NOUVELLES DU VIN: JUIN & JUILLET – Sécheresse et incendies

En juin, l’AREV, l’association espagnole des coopératives de vignerons, et l’association française des coopératives de vignerons ont tenu leur congrès pour discuter des mesures à prendre pour l’avenir du secteur vitivinicole. Entre-temps, la FEV espagnole a publié un manifeste pour protéger les vignobles ruraux, et Pau Roca, de l’OIV, a signalé que, malgré la baisse de la consommation de vin due à la pandémie, c’est le moment idéal pour investir dans les exportations de vin. Le mois s’est achevé par la signature de l’accord de libre échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande, qui devrait éliminer les droits de douane sur le vin tout en protégeant la liste complète des vins européens.

En juillet, les dernières vagues de chaleur en Europe ont déclenché des incendies et causé des dommages aux viticulteurs. Après un printemps sec et des températures estivales record, les viticulteurs sont confrontés à des incendies dans toutes les régions viticoles d’Europe, notamment en France, en Grèce, au Portugal et en Espagne. Les dégâts et les pertes de production sont encore en cours d’évaluation, mais ils entraîneront certainement une diminution de la récolte potentielle et des ressources pour l’année suivante. Néanmoins, en raison de l’extrême sécheresse, certains producteurs ont reçu l’autorisation d’irriguer leurs vignes, et d’autres ont déjà commencé à récolter leurs raisins mûrs.

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NUTRITION & SANTÉ : VEILLE PÉRIODIQUE

Le débat sur la viande cultivée en laboratoire évolue dans les enceintes de Bruxelles, avec un premier événement sur le sujet organisé par des députés du Parlement européen. Alors que les producteurs, les ONG et, semble-t-il, la Commission –dans une certaine mesure- soutiennent cette technologie, les agriculteurs et les consommateurs sont sceptiques quant aux avantages que ce produit pourrait apporter à l’avenir de l’alimentation. Dans le même temps, le Royaume-Uni a identifié les protéines alternatives comme un domaine stratégique où investir pour sa stratégie alimentaire à long terme. 

En réponse à un député italien, la Commission déclare que les produits laitiers alternatifs ne peuvent pas être commercialisés comme du « lait », mais qu’ils doivent être appelés de manière à ne pas créer de confusion chez les consommateurs. Dans le même ordre d’idées, les autorités sud-africaines ont interdit les noms carnés pour les produits végétariens et végétaliens. 

En ce qui concerne l’étiquetage des aliments, l’autorité italienne de la concurrence s’est exprimée sur le NutriScore, accusant le label de semer la confusion dans l’esprit des consommateurs.

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NOUVELLES TECHNIQUES DE SÉLECTION VARIÉTALE : VEILLE MENSUELLE 

Alors que le débat sur les nouvelles techniques génomiques se poursuit dans l’UE, les institutions européennes et les États membres adoptant des positions plus claires sur le sujet – les députés italiens s’engagent à soutenir la révision de la législation afin de faciliter l’application de nouvelles méthodes génomiques pour la sélection végétale ; la Chambre basse italienne a entamé des discussions formelles sur le projet de loi relatif à l' »édition du génome » ; l’Autriche est plus que jamais opposée à toute ouverture aux NGT -, le Japon a adopté un projet de loi sur un étiquetage plus strict des OGM.

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STRATÉGIE DE LA FERME À LA FOURCHETTE: VEILLE MENSUELLE 

La nouvelle présidence tchèque du Conseil a clairement adopté une approche différente de celle des présidences précédentes en ce qui concerne la stratégie « de la ferme à la table » : compte tenu de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur la sécurité alimentaire mondiale, elle entend ralentir le processus de réforme. Dans le même temps, le commissaire à la santé, M. Kyriakides, s’est présentée devant les députés et a fortement plaidé en faveur de l’avancement des réglementations sur l’utilisation des pesticides, se rapprochant ainsi de la mise en œuvre de l’un des objectifs de la stratégie (réduction des pesticides chimiques de 50 % d’ici 2030) : dans sa présentation, elle a indiqué que les méthodes de lutte intégrée contre les parasites seront privilégiées et que les pesticides ne devraient être utilisés qu’en toute dernière extrémité. Un rapport du département agricole américain a analysé les effets que le F2F pourrait avoir sur le secteur laitier européen, concluant que, s’il est pleinement mis en œuvre, le secteur laitier devra se préparer à souffrir.   

