Conférence sur l’avenir de l’Europe : une vision prospective des citoyens européens pour des systèmes alimentaires durables.

Après un an d’activités, la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE) est parvenue à ses conclusions sur les recommandations relatives aux futures mesures que l’Union européenne prendra dans le monde de demain.

Farm Europe se félicite à la fois du processus ouvert et démocratique qui a conduit à ces conclusions et des conclusions équilibrées et tournées vers l’avenir qui ont émergé de la conférence en ce qui concerne les systèmes agricoles et alimentaires. Ces recommandations seront certainement une contribution importante à la future stratégie des systèmes alimentaires durables.

Les concepts de durabilité, de circularité, d’équité, d’accessibilité financière, d’investissements dans la recherche et l’innovation dans le domaine des politiques agricoles et nutritionnelles sont ancrés dans les recommandations et confirment largement la pertinence des traités européens actuels en matière d’agriculture et la nécessité d’une politique agricole commune forte qui réponde à leurs attentes.

La conférence plaide en faveur d’une approche équilibrée pour promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement et du climat dans l’UE, en se montrant ouverte à un large éventail de solutions pour autant qu’elles permettent à l’Europe de « produire plus de nourriture avec moins, tout en réduisant les émissions et l’impact environnemental, mais en garantissant la productivité et la sécurité alimentaire », ce qui est l’équilibre le plus difficile à trouver pour les décideurs politiques. Les citoyens appellent également à intensifier les efforts pour atteindre les objectifs climatiques en encourageant les systèmes agricoles tels que  » l’agriculture biologique et l’agriculture durable  » et en introduisant une certification de l’élimination du carbone, basée sur une comptabilité carbone robuste, solide et transparente.

En ce qui concerne l’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques, la complexité du sujet est bien reflétée dans les recommandations des citoyens. Ils appellent à  » réduire de manière significative l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques, conformément aux objectifs existants, tout en assurant la sécurité alimentaire « . Les citoyens souhaitent également aborder des sujets plus spécifiques tels que l’utilisation du plastique dans l’agriculture.

En ce qui concerne le secteur de l’élevage, ils appellent à  » une sélection et une production de viande raisonnées, axées sur le bien-être des animaux et la durabilité, en se concentrant notamment sur un étiquetage clair et des normes communes « , des normes élevées et des normes communes pour l’élevage et le transport des animaux.

En outre, la Conférence considère également le secteur agricole de l’UE comme un fournisseur d’énergie. Elle encourage le développement des voitures électriques, mais souligne également que  » parallèlement, elle devrait investir dans le développement d’autres technologies non polluantes, telles que les biocarburants et l’hydrogène pour les véhicules dont l’électrification est difficile à réaliser, comme les bateaux et les camions ».

En ce qui concerne la promotion de la santé, les groupes de réflexion considèrent l’alimentation – et le régime alimentaire – comme un outil permettant d’améliorer la santé, en abordant la santé selon une approche holistique. Notamment, la Conférence attire l’attention sur l’importance de l’éducation sur le thème de l’alimentation, du régime alimentaire, de la nutrition dès le plus jeune âge, ainsi que sur les impacts des aliments ultra-transformés sur la santé, en proposant une taxe sur ces produits qui ont des effets néfastes sur la santé. Les recommandations ne fournissent pas de définition claire des termes « régime alimentaire sain » et « mode de vie sain », ce qui laisse place à l’interprétation personnelle.

Le CoFoE a conclu que la production alimentaire devrait être guidée par les principes de durabilité, de responsabilité climatique, d’accessibilité, de sécurité et de justice sociale, tout en visant la sécurité alimentaire et la sauvegarde de la biodiversité et des écosystèmes. En outre, la Conférence s’engage à faire en sorte que tous les Européens aient accès à une éducation sur l’alimentation saine et à une alimentation saine et abordable, en tant qu’élément constitutif d’un mode de vie sain. Le cycle de négociations propose, concrètement, de:

