NUTRITION & SANTÉ : Veille périodique

Le secteur de la viande cultivée développe une stratégie pour attirer l’attention des entreprises, des consommateurs et des régulateurs.  Au Royaume-Uni, le Parlement a été invité à adopter une approche législative plus ouverte à l’égard de cette technologie ; au Japon, une entreprise du secteur a mis au point une méthode permettant de réduire les coûts d’alimentation des cellules ; aux États-Unis, une société est en train de construire le plus grand centre de production de viande synthétique au monde, tandis que son concurrent a été accusé d’allégations fausses et trompeuses sur la qualité de ses protéines. Au Danemark, une coopération entre une université et un restaurant vise à créer des alternatifs aux produits de la mer. 

Au Parlement européen, l’eurodéputée Ulrike Muller (Renew Europe, coordinatrice au sein de Comagri) organisera en juillet un événement visant à promouvoir la viande synthétique.

Sur la nutrition, un député européen a rappelé un rapport de l’OMS sur les enfants en surpoids et obèses, soulignant que l’éducation devrait être le principal moteur de l’amélioration de la santé et des habitudes alimentaires. 

Une étude révèle que les informations sur une alimentation saine sont confuses pour le public, et que les médias sociaux (notamment Tik Tok) peuvent diffuser des informations trompeuses sur les habitudes alimentaires.

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Nouvelles Techniques de sélection variétale : veille mensuelle

Alors que le Royaume-Uni s’adapte pour mettre en œuvre le projet de loi sur l’élevage de précision qui permettra une réglementation moins stricte de l’édition du génome, le Comité européen de l’agriculture a discuté avec la Commission de l’état d’avancement de la révision de la législation européenne. Le représentant de la DG SANTE a déclaré que la législation actuelle ne tient pas compte des derniers développements scientifiques, et que sa proposition envisagera un cadre réglementaire adapté. 

En Allemagne, le parlement national a examiné en première lecture une proposition visant à cibler le développement des nouvelles techniques génomiques, soutenue par la CDU/CSU. Cependant, le ministre fédéral de l’environnement s’est publiquement opposé à une révision de la loi actuelle, arguant que la transparence et la sécurité devaient primer.

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Stratégie de la ferme à la fourchette: veille mensuelle

Après plusieurs mois de retard par rapport à la date de publication initiale, la Commission a publié sa proposition législative pour une révision de la directive sur l’utilisation durable des pesticides, afin de rendre l’objectif F2F de réduction de ces produits juridiquement contraignant, en laissant aux Etats membres le soin de trouver les moyens de l’appliquer. Bien que certains États membres et organisations de producteurs aient exprimé leur volonté de repousser la proposition afin de se concentrer sur les perturbations du conflit russo-ukrainien sur les marchés agroalimentaires, le vice-président exécutif de la Commission, M. Timmermans, a défendu la proposition en affirmant qu’elle favorisera la durabilité et la protection de l’environnement, ainsi que la production agricole à long terme. 

Les ministres de l’UE ont eu une dernière discussion sous présidence française sur les clauses miroir, sur la base de l’analyse faite par la Commission qui conclut que ce type de mesures peut être compatible avec les règles de l’OMC, dans la mesure où une approche au cas par cas serait adoptée. 

En préparation de leur présidence semestrielle du Conseil de l’UE, les représentants tchèques ont déclaré que les priorités des stratégies de la ferme à la table devaient être mises en attente, considérant le conflit en Ukraine et ses conséquences sur les marchés alimentaires comme le principal catalyseur de leurs actions. 

En ce qui concerne les plans stratégiques nationaux, le secteur biologique se plaint auprès de certains États membres que leurs plans ne prévoient pas suffisamment d’efforts pour atteindre les objectifs fixés par le Green Deal, notamment pour que 25 % de leurs terres agricoles soient cultivées selon des méthodes biologiques. 

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RÉSUMÉ DE L’ÉVÉNEMENT – CARBONE ET AGRICULTURE : CERTIFIER LA SÉQUESTRATION ET LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GES

Farm Europe et Pluri-Agri ont organisé un événement en ligne sur le thème « Carbone et agriculture : certifier la séquestration et la réduction des GES » le 29 juin sous le patronage du député européen Martin Hlaváček et de la députée européenne Anne Sander.

