changements profonds  pour le secteur agricole et alimentaire européen. Ceci ne devrait pas être sous-estimé, d’autant plus compte tenu de l’engagement clair des nouveaux dirigeants du Royaume-Uni à faire de l’économie britannique la plus grande économie ouverte du monde. Cette stratégie rendra difficile de parvenir à un accord de libre échange total entre l’UE et le RU, sans barrières. La ligne commune aux défis du Brexit et des accords de libre échange est une concurrence accrue pour le secteur agro-alimentaire et une défi encore plus pressant pour le secteur bovin. En matière d’agenda commercial européen, le Brexit peut être l’occasion de moderniser la façon dont les mandats de négociation sont confiés à la Commission européenne, et de relancer une politique commerciale sur la base d’une nouvelle gouvernance plus transparente, et donc plus acceptable pour la société civile européenne.

Pour les journalistes, disponible sur demande à info@farm-europe.eu :

  • Des photos hautes definition du Global Food Forum
  • Les rapports et recommandations des Ateliers 

 

Mario Guidi, Président de Confagricoltura et du Global Food Forum

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Jerzy Plewa, Directeur Général de l’Agriculture et du Développement rural à la Commission européenne

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Giovanni La Via, Président de la Commission Environnement et Protection des Consommateurs du Parlement européen

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Xavier Beulin, Président de la FNSEA

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Jean Arthuis, Président de la Commission des Budgets du Parlement européen

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Michel Dantin, Député européen, Membre de la Commission de l’Agriculture du Parlement européen
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