Le début d’une guerre commerciale américano-européenne ?

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L’automne «chaud» pour le commerce que nous avions prédit dans un précédent article s’achève dangereusement, car il semblerait que les États-Unis aient obtenu le feu vert final de l’OMC pour imposer des sanctions aux exportations de l’UE, dans l’affaire des subventions Airbus.

L’UE pourrait également avoir la possibilité d’imposer ses propres sanctions lorsqu’une décision finale sera prise à l’OMC dans les prochains mois sur l’affaire des subventions de Boeing.

Il semblerait logique que les États-Unis et l’UE trouvent un compromis plutôt que de se sanctionner, mais cela n’a pas encore eu lieu.

Selon des informations préliminaires, les États-Unis pourraient imposer des sanctions allant de 5 à 10 milliards d’euros. La liste des produits ciblés est déjà connue et de nombreux produits agroalimentaires en lice. Le vin, les produits laitiers (en particulier les fromages), l’huile d’olive et les olives sont les plus importants.

Avec ce niveau élevé de sanctions autorisées, les États-Unis peuvent bloquer efficacement toutes les exportations de ces produits de l’UE. Les derniers chiffres disponibles montrent que l’UE a exporté environ 5,8 milliards d’euros par an pour les fromages, le vin et l’huile d’olive. Il convient de noter que les sanctions sont comptabilisées en valeur tarifaire et non en valeur commerciale. Les États-Unis peuvent appliquer différents droits de douane sur différents produits, et la valeur calculée des droits de douane peut être aussi élevée que le montant autorisé des sanctions, de sorte que la valeur du commerce réellement sanctionné peut être beaucoup plus élevée.

Les sanctions de l’UE à venir dans l’affaire Boeing ne sont guère utiles pour le secteur. Bien qu’ils concernent un large éventail d’exportations agroalimentaires américaines, y compris le vin et les fromages, le fait est que l’UE exporte plus de ces produits aux États-Unis que ce qu’elle importe.

Le secteur devrait pousser la Commission européenne à trouver un compromis avec les États-Unis, mais le fait est qu’il faut être deux pour le tango, et que l’administration Trump semble préférer la confrontation en premier.

L’automne commence bientôt et les mauvaises nouvelles pourraient inclure un Brexit sans accord. Le temps de repenser la réforme de la PAC et de renforcer la résilience du secteur avec un véritable fonds de crise ?