  • Sensibiliser les gens aux habitudes saines dès le plus jeune âge
  • Développer au niveau de l’UE un programme éducatif standard sur les modes de vie sains
  • Taxation des aliments transformés non sains
  • Promotion de l’approvisionnement en aliments sains, variés et abordables
  • Promouvoir des méthodes de production qui permettent de produire plus de nourriture avec moins de moyens.
  • Appliquer les principes de l’économie circulaire et lutter contre le gaspillage alimentaire
  • Réduire l’utilisation des pesticides et engrais chimiques et investir dans la recherche
  • Introduire la certification de l’élimination du carbone
  • Améliorer l’aspect social de l’agriculture, en garantissant des conditions de sécurité, de santé et de travail de qualité.
  • Faire respecter les normes de bien-être animal
  • Améliorer la transparence et la communication avec les consommateurs
  • Protéger les insectes et les pollinisateurs
  • Soutenir la reforestation et le boisement, appliquer une gestion responsable des forêts.
  • Interdire les plastiques à usage unique
  • Protéger les sources d’eau

Des parties prenantes de toute l’Europe et de tous horizons – y compris Farm Europe – ont été consultées au cours du processus. La conférence est parvenue à des conclusions dans les domaines du changement climatique et de l’environnement, de la santé, de l’économie et de la justice sociale, du rôle de l’UE dans le monde, de l’éducation, de la démocratie, des migrations, de la culture, des transports numériques et des valeurs, des droits, de l’État de droit et de la sécurité.

ELEVAGE DANS L’UE – VEILLE PÉRIODIQUE

La crise en Ukraine et ses conséquences géopolitiques entraînent l’augmentation du prix des aliments, des coûts de production, des coûts de l’énergie et du gaz, qui met les élevages européens à rude épreuve. Les Etats continuent à mettre en place des aides d’urgence pour soutenir les éleveurs. L’Espagne, particulièrement concerné par les conséquences pour les éleveurs de monogastriques, a mis en place plusieurs aides.

Dans le secteur bovin, une baisse de la production de viande et une stagnation de la production de lait est attendue. Le secteur porcin connaît une situation délicate, avec une baisse du prix de la viande et les conséquences de la situation internationale. Dans le secteur avicole, l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène été la cause de l’abattage de 15 millions d’animaux en France, ce qui a amené la Commission à aborder la piste vaccinale.

Les tensions sur le marché des aliments – en particulier le maïs – rappellent le déficit structurel entre l’offre et la demande dans l’UE. Une baisse de production mondiale est aussi à prévoir pour l’année prochaine.

Ainsi, les Européens mettent en place des mesures permettant la production de ces aliments sur le sol européen. A court terme, les stocks s’accumulant en Ukraine, la Commission tente de trouver d’autres moyens que les ports sur la mer Noire, inaccessibles, pour importer les grains ukrainiens.

Sur le lien avec la transition écologique, la directive sur les émissions industrielles et la récente règle de prise en compte de l’élevage considéré comme industriel suscite les critiques, pour la déconnexion apparente avec la réalité dont elle témoigne.Enfin, les autres préoccupations portent sur le bien-être animal, une nouvelle initiative citoyenne européenne critiquant les aides allouées à l’élevage et le développement des alternatives non carnées sur les marchés (alternatives végétales et viande cultivée).

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Rapport de l’OIV et priorités du vin français

En avril, l’OIV a présenté le dernier état des lieux du marché du vin avec les tendances récentes de la consommation, de la production et des échanges sur les deux hémisphères. Dans le même temps, la France a été frappée cette année encore par un nouveau gel printanier qui a causé des maux de tête à certains de ses vignerons. Par ailleurs, le président français nouvellement réélu, Emmanuel Macron, a exposé sa vision pour le secteur français. En Italie, le salon Vinitaly a été organisé à nouveau après deux ans, et le tourisme viticole s’est révélé être un moteur important une fois de plus. Dans le même temps, l’Inde et l’Australie ont signé un accord de libre-échange, ce qui a donné une diversification supplémentaire aux vins australiens.

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NOUVELLES TECHNIQUES Génomiques : les ONG maintiennent l’attention des médias à un niveau élevé

La communauté scientifique a salué les résultats de plus de 20 ans de recherche qui ont abouti à l’achèvement du séquençage du génome humain. La découverte corrige des milliers d’erreurs structurelles qui existaient dans les etudes precedentes.

Dans l’UE, les ONG (notamment en Allemagne et en Autriche) maintiennent l’attention des médias sur la question de la «déréglementation» des restrictions sur les OGM, le secrétaire d’État allemand à l’agriculture prenant position pour défendre le statu quo. La Belgique, en revanche, montre une position plus ouverte envers le NGT en autorisant trois nouvelles variétés de maïs génétiquement modifiées pour des essais en champ, tandis qu’au Royaume-Uni, des expériences en champ ont été autorisées pour les variétés d’orge.