L’événement a été l’occasion d’un échange fructueux sur la prochaine initiative d’agriculture carbone entre les participants du webinaire avec les membres du Parlement européen, la Commission européenne (DG CLIMA & DG AGRI), et les chercheurs (Arvalis & Wageningen University), et la communauté agricole.

La nouvelle initiative de la Commission (Certification des absorptions de carbone) propose des règles européennes sur la certification des absorptions de carbone, ce qui signifie qu’elle élaborera les règles nécessaires pour surveiller, signaler et vérifier l’authenticité de ces absorptions. Dans le même temps, le temps presse, car la Commission a fixé l’objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2035 dans le secteur combiné de l’utilisation des sols, de la foresterie et de l’agriculture au niveau de l’UE. Ces développements représentent un impact majeur sur la façon dont les agriculteurs opèrent à travers l’Europe, et une opportunité de définir une norme européenne commune pour l’identification transparente des activités qui éliminent le carbone de l’atmosphère de façon durable.

Dans son discours d’ouverture, l’eurodéputé Martin Hlaváček a souligné que le système doit être équitable et que les agriculteurs doivent bénéficier de ce qu’ils apportent à la société. En retour, cela pourrait faire de la PAC un outil pleinement apprécié par tous pour son rôle dans la résolution de nos futurs défis. Mais un soutien financier supplémentaire, au-delà du budget de la PAC, sera nécessaire.

Ensuite, la Commission européenne a présenté les prochaines étapes du cadre réglementaire pour la certification des absorptions de carbone, en soulignant que la Commission va présenter une proposition d’ici la fin de l’année, et mettre en place un groupe d’experts pour aider la Commission à développer le cadre. En outre, la discussion a porté sur le rôle que la PAC pourrait jouer pour mettre en place des conditions favorables à la certification de la suppression du carbone.

Sur la question de savoir si la Commission a l’intention de  » combler deux besoins avec un seul acte  » – ce qui signifie qu’elle vise à traiter à la fois la séquestration du carbone et la réduction des émissions de GES avec sa proposition – la DG CLIMA a réaffirmé que l’initiative se concentrera spécifiquement sur l’élimination du carbone, et ne certifiera pas les réductions d’émissions. Une discussion est toujours en cours sur cette question spécifique au sein de la Commission européenne.

En outre, les chercheurs d’Arvalis et de l’Université de Wageningen ont présenté leurs modèles déjà développés, tels que le label français « Low Carbon » ou le Soil Carbon Tool, pour alimenter l’initiative à venir. Jan Peter Lesschen, de l’Université de Wageningen, a défini les étapes à suivre pour réussir l’adoption de l’agriculture carbone, tandis que Laure Nietschelm, d’Arvalis, a réaffirmé qu’il est crucial de prendre en compte une couverture complète des réductions d’émissions, c’est-à-dire les deux piliers que sont la séquestration du carbone et la réduction des GES. Après avoir conçu une méthode de calcul de la réduction des émissions, le Label a mis en place un système de récompense robuste basé sur des approches scientifiques opérationnelles, matures et faciles à utiliser.

L’agriculteur français Benjamin Lammert a partagé certaines de ses propres expériences dans son exploitation, montrant, sur la base de plus de 20 ans de collecte de données et d’échantillons, que l’amélioration des rendements et l’augmentation de la productivité peuvent entraîner une augmentation du carbone dans les sols. Les agriculteurs sont des sentinelles du climat, ils expérimentent l’effet du changement climatique sur le terrain dans leurs pratiques quotidiennes.

Dans son discours de clôture, la députée européenne Anne Sander a réitéré la nécessité d’une base scientifique solide et d’outils financiers pour accompagner les agriculteurs afin qu’ils puissent aller de l’avant avec l’initiative, soulignant que la transition environnementale doit se faire avec les agriculteurs à bord, pas sans. Nous avons besoin d’un cadre simple, transparent et véritablement européen, combinant la séquestration du carbone et la réduction des émissions de GES, des systèmes basés sur des preuves et des données, accompagnés d’incitations et de financements pour stimuler les investissements.

Entrez le code pour regarder « Carbone & Agriculture : certifier la séquestration et la réduction des GES ».

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Traité de libre échange avec la Nouvelle Zélande –  Que l’UE a-t-elle à gagner?