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Vote sur la déforestation de la ComENVi: un pas en avant, à améliorer encore.

Aujourd’hui, la commission de l’environnement du Parlement européen a adopté le rapport de M. Hansen sur la déforestation importée. Farm Europe salue le travail et les ajouts faits par cette commission parlementaire et leurs collègues de la Commission de l’agriculture à la proposition initiale de la Commission européenne. 

Néanmoins, la commission ENVI aurait pu être plus ambitieuse lorsqu’il s’agit de garantir des contrôles efficaces et des règles spécifiques à certains secteurs. S’appuyer sur le devoir de diligence raisonnable avec des contrôles très légers des autorités publiques présente les risques associés aux procédures administratives et uniquement « papier ». 

L’exigence maintenue de traçabilité et de géolocalisation et l’appel à la mise en place d’un système d’alerte rapide basé sur les outils d’observation de la Terre constituent des avancées importantes qui peuvent changer la donne en matière de déforestation dans le monde. Ce dernier pourrait devenir un outil à la disposition de tous les acteurs économiques, en particulier les PME désireuses de sécuriser les chaînes d’approvisionnement sans déforestation, en coopération avec les pays d’origine. 

Comme prochaine étape, Farm Europe recommande les améliorations suivantes : 

– une date butoir de 2015 au lieu de 2019 votée par la commission. Fixer une date en 2019 présente le risque de verdir un stock important de zones récemment déboisées, en amont des discussions sur la déforestation au sein de l’Union européenne. Les données existent dès 2015 et devraient être utilisées. 

– une définition plus claire de la traçabilité des produits bovins. Le texte de la ComENVI devrait être amélioré pour couvrir clairement toutes les étapes de la production, car ce secteur joue un rôle clé dans les activités de déforestation en Amérique du Sud. Les lacunes potentielles du règlement doivent être comblées afin de garantir sa crédibilité.

La lutte contre la déforestation est la pierre angulaire de la mise en place de chaînes de valeur durables au niveau mondial. L’Union européenne, via ses importations, est à l’origine de 10% de la déforestation dans le monde. Dans le contexte du Green Deal, cette législation est essentielle pour garantir la crédibilité de la réglementation de la biomasse pour les secteurs alimentaires et énergétiques. 

NUTRITION & SANTÉ : Veille périodique

Le secteur de la viande cultivée développe une stratégie pour attirer l’attention des entreprises, des consommateurs et des régulateurs.  Au Royaume-Uni, le Parlement a été invité à adopter une approche législative plus ouverte à l’égard de cette technologie ; au Japon, une entreprise du secteur a mis au point une méthode permettant de réduire les coûts d’alimentation des cellules ; aux États-Unis, une société est en train de construire le plus grand centre de production de viande synthétique au monde, tandis que son concurrent a été accusé d’allégations fausses et trompeuses sur la qualité de ses protéines. Au Danemark, une coopération entre une université et un restaurant vise à créer des alternatifs aux produits de la mer. 

Au Parlement européen, l’eurodéputée Ulrike Muller (Renew Europe, coordinatrice au sein de Comagri) organisera en juillet un événement visant à promouvoir la viande synthétique.

Sur la nutrition, un député européen a rappelé un rapport de l’OMS sur les enfants en surpoids et obèses, soulignant que l’éducation devrait être le principal moteur de l’amélioration de la santé et des habitudes alimentaires. 

Une étude révèle que les informations sur une alimentation saine sont confuses pour le public, et que les médias sociaux (notamment Tik Tok) peuvent diffuser des informations trompeuses sur les habitudes alimentaires.

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Nouvelles Techniques de sélection variétale : veille mensuelle

Alors que le Royaume-Uni s’adapte pour mettre en œuvre le projet de loi sur l’élevage de précision qui permettra une réglementation moins stricte de l’édition du génome, le Comité européen de l’agriculture a discuté avec la Commission de l’état d’avancement de la révision de la législation européenne. Le représentant de la DG SANTE a déclaré que la législation actuelle ne tient pas compte des derniers développements scientifiques, et que sa proposition envisagera un cadre réglementaire adapté. 

En Allemagne, le parlement national a examiné en première lecture une proposition visant à cibler le développement des nouvelles techniques génomiques, soutenue par la CDU/CSU. Cependant, le ministre fédéral de l’environnement s’est publiquement opposé à une révision de la loi actuelle, arguant que la transparence et la sécurité devaient primer.

