Les travaux

Commerce - 28 avril 2015

Quelle stratégie pour se renforcer et ouvrir de nouveaux marchés ?

écrit par Luc Vernet

Le passage d’un statut d’importateur net à celui d’exportateur net depuis 2010 pour l’Union Européenne recouvre des réalités contrastées.

L’Union Européenne a continué à développer ses exportations agroalimentaires ses dernières années, nonobstant la situation économique mondiale, tout en maintenant ses importations stagnantes. En 2013, ces exportations ont compté pour 120 milliards €, plaçant l’UE au premier rang mondial. Elles représentent 7 % des exportations totales de l’UE de biens, plaçant l’agroalimentaire au 4ième rang après les machines, la chimie et la pharmacie. La balance commerciale agro-alimentaire européenne a culminé en 2013 à 18,5 milliards €, pour une balance commerciale totale de l’Union Européenne de 56,4 milliards €.

Depuis 2000, en moyenne 27 % des exportations EU sont le fait des boissons et spiritueux, segments de marché ayant une spécificité propre.

Le reste des exportations agro-alimentaires européennes est réalisé à 14% par les produits laitiers (1/3 fromages, 1/3 laits et crèmes, 1/3 autres), 10,7 % par les viandes, 8,2 % par les céréales, 2,8 % par le sucre, 2,8 % pour les farines-malt-amidon.

Ainsi, au delà de la classification douanière produits élaborés /matières premières, il convient d’appréhender les marchés de l’Union Européenne au regard de leur degré d’élaboration : les stratégies commerciales, risques et opportunités ne sont pas de même nature que l’on évoque des ventes de fromages à forte notoriété ou des ventes de poudre de lait.

Ces bons résultats en valeur monétaire cachent toutefois une régression des parts de marché de l’Union Européenne dans le monde : nos exportations ont cru moins vite que la hausse des marchés mondiaux en valeur.

La part de marché européenne sur les marchés mondiaux agro-alimentaires est ainsi passée en une décennie de 21,5 % à 15,4 %. Seul le secteur de la viande a connu une hausse. Les autres secteurs européens ont connu des tassements ou des reculs plus ou moins marqués : quasi maintien des parts de marché pour les céréales (autour des 9% au total et 13,8 % pour le blé), les fruits (8%) et les légumes (11%). Mais recul de 6 points pour les boissons et spiritueux (50 % en 2012), perte de 10 points de parts de marché pour le secteur lait UE (30 % en 2012), chute de 19,8 % à 7,7 % pour le secteur sucre et régression de 17,6 points pour les produits de la meunerie (24,9 %).

Côté marchés communautaires, leur évolution suivra celle de la croissance démographique et de la hausse des niveaux de vie dans les Etats membres, alors que la part des revenus des ménages consacrée à l’alimentation devrait continuer son mouvement de tassement. Les principales voies de croissance pour le secteur agroalimentaire européen y seront par l’innovation produits et la mise en avant de la qualité de productions européennes.

Alors de la majorité des analyses économistes estiment que le secteur agro-alimentaire a vocation à être un moteur de la croissance économique européenne d’ici à 2020, se pose la question des freins existant en la matière et des réponses à y apporter concrètement et rapidement.

Derrière les chiffres des performances sur les marchés des secteurs européens se trouve la question de leur compétitivité.

La productivité européenne agricole est en berne depuis plus de deux décennies, tant dans le secteur végétal qu’animal, avec des situations qui restent contrastées entre Ouest, Sud et Est Union européenne. Les rendements moyens européens stagnent, et la hausse de la productivité européenne par exemple pour la production laitière a été nettement plus faible ces dernières années que celle des Etats Unis. Elle représente aujourd’hui en moyenne 66 % des niveaux US.

Question clefs de discussion dans le brief complet.

écrit par Luc Vernet