Conseil Agri-Pêche : une étude d’impact largement réclamée

Après une présentation des stratégies De la ferme à la table et Biodiversité par les commissaires à l’agriculture Janusz Wojciechowski et de la Santé et sécurité des aliments, Stella Kyriakides, les ministres de l’agriculture ont tenu un échange de vues sur ces deux stratégies du Pacte vert.

Comme l’expliquait la présidence du Conseil dans sa note d’information, « la Commission souligne la pertinence des secteurs de l’agriculture et de la pêche pour contribuer aux objectifs des deux stratégies. Toutefois, il est également clair que la mise en œuvre de ces stratégies aura un impact profond sur l’agriculture et la pêche européennes, et plus particulièrement sur leur durabilité environnementale et économique ».

Les ministres ont notamment procédé à un échange de vues :

  • sur les principaux défis et possibilités liés à la réalisation des objectifs des stratégies (question 1) ;
  • sur les mesures supplémentaires suggérées par la Commission pour rendre la mise en œuvre de la future PAC plus efficace afin de contribuer à la réalisation de l’ambition du Pacte vert (question 2) ;
  • sur la question de savoir si la nouvelle proposition de budget de l’UE pour la période 2021 – 2027, y compris le nouvel instrument européen de relance (« UE nouvelle génération »), est conçue de manière adéquate pour réaliser l’ambition de la stratégie « de la ferme à la table » et de la stratégie en faveur de la biodiversité (question 3).

 

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Négociations pour le Budget de l’UE : une proposition PAC à la baisse

Le mois de mai fut marqué par le dévoilement du nouveau Cadre Financier Pluri annuel incluant un programme de relance. Améliorant la proposition budgétaire de 2018, cet ensemble représente cependant encore pour la PAC une réduction de 34 milliards d’euros par rapport à la période de programmation actuelle (-8/9%).

 

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Négociations sur la réforme PAC : début des négociations sur le règlement de transition

Le mois de mai fut marqué par les éléments suivants :

  • –  Au niveau du Parlement européen, le mandat de la Commission Agriculture pour le règlement de transition a été adopté en plénière et les négociations en trilogue ont débuté.
  • –  La Commission européenne a présenté ses stratégies De la ferme à la fourchette et Biodiversité. Elle les qualifie de « compatibles » avec la proposition de 2018 de réforme de la PAC. La ComAgri a demandé la compétence partagée sur ces propositions de stratégies qui vont interférer avec les travaux législatifs de réforme de la PAC.

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Nouvelles techniques de sélection variétale : le Parlement britannique et les EUA avancent

En mai, l’Union européenne a dévoilé sa stratégie de la Ferme à la fourchette, volet agro- alimentaire de son Pacte vert. Le génie génétique y figure timidement, et référence est faite à l’étude actuellement menée par la Commission européenne sur la capacité des nouvelles techniques génomiques à améliorer la durabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.

Au Royaume-Uni, le Parlement fait pression auprès du secrétaire d’Etat à l’environnement pour introduire un amendement stimulant l’innovation génétique dans le projet de loi sur l’agriculture post-Brexit.

Aux Etats Unis d’Amérique, le gouvernement a adopté un changement réglementaire majeur qui exemptera – à partir du 5 avril 2021 – certaines plantes génétiquement modifiées de la surveillance du gouvernement, et permettra l’approbation automatique des variations de types établis de cultures génétiquement modifiées (GM), ce qui facilitera leur mise sur le marché.

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SECteur vitivinicole: des mesures nationales et de l’UE pour faire face à la crise

Le mois de mai 2020 a continué à être marqué par les effets de la pandémie Covid19.

La Commission Européenne a publié le 4 mai un ensemble de mesures exceptionnelles annoncées le 22 avril, notamment en faveur du secteur viticole. Le 2 juin, la Commission de l’Agriculture du Parlement Européen a décidé d’objecter à un des actes délégués présentés par la Commission, considérant que les mesures proposées ne sont pas assez ambitieuses. Elle entend ainsi faire pression sur la Commission européenne.

La France et l’Italie ont aussi annoncé des mesures nationales afin de soutenir davantage le secteur viticole.