En dehors de l’UE, l’Inde autorise une dérogation à l’évaluation de la biosécurité de deux variétés de cultures génétiquement modifiées, et, aux États-Unis, une expérience de terrain visant à réduire la population de moustiques porteurs de virus grâce à des moustiques modifiés a donné des résultats positifs.

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NUTRITION & POLITIQUES de santé : Avis de l’EFSA sur le futur label nutritionnel

L’EFSA a publié son avis scientifique sur le profilage des nutriments, un avis qui influencera le dossier de l’initiative d’étiquetage sur le devant des emballages que la Commission est censée faire avancer au cours du troisième semestre de 2022. Par ailleurs, la même agence européenne a approuvé la consommation humaine d’un nouvel aliment consistant en un nouveau complément riche en protéines. 

Alors qu’une étude sur les prix des fruits et légumes révèle que les consommateurs en achètent 15 % de moins en raison de l’augmentation de 40 % de leur prix, en Allemagne, le ministre fédéral envisage de réduire à zéro la TVA sur les fruits et légumes en réponse à l’augmentation des prix des aliments et d’encourager leur consommation dans le cadre d’une alimentation saine. Entre-temps, la Commission a ouvert le débat sur la taxation des boissons alcoolisées.  

En dehors de l’UE, Barbados a doublé la taxe sur le sucre pour les boissons, et au Royaume-Uni, le gouvernement doit faire face à une affaire juridique dans laquelle il a été cité en justice par Kellog’s, accusé d’appliquer illégalement les règles relatives à la restriction des aliments HFSS (haute teneur en sucres, graisses et sel). 

Une nouvelle recherche établit des liens entre l’allulose/les édulcorants et un risque accru de cancer.   

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Farm to fork news: La sécurité alimentaire divise la Commission

Alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine se poursuit à l’Est de l’Europe, les marchés agricoles en subissent encore les conséquences, notamment par la hausse des prix des engrais et les éventuelles pénuries sur les marchés céréaliers. Les institutions européennes discutent de solutions alternatives aux problèmes à court terme que le conflit crée dans la chaîne agroalimentaire de l’UE, notamment suite à la déclaration de la Commission du mois dernier sur la « sécurité alimentaire ». Le commissaire Wojciechowski aurait souligné l’importance de réduire la dépendance aux engrais, tandis que les organisations agricoles européennes et nationales demandent à la Commission de continuer à soutenir la chaîne et de déroger aux obligations environnementales.  

Le vice-président exécutif de la Commission européenne a contesté que la guerre en Ukraine ait un quelconque impact sur la sécurité alimentaire devant la commission ENVI du Parlement européen, demandant aux députés européens de continuer à soutenir le programme Farm to Fork.

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Suède: Plan Stratégique National 2023-2027

Priorités stratégiques

Le plan stratégique de la Suède pour la politique agricole commune (PAC) reflète un haut niveau d’ambition pour la politique agricole dans les années 2023-2027, tant en termes d’augmentation de la productivité, de la rentabilité et de la compétitivité du secteur, qu’en termes de priorité donnée au bien-être animal et d’ambition accrue dans les domaines de l’environnement et du climat. L’objectif est également de contribuer au développement des zones rurales de la Suède afin qu’il soit possible d’y vivre et d’y travailler. En Suède, le paysage est dominé par les forêts, qui couvrent 69% de la superficie, tandis que l’agriculture représente 8% de la superficie. Dans de nombreuses régions, l’agriculture représente une part encore plus faible, de 0,5 à 1 %. Dans les zones où les forêts prédominent, la présence de terres agricoles apporte une variation dans le paysage qui peut fournir une variété d’habitats propices à la biodiversité. Dans ces régions, il est essentiel que l’agriculture, et notamment l’élevage, se poursuive et que le paysage ouvert soit préservé, malgré la compétitivité relativement faible de l’agriculture. 

Une priorité élevée est accordée à l’amélioration de la rentabilité de l’agriculture, à l’augmentation de la production alimentaire et à la compétitivité. La rentabilité est faible dans l’agriculture, où la production de lait est la principale ressource. La production laitière est en déclin. Outre l’aide directe au revenu, les paiements pour le bétail liés à la production et les paiements compensatoires, les mesures visant à améliorer les compétences, les projets de collaboration, l’innovation et les investissements destinés à accroître la compétitivité sont importants. 