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Stratégie de la ferme à la fourchette: veille mensuelle

Après plusieurs mois de retard par rapport à la date de publication initiale, la Commission a publié sa proposition législative pour une révision de la directive sur l’utilisation durable des pesticides, afin de rendre l’objectif F2F de réduction de ces produits juridiquement contraignant, en laissant aux Etats membres le soin de trouver les moyens de l’appliquer. Bien que certains États membres et organisations de producteurs aient exprimé leur volonté de repousser la proposition afin de se concentrer sur les perturbations du conflit russo-ukrainien sur les marchés agroalimentaires, le vice-président exécutif de la Commission, M. Timmermans, a défendu la proposition en affirmant qu’elle favorisera la durabilité et la protection de l’environnement, ainsi que la production agricole à long terme. 

Les ministres de l’UE ont eu une dernière discussion sous présidence française sur les clauses miroir, sur la base de l’analyse faite par la Commission qui conclut que ce type de mesures peut être compatible avec les règles de l’OMC, dans la mesure où une approche au cas par cas serait adoptée. 

En préparation de leur présidence semestrielle du Conseil de l’UE, les représentants tchèques ont déclaré que les priorités des stratégies de la ferme à la table devaient être mises en attente, considérant le conflit en Ukraine et ses conséquences sur les marchés alimentaires comme le principal catalyseur de leurs actions. 

En ce qui concerne les plans stratégiques nationaux, le secteur biologique se plaint auprès de certains États membres que leurs plans ne prévoient pas suffisamment d’efforts pour atteindre les objectifs fixés par le Green Deal, notamment pour que 25 % de leurs terres agricoles soient cultivées selon des méthodes biologiques. 

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RÉSUMÉ DE L’ÉVÉNEMENT – CARBONE ET AGRICULTURE : CERTIFIER LA SÉQUESTRATION ET LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GES

Farm Europe et Pluri-Agri ont organisé un événement en ligne sur le thème « Carbone et agriculture : certifier la séquestration et la réduction des GES » le 29 juin sous le patronage du député européen Martin Hlaváček et de la députée européenne Anne Sander.

L’événement a été l’occasion d’un échange fructueux sur la prochaine initiative d’agriculture carbone entre les participants du webinaire avec les membres du Parlement européen, la Commission européenne (DG CLIMA & DG AGRI), et les chercheurs (Arvalis & Wageningen University), et la communauté agricole.

La nouvelle initiative de la Commission (Certification des absorptions de carbone) propose des règles européennes sur la certification des absorptions de carbone, ce qui signifie qu’elle élaborera les règles nécessaires pour surveiller, signaler et vérifier l’authenticité de ces absorptions. Dans le même temps, le temps presse, car la Commission a fixé l’objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2035 dans le secteur combiné de l’utilisation des sols, de la foresterie et de l’agriculture au niveau de l’UE. Ces développements représentent un impact majeur sur la façon dont les agriculteurs opèrent à travers l’Europe, et une opportunité de définir une norme européenne commune pour l’identification transparente des activités qui éliminent le carbone de l’atmosphère de façon durable.

Dans son discours d’ouverture, l’eurodéputé Martin Hlaváček a souligné que le système doit être équitable et que les agriculteurs doivent bénéficier de ce qu’ils apportent à la société. En retour, cela pourrait faire de la PAC un outil pleinement apprécié par tous pour son rôle dans la résolution de nos futurs défis. Mais un soutien financier supplémentaire, au-delà du budget de la PAC, sera nécessaire.

Ensuite, la Commission européenne a présenté les prochaines étapes du cadre réglementaire pour la certification des absorptions de carbone, en soulignant que la Commission va présenter une proposition d’ici la fin de l’année, et mettre en place un groupe d’experts pour aider la Commission à développer le cadre. En outre, la discussion a porté sur le rôle que la PAC pourrait jouer pour mettre en place des conditions favorables à la certification de la suppression du carbone.

Sur la question de savoir si la Commission a l’intention de  » combler deux besoins avec un seul acte  » – ce qui signifie qu’elle vise à traiter à la fois la séquestration du carbone et la réduction des émissions de GES avec sa proposition – la DG CLIMA a réaffirmé que l’initiative se concentrera spécifiquement sur l’élimination du carbone, et ne certifiera pas les réductions d’émissions. Une discussion est toujours en cours sur cette question spécifique au sein de la Commission européenne.