 

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Mesures et impacts liés à la crise du Covid-19 : le plan de relance détaillé

L’insuffisance des mesures exceptionnelles d’intervention sur les marchés, de nouveau pointée par la Commission Agriculture du Parlement européen, a été également décriée par les ministres en Conseil, qui ont appelé un second paquet de mesures. Ils se sont par ailleurs majoritairement prononcés contre l’activation de la réserve de crise.

De nombreux régimes d’aides d’Etat ont été approuvés par la Commission européenne, la commissaire à la concurrence commençant à pointer la menace qu’ils peuvent représenter pour l’équilibre des conditions de concurrence entre producteurs des différents Etats membres.

Les contours du plan de relance ont été précisés par la Commission lors de la plénière du Parlement européen. Ce dernier a affirmé que le plan de relance doit être fourni en plus du Cadre Financier Pluri-annuel et non servir d’argument pour le réduire. L’argent devant alimenter les programmes dans le cadre du budget de l’UE.

 

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Proposition de budget PAC 2021-2027 : une baisse totale de -8% des aides

Proposition de budget PAC 2021-2027 

Une baisse totale de – 8% des aides (1er & 2nd pilier et plan de relance)

Avec -31 milliards € : Une proposition suggérant aux filières agricoles de se débrouiller

par elles-mêmes

 

Bruxelles, le 27 mai 2020

 

La présidente Ursula von der Leyen a présenté ce jour ses propositions de budget européen remanié pour la période 2021-2027 et de plan de relance de l’économie de l’Union Européenne.

La somme des annonces est substantielle et impose d’analyser dans le détail les orientations que la Commission européenne propose pour l’agriculture européenne et le développement des zones rurales.

Une semaine en amont, la même commission adoptait les stratégies Farm to Fork et biodiversité soulignant l’importance de la sécurité alimentaire de l’Union Européenne, le rôle central des agriculteurs européens, tout en demandant aux co-législateurs de faire leurs un ensemble de mesures nouvelles qui aboutiraient, à PAC constante, à une réduction d’au moins 15% de la production agricole européenne et une décroissance tant agricole que rurale.

Pour relever les défis qu’elle a dessinés, la Commission propose aujourd’hui un budget PAC 2021-2027 de 374,958 milliards d’euros courants et une dotation au titre de la relance économique de 16,483 milliards €.

Un tel budget PAC est-il à la hauteur des promesses annoncées et des besoins des filières agricoles et zones rurales européennes ?

Premier constat : en ce qui concerne le budget PAC (hors enveloppe de relance), la Commission ne fait que maintenir sa proposition de février dernier d’un budget PAC à peine étale en euros courants (maintien du 1er pilier, baisse de 6% du 2nd pilier) et en baisse drastique de 12% en euros constants, donc en valeur réelle pour les acteurs économiques agricoles et ruraux.

Second constat : l’abondement du second pilier (développement rural) de 16,483 milliards € sur la période au titre de la relance économique – s’il permet de présenter un budget total en hausse en euros courants – est très loin de compenser les coupes budgétaires effectuées en euros constants.

Au total, exprimés en euros 2018, la proposition de la commission de budget PAC 2021-27 avec l’enveloppe dite de « relance économique » s’affiche à 352,145 milliards Euros2018, contre 383,6 milliards Euros2018 pour la PAC 2014-2020.

La Commission propose donc une coupe sévère de 31 milliards € de moins d’aides sur la période, concentrée sur les aides du 1er pilier de la PAC.

Cette proposition budgétaire n’offre pas de perspective réelle à un secteur économique secoué par la crise, dont la capacité à continuer à produire et prendre soin des espaces ruraux est pourtant vitale mais sur lequel la Commission envisage de mettre des contraintes supplémentaires sans lui donner, in fine, la capacité d’investir massivement pour les techniques et itinéraires de double performance économique et environnementale.

Au final, moins d’aides, plus d’exigences et de contraintes suggérées aboutissant à moins de revenus et de capacité à investir dans le futur. Le grand écart est manifeste et peu crédible.

Aujourd’hui, il revient au Conseil Européen et au Parlement européen de remettre de la cohérence et de donner les moyens aux filières européennes de remplir les missions d’approvisionnement des marchés en quantité et qualité et de gestion durable de notre patrimoine écologique.