En outre, le plan stratégique suédois veut stimuler les effets environnementaux positifs de l’agriculture, tels que le piégeage du carbone, la connaissance de la production durable, la biodiversité et les pâturages de valeur, notamment par le biais d’éco-régimes pour les cultures dérobées et l’agriculture de précision. 

Enfin, le plan stratégique vise à contribuer à rendre les zones rurales plus attrayantes, notamment en renforçant la capacité entrepreneuriale, l’innovation et en stimulant le changement générationnel. Un système d’innovation relativement faible, combiné au faible attrait de l’agriculture et à une structure d’âge élevée, sont quelques-uns des facteurs aggravants qui découragent l’investissement. Pour renforcer le développement rural, des mesures sont mises en œuvre dans le cadre et en dehors de la PAC, notamment le renforcement du soutien national à l’internet large bande et aux services aux entreprises pour un montant d’environ 338 millions d’euros. 

Pour la période 2023-2027, la Suède dispose d’environ 3,4 milliards d’euros pour les paiements directs et d’un milliard d’euros pour les fonds du FEADER.

L’architecture verte 

L’architecture verte couvre l’interaction entre les éléments suivants du plan stratégique : législation pertinente, conditions de gestion (BCAE), compensations environnementales et climatiques annuelles du premier pilier (éco-régimes), compensations environnementales et climatiques pluriannuelles du deuxième pilier, investissements environnementaux, coopération.

Les éco-schémas suivants sont proposés dans le plan stratégique suédois :

-L’éco-régime pour les cultures intercalaires pour le piégeage du carbone, les cultures dérobées et le travail du sol au printemps pour réduire les pertes d’azote.

L’objectif de l’intervention est de réduire le lessivage des éléments nutritifs des terres arables et de séquestrer le carbone dans le sol, ainsi que d’améliorer la fertilité des sols. La mesure se compose de trois parties différentes : les cultures intercalaires pour séquestrer le carbone, les cultures intercalaires pour réduire le lessivage de l’azote et le travail du sol au printemps pour réduire le lessivage de l’azote.

Montant unitaire prévu : 

  • Cultures moyennes 113 – 141 euros par hectare 
  • Cultures dérobées 130 – 156 euros par hectare 
  • Travail du sol au printemps 61 – 71 euros par hectare 

-Eco-régime pour l’agriculture de précision – Planification de la gestion des cultures 

Un bilan nutritif des plantes montre si l’utilisation de l’azote et du phosphore est efficace et s’il y a un excédent ou un déficit de nutriments végétaux au niveau de l’exploitation. Un bilan nutritif peut réduire la dépendance aux produits chimiques.  La planification de la fertilisation, la bonne gestion du fumier et l’alimentation conduisent à une utilisation efficace des ressources. La lutte intégrée contre les parasites est également cruciale. Cette planification comprend le chaulage, la fertilisation, le choix des variétés et ces éléments sont inclus dans la planification de l’agriculture de précision. 

Le montant unitaire prévu pour la planification de l’agriculture de précision est de 20 à 39 euros/hectare.

-Éco-régime pour la production biologique

L’objectif est de faciliter et d’accroître la production biologique et de promouvoir les services écosystémiques du paysage agricole en encourageant une variété de pratiques agricoles. L’objectif est également de contribuer à la réalisation des objectifs environnementaux de la Suède et de répondre à la demande des consommateurs pour des aliments présentant des caractéristiques spécifiques. 

Variation supérieure et inférieure du montant unitaire 

Céréales 132 – 162 euros par hectare ; Pommes de terre 443 – 541 euros par hectare ; Fruits et baies 663 – 811 euros par hectare ; Bétail Terres arables 159 – 195 euros par hectare.

Paiement couplé

La Suède alloue 13% de l’enveloppe nationale pour les paiements directs (446 millions d’euros sur 3,4 milliards d’euros) au paiement couplé pour le bétail. La Suède connaît depuis longtemps une tendance générale à la baisse de la production animale. Dans de nombreuses régions de Suède, le climat fait que le rendement économique de la production végétale est généralement faible, alors que la production d’herbe peut être bonne. Dans ces régions, la transformation du fourrage par le bétail est donc la branche de production la plus importante pour maintenir l’agriculture active. L’aide couplée permet de retenir davantage d’agriculteurs et contribue ainsi à maintenir la production dans tout le pays. L’unité fournie peut varier entre 83 et 102 euros par animal et par an. Le niveau de l’aide est le même dans toute la Suède.