La Commission européenne a récemment annoncé un nouvel élan pour conclure les négociations d’un accord de libre-échange (ALE) avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Le cas de la Nouvelle-Zélande est symptomatique, mais ce que Farm Europe expose ci-dessous peut être largement dit à propos d’un ALE avec l’Australie.

La Nouvelle-Zélande n’applique pas de droits de douane sur les importations de la plupart des produits. Aujourd’hui déjà, l’UE peut exporter vers la Nouvelle-Zélande sans droits de douane. Dans le secteur agricole, seuls quelques produits sont soumis à un droit de douane de 5 %.

La Nouvelle-Zélande est un exportateur important et compétitif de produits agricoles, qui représentent 80 % des exportations totales du pays. En 2021, la Nouvelle-Zélande a exporté pour 28 milliards d’euros de produits laitiers, d’œufs, de viande, de fruits et de noix, de vin et d’autres produits agricoles.

Vers l’UE, la Nouvelle-Zélande exporte surtout des produits agricoles, tout en important essentiellement des produits industriels. L’UE bénéficie actuellement d’une balance commerciale positive avec la Nouvelle-Zélande.  

Quels seront les gains de l’UE avec un ALE ? Elle n’augmentera guère ses exportations, car les droits de douane néo-zélandais sont nuls ou très faibles. Seule la Nouvelle-Zélande peut en bénéficier, pour son secteur agricole en particulier, car les droits de douane de l’UE sont actuellement beaucoup plus élevés.

Le résultat inévitable de l’ALE serait une augmentation des exportations néo-zélandaises de produits laitiers, de viande, de vin, de fruits, etc. sans aucun gain supplémentaire réel pour l’UE sur le marché néo-zélandais. 

Même dans le domaine industriel, l’UE ne peut pas s’attendre à des avantages commerciaux significatifs, car seuls quelques produits sont soumis à un tarif de 10 %, la plupart des autres étant déjà exempts de droits de douane. Et il ne faut pas oublier que la Nouvelle-Zélande a conclu des ALE avec la Chine, Hong-Kong, Singapour et Taïwan. Notre secteur agricole sera donc mis sous pression pour rien.

Cet ALE n’est pas équilibré en termes de gains et de pertes. Il s’écarte d’une approche pragmatique du commerce et s’en tient à une approche idéologique qui considère le libre-échange comme une bonne chose en soi, quels que soient ses impacts réels.

ELEVAGE DANS L’UE – VEILLE PÉRIODIQUE

L’impact économique de la guerre russo-ukrainienne continue d’inquiéter. Le secteur de l’élevage est celui qui paye les plus lourds  tributs de la hausse générale des prix, le coût de l’énergie et l’augmentation des coûts des aliments et des engrais affectent tout particulièrement le secteur. 

Les prix mondiaux des produits laitiers ont récemment chuté. Cette baisse fait suite à des niveaux élevés des prix, et s’explique aussi en partie par les problèmes d’écoulement en Chine, liées au confinement de Shanghai.

La peste porcine africaine continue de se propager en Europe. Des cas ayant été signalés près de la frontière française, les producteurs de porc britanniques ont demandé au gouvernement de mettre en place des contrôles à l’importation pour limiter le risque d’introduction de la maladie. 

La fin de la deuxième vague de grippe aviaire marque le retour des œufs de poule élevés en liberté. Cette crise sanitaire a généré des coûts considérables pour les professionnels, en raison des arrêts de production et la fermeture de marchés à l’exportation, mais aussi pour les États qui indemnisent les éleveurs pour les animaux abattus et les pertes économiques induites. En réponse à ces épisodes sanitaires la Commission et les Etats membres sont appelés à intensifier leurs efforts visant à élaborer des stratégies de vaccination pour la prévention et le contrôle de l’IAHP. 

Selon un rapport de la Commission, les mesures de la PAC ont amélioré le bien être animal dans certains cas régionaux mais n’ont pas réussi à apporter un changement significatif dans l’ensemble. Les exigences définies au niveau de l’UE dans le cadre de la conditionnalité ont avant tout amélioré le bien être des animaux dans les régions et Etats membres qui ne répondaient que partiellement aux directives de l’UE sur le bien être. 

