La stratégie pour la bioéconomie ouvre la voie à l’essor des opportunités pour les agriculteurs et les bioraffineurs européens
La Commission européenne a adopté aujourd’hui sa communication sur une stratégie européenne pour la bioéconomie, qui jouera un rôle crucial dans l’ambition de l’Union européenne de transformer son économie et de la rendre plus durable, circulaire et neutre en carbone, afin d’atteindre ses objectifs climatiques et énergétiques d’ici 2030 et la neutralité climatique d’ici 2050, tout en réduisant sa dépendance aux combustibles fossiles importés.
« Nous saluons la stratégie pour la bioéconomie élaborée sous la direction de la Commissaire Roswall. Elle a un véritable potentiel pour offrir de nouvelles opportunités aux agriculteurs européens et aux bioraffineries. Alors que nous avions exprimé des inquiétudes concernant les premières versions qui avaient circulé dans la presse, la stratégie finale adoptée aujourd’hui par la Commission reconnaît pleinement le rôle essentiel de l’agriculture européenne et la nécessité de s’appuyer sur les chaînes de valeur existantes pour libérer le potentiel de la bioéconomie européenne et développer à grande échelle les solutions biosourcées », a souligné Stefan Schreiber, Président de la Plateforme Économie Verte de Farm Europe.
La communication reconnaît le rôle du modèle des bioraffineries comme technologie de pointe, transformant la biomasse — y compris la biomasse ligneuse, les résidus agricoles, les biodéchets et les coproduits de transformation — en une gamme de produits tels que des ingrédients alimentaires, des aliments pour animaux, des biocarburants, des produits biochimiques et des biomatériaux. L’ambition de créer un espace de marché pour les contenus biosourcés dans un large éventail de bioproduits pourrait donner un nouvel élan aux investissements dans la bioéconomie.
Dans cette optique, Farm Europe se félicite de l’intention de la Commission de concentrer son action sur la production de biomasse domestique et de reconnaître la nécessité d’encourager l’intensification durable de la production agricole européenne. Cela donnerait aux agriculteurs de l’UE une position centrale dans la chaîne de valeur et constitue une première étape vers la réduction de la dépendance européenne aux importations de biomasse en provenance de pays tiers, qui engendrent souvent une concurrence déloyale pour les producteurs européens. Toutefois, la stratégie n’aborde pas suffisamment la question de la lutte contre la fraude sur les marchés biosourcés, en particulier lorsqu’il s’agit d’importations.
La stratégie souligne à juste titre le rôle primordial des biocarburants durables dans la décarbonation du secteur des transports et annonce un large éventail d’initiatives visant à promouvoir les produits biosourcés — tels que les polymères, fibres, produits chimiques, matériaux de construction, engrais et produits de protection des plantes biosourcés — en supprimant les obstacles réglementaires et non réglementaires qui freinent leur déploiement, renforçant ainsi le potentiel économique tant pour les agriculteurs que pour les industries biosourcées.
Il est particulièrement important de noter que la stratégie s’engage explicitement à associer les agriculteurs et les bioraffineurs à sa mise en œuvre. Elle reconnaît que la production durable de biomasse primaire améliore à la fois la productivité et les performances environnementales. Cependant, la stratégie devrait également mobiliser l’agenda de simplification pour libérer le potentiel de la bioéconomie, notamment via une augmentation du plafond alimentaire et fourrager applicable aux biocarburants, en tirant toutes les conclusions de la reconnaissance des synergies et de la durabilité du modèle intégré des bioraffineries européennes.