Dégressivité

Pour atteindre l’objectif de redistribution de l’aide au revenu des grandes exploitations vers les petites et moyennes exploitations, la dégressivité est utilisée. La dégressivité s’applique aux exploitations qui reçoivent plus de 60 000 € de paiements agricoles et s’élève à 10 % du montant supérieur à cette limite. En Suède, le soutien au revenu a été complètement nivelé au cours de la période 2015-2020, ce qui signifie que le même soutien est versé par hectare dans tout le pays et à tous les types d’exploitations. 

Jeunes agriculteurs

Veiller à ce que de nouveaux agriculteurs entrent dans le secteur est une condition préalable à la viabilité à long terme du secteur agricole.  L’aide au revenu supplémentaire pour les jeunes agriculteurs, qui est versée pendant cinq ans pour les 150 premiers hectares, est une mesure importante pour aider les jeunes à acheter ou à louer des terres. En plus de cette aide, une aide au démarrage sera également versée lors de l’installation de l’exploitation. Pour faciliter davantage le financement de l’investissement, il est proposé que le taux d’aide pour les jeunes agriculteurs soit de 40 % de l’investissement, contre 30 % pour les autres entrepreneurs. 

Le montant de l’aide accordée à un jeune agriculteur est d’environ 70 % de l’aide au revenu de base pour la durabilité et de 220 000 SEK (21 225 €) par an pendant cinq ans pour un jeune agriculteur possédant 200 hectares de terres arables. Ce supplément peut aider dans les premières années suivant l’installation, lorsque les marges et l’efficacité peuvent être plus faibles que dans une exploitation établie.

GIEC: Gérer les compromis agricoles – clef du succès de la transition climatique.

A l’heure où la nouvelle stratégie alimentaire de l’Union européenne — la stratégie de la Fourche à la Fourchette — divise, l’équilibre du rapport du GIEC incite à la nuance et à la réflexion sur la gouvernance de la transition des systèmes alimentaires, loin des caricatures et des lectures sélectives qui peuvent être réalisées de cette vaste contribution de la communauté scientifique internationale.

Les scientifiques tirent, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme sur le dérèglement climatique et l’urgence à agir contre le réchauffement. Ils estiment que les prochaines années seront décisives pour l’humanité dans son combat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et garder la situation sous contrôle.

Les notions de « trade offs » (compromis) et de synergies sont l’une des clefs de voute du rapport, et ce, en particulier sur les sujets qui touchent à l’agriculture et à l’énergie, deux sujets vitaux pour la transition et pour la vie quotidienne de nos sociétés. Pour agir, il faut des solutions crédibles, à même d’emmener l’ensemble de la société au plus vite.

Loin de caricatures qui fragmentent les opinions, alimentent les campagnes de groupes de défense de tel ou tel intérêts spécifiques, la lecture du dernier rapport du GIEC appelle donc à la nuance pour réussir la transition, plutôt qu’à des décisions prises sous le coup de la panique. Les caricaturistes en quête d’une quelconque baguette magique en seront pour leur frais: même les biocarburants tant décriés par certaines ONG devraient, selon le rapport du GIEC, être mis à contribution de façon intelligente et encadrée, là où cela est possible sans remettre en cause la sécurité alimentaire. Il peut, parfois, y avoir synergies.

Dans leur analyse des systèmes agricoles à promouvoir, le groupement de scientifiques internationaux met l’accent sur l’importance de tenir compte du contexte agronomique et environnemental: telle pratique bénéfique dans certaines conditions peut, ailleurs, présenter des effets délétères. C’est par exemple  le cas de l’agriculture de conservation. Celle-ci est particulièrement recommandée en zone sèche. En zone tempérée, le non labour absolu peut avoir, à terme, des effets non souhaités sur la vitalité de sols. Alterner les périodes et les systèmes de conduite des exploitations serait, là, plus judicieux.

L’intensification agro-écologique est mise en avant, comme étant un levier intéressant pour atténuer les effets du changement climatique, même si une certaine prudence est affichée du fait du manque de recul, à ce stade, sur ces pratiques. Les scientifiques soulignent en particulier la nécessité d’éviter toute perte de rendement qui aurait des impacts particulièrement négatifs, remettant en cause la sécurité alimentaire.

A ce propos, sans l’écarter d’un revers de main, des doutes sont émis sur l’agriculture biologique – une forme d’agro-écologie, qui vont à l’encontre des idées reçues. Celle-ci présente l’écueil potentiel de moindre rendements qui conduisent à alimenter des besoins en production ailleurs pour compenser. La prudence est de mise quant à une conversion à grande échelle qui pourrait conduire à une augmentation en terme absolu des émissions. Le rapport souligne son intérêt par unité de sol, plus que par unité de production.