Bruxelles réfléchit à des clauses miroirs « au cas par cas ». La Commission affirme que l’Union européenne peut « prendre des mesures de manière autonome lorsque cela s’avère nécessaire pour répondre aux préoccupations environnementales mondiales ou aux questions de bien-être animal ». Ces voies restent controversées au sein de l’OMC (risques de représailles, mécanismes de contrôle, conditionnalités tarifaires, etc…). Nonobstant, la Commission européenne pourrait adopter des mesures miroirs dans le secteur de la viande (Antibiotiques, déforestation, bien-être animal). 

L’association France Carbon Agri (FCAA) souhaite évoluer pour élargir son périmètre et y intégrer toutes les filières. De nombreuses méthodes sont en cours de construction au sein du Label bas carbone (élevage porcin, aviculture, petits ruminants, arboriculture, viticulture,…) et devraient bientôt pouvoir être intégrées aux appels à projet de FCAA.

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NOUVELLES DU VIN : Foires aux vins et nouveau ministre français

En mai, de nombreux rapports ont été publiés par des pays tels que les États-Unis, l’Australie ou la France, qui ont calculé l’évolution de leur production et de leurs exportations de vin, montrant ainsi que le secteur rebondit après le ralentissement économique provoqué par la pandémie. En France, Marc Fesneau est devenu le nouveau ministre chargé du secteur vitivinicole, tandis que l’Italie a publié l’appel à propositions de son OCM nationale pour les promotions de la campagne vitivinicole 2022-2023, et que la Russie cherche des « pays amis » pour combler le déficit de ses importations de vin. Pendant ce temps, les foires aux vins reviennent lentement avec le ProWein et le FENAVIN en Espagne.

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Stratégie de la ferme à la fourchette – Mai

Alors que l’invasion russe en Ukraine se poursuit, les marchés alimentaires subissent toujours les répercussions du conflit, notamment sur les céréales et les oléagineux. Les ministres de l’agriculture de l’UE ont soutenu l’initiative visant à reporter l’obligation de rotation des cultures à 2024, et ont également approuvé le versement d’une somme forfaitaire par le biais du fonds FEADER pour soutenir les agriculteurs. La Commission maintient les objectifs du Green Deal en tête de son agenda, mais des pressions sont exercées par les co-législateurs et les parties prenantes pour y déroger.

En ce qui concerne le bien-être animal, une étude de la Commission révèle que les efforts de la PAC dans ce secteur n’ont pas suffisamment contribué à la réduction de l’utilisation des antimicrobiens ni à l’amélioration du bien-être animal en général. En parallèle, l’ONG attaque la décision d’étendre la production végétale pour l’alimentation animale.

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NUTRITION & SANTÉ : la poussée des aliments synthétiques à l’échelle supérieure

En Asie, plusieurs pays ont adopté, ou sont sur le point de le faire, des solutions d’étiquetage nutritionnel, comme au Japon, où le gouvernement a introduit un système volontaire pour les boissons alcoolisées, ou à Singapour, où les industries des boissons ont adopté le « Nutri-Grade » pour informer les consommateurs de la qualité nutritionnelle de la boisson. En Chine, des études montrent que les consommateurs chinois auraient tendance à préférer un étiquetage de type « feux de signalisation » sur les aliments.

L’industrie des aliments synthétiques est en pleine croissance, avec une start up israélienne qui s’est engagée à intensifier le traitement et à réduire les coûts, des produits alimentaires « impossible food » qui ont fait leur apparition sur le marché britannique, une start up autrichienne qui a développé la première plateforme de traitement automatisé pour produire de la caséine fermentée.  Les tendances de la consommation de viande qui ont, quant à elles, baissé en Allemagne. 

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Nouvelles techniques génomiques : le Royaume-Uni va de l’avant

Lors du discours de la reine au Royaume-Uni, le gouvernement a assuré une ouverture définitive à l’égard des produits génétiquement modifiés.

L’Argentine autorise la commercialisation du blé transgénique, et l’Égypte entame la première récolte d’un blé résistant à la salinité.

Dans l’UE, la Commission a ouvert une consultation publique sur l’initiative législative visant à réglementer les varieties issues des nouvelles techniques génétiques. La consultation se déroule jusqu’au 22 juillet. Dans le cadre du débat sur les NGT, les ONG allemandes recueillent des signatures pour une pétition visant à arrêter la « déréglementation des nouvelles techniques génomiques », soutenue par le député européen Häusling.

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