 

Publication des stratégies F2F et Biodiversité

La Commission européenne a publié aujourd’hui sa stratégie pour la biodiversité à l’horizon 2030 et sa stratégie «de la ferme à la fourchette». Dans le cadre du Green Deal, ceux-ci sont présentés comme une feuille de route pour de nouvelles initiatives sur la préservation et la protection de la biodiversité et sur la mise en place d’un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement.

Farm Europe salue la contribution à une réflexion stratégique sur l’avenir des systèmes agricoles et alimentaires pour l’UE. De fait, les politiques de l’UE doivent contribuer à renforcer à la fois la protection de l’environnement, la lutte contre le changement climatique, la situation économique des agriculteurs et garantir la sécurité alimentaire.

Ces communications de la Commission contiennent des éléments positifs, reconnaissant notamment la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire, la qualité des aliments européens, la situation économique difficile des agriculteurs, la nécessité de mieux définir les futures mesures eco-schemes, de soutenir l’agriculture numérique et la production de biométhane en Europe, pour en nommer quelques-uns.

Cependant, ces deux stratégies laissent ouvert un certain nombre de questions sur la cohérence globale de ce qui est proposé.

La semaine dernière, la commissaire Kyriakides a déclaré que de meilleures données étaient nécessaires pour décider de l’identification et de la quantification de ces objectifs de réduction. Cependant, des réductions importantes de l’usage des pesticides et des engrais ainsi qu’une diminution des terres agricoles en production sont proposées.

Faire ces propositions sans fournir d’analyse d’impact semble incompréhensible.

La Commission se doit d’abord de démontrer que ses propositions n’entraîneront pas une charge économique supplémentaire pour les agriculteurs ni n’induiront une diminution de la production agricole de l’UE, ce qui serait loin de l’objectif d’accroître la sécurité alimentaire européenne et de stimuler la croissance dans l’UE et de ses zones rurales.

Aujourd’hui, au-delà des propos avancés sur la sécurité alimentaire, l’amélioration de la durabilité environnementale et économique des filières et territoires agricoles, il est donc nécessaire d’analyser la valeur ajoutée que les mesures proposées pourraient apporter à l’Union européenne.

Or, les deux stratégies proposées combinées, si elles sont mises en œuvre telles quelles, entraîneraient avant tout une réduction de 15% de la production agricole de l’UE et une forte baisse de la sécurité alimentaire de l’UE.

En outre, les nouvelles exigences envisagées pour les secteurs agricoles européens contrastent fortement avec une position faible sur le chapitre des importations, où un meilleur étiquetage est suggéré. Les agriculteurs de l’UE seront donc confrontés à des conditions encore moins équitables, étant tenus de respecter des conditions environnementales plus strictes et coûteuses auxquelles leurs concurrents ne seraient pas soumis.

Enfin, certaines incohérences doivent être corrigées concernant la relation entre la stratégie de la ferme à la fourchette et la réforme de la politique agricole commune (PAC).

Comme l’a déclaré le vice-président Timmermans, un niveau élevé de protection de l’environnement et d’intégration des politiques environnementales peut être combiné avec un niveau de développement économique et de croissance tout aussi élevé.

Il est grand temps que l’UE veille à ce que cela devienne réalité, en premier lieu par des stratégies européennes ambitieuses, responsables et équilibrées.

 

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Premières analyses des mesures proposées par la CE :

– Les stratégies proposées soulignent la nécessité d’investissements innovants dans les systèmes agroalimentaires de l’UE mais restent malheureusement vagues sur le soutien qui serait apporté, sans un mot sur la nécessité de disposer d’une boîte à outils plus efficace pour mieux faire face aux risques et aux crises climatiques et de marché. Après la pandémie de COVID-19 et son impact économique sur le secteur, le besoin d’outils supplémentaires de gestion des risques et des crises est évident.