En outre, les chercheurs d’Arvalis et de l’Université de Wageningen ont présenté leurs modèles déjà développés, tels que le label français « Low Carbon » ou le Soil Carbon Tool, pour alimenter l’initiative à venir. Jan Peter Lesschen, de l’Université de Wageningen, a défini les étapes à suivre pour réussir l’adoption de l’agriculture carbone, tandis que Laure Nietschelm, d’Arvalis, a réaffirmé qu’il est crucial de prendre en compte une couverture complète des réductions d’émissions, c’est-à-dire les deux piliers que sont la séquestration du carbone et la réduction des GES. Après avoir conçu une méthode de calcul de la réduction des émissions, le Label a mis en place un système de récompense robuste basé sur des approches scientifiques opérationnelles, matures et faciles à utiliser.

L’agriculteur français Benjamin Lammert a partagé certaines de ses propres expériences dans son exploitation, montrant, sur la base de plus de 20 ans de collecte de données et d’échantillons, que l’amélioration des rendements et l’augmentation de la productivité peuvent entraîner une augmentation du carbone dans les sols. Les agriculteurs sont des sentinelles du climat, ils expérimentent l’effet du changement climatique sur le terrain dans leurs pratiques quotidiennes.

Dans son discours de clôture, la députée européenne Anne Sander a réitéré la nécessité d’une base scientifique solide et d’outils financiers pour accompagner les agriculteurs afin qu’ils puissent aller de l’avant avec l’initiative, soulignant que la transition environnementale doit se faire avec les agriculteurs à bord, pas sans. Nous avons besoin d’un cadre simple, transparent et véritablement européen, combinant la séquestration du carbone et la réduction des émissions de GES, des systèmes basés sur des preuves et des données, accompagnés d’incitations et de financements pour stimuler les investissements.

Entrez le code pour regarder « Carbone & Agriculture : certifier la séquestration et la réduction des GES ».

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Traité de libre échange avec la Nouvelle Zélande –  Que l’UE a-t-elle à gagner?

La Commission européenne a récemment annoncé un nouvel élan pour conclure les négociations d’un accord de libre-échange (ALE) avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Le cas de la Nouvelle-Zélande est symptomatique, mais ce que Farm Europe expose ci-dessous peut être largement dit à propos d’un ALE avec l’Australie.

La Nouvelle-Zélande n’applique pas de droits de douane sur les importations de la plupart des produits. Aujourd’hui déjà, l’UE peut exporter vers la Nouvelle-Zélande sans droits de douane. Dans le secteur agricole, seuls quelques produits sont soumis à un droit de douane de 5 %.

La Nouvelle-Zélande est un exportateur important et compétitif de produits agricoles, qui représentent 80 % des exportations totales du pays. En 2021, la Nouvelle-Zélande a exporté pour 28 milliards d’euros de produits laitiers, d’œufs, de viande, de fruits et de noix, de vin et d’autres produits agricoles.

Vers l’UE, la Nouvelle-Zélande exporte surtout des produits agricoles, tout en important essentiellement des produits industriels. L’UE bénéficie actuellement d’une balance commerciale positive avec la Nouvelle-Zélande.  

Quels seront les gains de l’UE avec un ALE ? Elle n’augmentera guère ses exportations, car les droits de douane néo-zélandais sont nuls ou très faibles. Seule la Nouvelle-Zélande peut en bénéficier, pour son secteur agricole en particulier, car les droits de douane de l’UE sont actuellement beaucoup plus élevés.

Le résultat inévitable de l’ALE serait une augmentation des exportations néo-zélandaises de produits laitiers, de viande, de vin, de fruits, etc. sans aucun gain supplémentaire réel pour l’UE sur le marché néo-zélandais. 

Même dans le domaine industriel, l’UE ne peut pas s’attendre à des avantages commerciaux significatifs, car seuls quelques produits sont soumis à un tarif de 10 %, la plupart des autres étant déjà exempts de droits de douane. Et il ne faut pas oublier que la Nouvelle-Zélande a conclu des ALE avec la Chine, Hong-Kong, Singapour et Taïwan. Notre secteur agricole sera donc mis sous pression pour rien.

Cet ALE n’est pas équilibré en termes de gains et de pertes. Il s’écarte d’une approche pragmatique du commerce et s’en tient à une approche idéologique qui considère le libre-échange comme une bonne chose en soi, quels que soient ses impacts réels.