Globalement, tout chemin de succès pour les systèmes agricoles, sur la voie de la transition, passe par une gestion des compromis, des synergies, mais aussi par évolution des comportements alimentaires qui se doivent d’être plus équilibrés dans nos contrées. Ces deux transitions — celle du consommateur, celle du citoyen — sont indissociables l’une de l’autre, et doivent aller de pair dans l’espace et dans le temps.

L’évolution des comportements alimentaires des sociétés occidentales peut dégager des espaces et des ressources surfaciques pour d’autres usages de la biomasse, soit à des fins de puit carbone, soit à des fins non alimentaires. Y compris les projets de replantation forestière doivent être bien gérés pour équilibrer les bénéfices en terme de stockage carbone, de biodiversité et de production.

De même, il est urgent, également, de prendre conscience les impacts déjà bien réels du changement climatique sur l’insécurité alimentaire dans le monde. D’ores et déjà un quart de la planète vit dans l’insécurité alimentaire, une situation qui s’est empirée depuis 2015. D’ici à 2050, le changement climatique pourrait avoir un impact considérable sur les rendements, provoquant entre 315.000 et 736.000 décès supplémentaires alerte le GIEC. Travailler sur des scénarios de lutte et d’adaptation ne peut dès lors pas attendre. Par cette absence d’ordonnance figée qui serait la clef du succès absolu de la transition, le rapport incite non seulement à l’humilité, mais aussi à la réflexion sur la gouvernance du changement dans le secteur agricole. Plus que tout autre le secteur agricole et alimentaire est complexe de par son environnement humain et sa diversité environnementale. Il mérite non pas une, mais des stratégies adaptées localement, qui ne pourront se faire qu’avec l’appui et la connaissance des premiers intéressés — les agriculteurs — et une ambition : celle de leur donner tous les outils pour qu’ils fassent leur métier — produire —  de façon la plus optimale possible. Quoi qu’il en soit, un chemin commun doit se dessiner pour agir et engranger au plus vite des résultats.

NOUVELLES VIN : la guerre menace le secteur

Face au conflit en Ukraine, le mois de mars a été par rythmé par les annonces des gouvernements de nouvelles sanctions envers la Russie, et de décisions d’entreprises et citoyens de boycotter certains des produits provenant de Russie. Le conflit menace néanmoins la production de certaines cultures, notamment l’orge, dont les producteurs craignent une pénurie et préviennent d’une augmentation des prix à venir. De son côté le Royaume-Uni continue son ouverture au marché international, signant un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, et supprimant des droits de douanes sur les importations de bourbon américain.

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ELEVAGE DANS L’UE – VEILLE PÉRIODIQUE

La crise en Ukraine touche de plein fouet le secteur de l’élevage, notamment à travers la hausse du prix des intrants, voir la pénurie de certains aliments. Ceci a pour premières conséquences une augmentation des coûts de production sur tous les marchés ainsi qu’une hausse de l’inflation. Ainsi, non seulement les agriculteurs, mais aussi les transformateurs de la filière et les consommateurs sont touchés par cette crise.

Pour faire face à ces conséquences économiques, la Commission Européenne a présenté le 23 mars des mesures d’urgences avec des actions de court et moyen terme.

Dans le secteur de l’élevage, plusieurs mesures pour la prise en compte des enjeux climatiques sont également envisagées. L’Allemagne a notamment fait des avancées sur l’étiquetage obligatoire des produits d’élevage qu’elle entend mettre en place dès cette année.

Les conséquences de la proposition de la Commission d’élargissement de la DEI (directive sur les émissions industrielles) au niveau européen, en particulier pour un grand nombre d’exploitations d’élevage, font débat et doivent encore être mesurées.

Les sujets des recommandations nutritionnelles restent des préoccupations pour le secteur de l’élevage. Les résultats d’une étude sur la consommation de viande rouge sont très discuteés et une association italienne conteste le système de Nutri-score, qui, jugé « trop  simple »,  risque d’induire la dévalorisation de certains produits, dont les fromages AOP. 

Enfin, suite à l’approbation du rapport sur le bien-être animal par le Parlement européen, les résultats d’une consultation de la Commission alimentent les futures évolutions possibles de l’harmonisation des règles sur le bien-être animal dans l’UE.

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