– Dans le même temps, elles proposent des mesures restrictives très précises à mettre en œuvre d’ici 2030 sur l’utilisation des intrants, sur la part des terres agricoles à laisser improductives (10% avec une localisation à déterminer par les États membres – malgré l’importance environnementale d’assurer une présence homogène des SIE-) et sur la part des terres agricoles de l’UE en agriculture biologique (25%), tout en faisant un lien confus entre l’impact économique et environnemental de l’agro-écologie et de l’agriculture biologique.

– En ce qui concerne la production de protéines dans l’UE, l’Union Européenne mérite mieux que des vœux pieux. La Commission devrait s’engager à proposer des moyens concrets et efficaces et reconnaître que le seul outil efficace au cours des dernières décennies pour augmenter cette production a été le développement de biocarburants d’origine européenne.

 

En ce qui concerne le lien entre les deux stratégies proposées et la réforme de la PAC, une interrogation émerge sur la manière dont la Commission définirait les objectifs de réduction pour les États membres tout en tenant compte de leurs différences et des réalités agricoles.

Comment la Commission obligerait-elle les États membres à respecter ses objectifs dans les plans stratégiques élaborés en 2022 sans base juridique fixant les objectifs de réduction des pesticides et des engrais, cette base étant liée pour la Commission à une révision de la directive afférente qui sera proposée en 2022?

Se pose également le problème de la cohérence entre :

  • le projet de réforme de la PAC qui prétend confier aux États membres la tâche de définir 27 stratégies nationales différentes de mise en œuvre de la PAC,
  • et l’objectif de la Commission de renforcer son pouvoir, de définir des orientations pour chaque État membre et de transformer les exigences qu’elle propose dans ces deux stratégies en conditions d’approbation des plans stratégiques nationaux de la PAC.

Conseil Agri-Pêche informel : plaidoyer pour un second paquet de mesures exceptionnelles

Guidées par la ministre croate de l’agriculture, Marija Vučković, les délégations ont procédé à un échange de vues sur les mesures déjà prises pour contrer l’impact du virus ainsi que sur les actions futures possibles aux niveaux national et européen. Les ministres européens de l’agriculture et de la pêche ont demandé à la Commission européenne de présenter un deuxième paquet de mesures de marché exceptionnelles pour atténuer l’impact du COVID- 19 sur les secteurs de l’agroalimentaire et de la pêche. Et ils ont été divisés sur l’activation de la réserve de crise agricole.

Au cours du débat « informel », un certain nombre de délégations – AT, LV, LT, LU, PL, CZ, SK, CY, PT, BG, FR, IT, BE, HU, RO et IE – ont déclaré que des ressources financières supplémentaires étaient nécessaires pour activer l’aide au stockage privé et d’autres mesures pour les secteurs les plus touchés tels que la volaille, la viande porcine, les pommes de terre, le vin, l’horticulture ornementale et le veau (les Pays-Bas, l’Italie, la France et la Belgique étant particulièrement véhéments sur ce dernier point, soutenus par IE). Le secrétaire d’État hongrois, Zsolt Feldman, a également plaidé en faveur de l’extension des produits éligibles au titre du PSA au lait UHT (ainsi qu’à la volaille et à la viande porcine), tandis que le ministre chypriote Costas Kadis a fait spécifiquement référence à l’extension des mesures de l’OCM à d’autres secteurs tels que la viande porcine, la volaille et les œufs.

 

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Mesures et impacts liés à la crise du Covid-19 : l’UE doit faire plus

Pressée par le Parlement européen et les ministres des Etats membres, la Commission européenne a annoncé le 22 avril un paquet de mesures exceptionnelles pour intervenir sur les marchés, en complément des mesures techniques et administratives adoptées.

Alors que les actes délégués pour l’application de ces mesures sont en cours d’élaboration, la Commission Agriculture du Parlement européen, se faisant l’échos des secteurs agricoles les plus sévèrement atteints par la crise, pointe l’insuffisance des flexibilités accordées et des 76 millions d’euros débloqués, et appelle instamment la Commission européenne à revenir avec des mesures et financements complémentaire et déclencher la réserve de crise si besoin.

Les stratégies « de la ferme à la fourchette” et “biodiversité” devraient être présentées le 20 mai. Mais un report au 29 mai semble se profiler, alors que la proposition de Cadre Financier Pluri annuel révisé à elle été reportée au 13 mai.

 

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