Réactions mitigées des élus européens au rapport du dialogue stratégique
Le Parlement européen a tenu une session plénière, le 16 septembre, pour discuter du dialogue stratégique sur l’agriculture et de son document final. La commissaire Mairead McGuinness, représentant la Commission européenne, a présenté les résultats du dialogue, soulignant qu’il s’agissait d’une initiative utile qui a rassemblé toutes les parties prenantes concernées, contribuant à combler le fossé qui est apparu ces dernières années entre l’agriculture et les préoccupations environnementales. Toutefois, M. McGuinness a précisé que le document final issu du dialogue stratégique n’est pas une proposition formelle de la Commission, qui s’est au contraire engagée à publier une vision pour l’avenir de l’agriculture dans les 100 premiers jours du mandat de la commission Von der Leyen II.
De nombreux députés européens ont participé au débat, y compris ceux des commissions autres que celle de l’agriculture. Si la plupart d’entre eux ont reconnu les aspects positifs du document et se sont accordés sur l’importance de consulter tous les acteurs concernés, plusieurs ont émis des critiques importantes. Cristina Maestre (ES, S&D) et Céline Imart (FR, PPE) ont toutes deux souligné que le document ne mettait pas suffisamment l’accent sur la compétitivité et que la rentabilité et la productivité de l’agriculture devaient être au cœur des politiques futures.
Le coordinateur S&D de la COMAGRI, Dario Nardella (IT), a également souligné l’importance de la compétitivité dans ses remarques, en reliant ce point au rapport Draghi et en soulignant le besoin d’innovation et de ressources pour assurer une transition juste dans le secteur agricole. De même, Herbert Dorfmann (IT, coordinateur AGRI du PPE) et Veronika Vrecionova (ECR, présidente de la COMAGRI) ont souligné le rôle crucial du Parlement européen dans l’élaboration de la prochaine réforme de la PAC, en insistant sur le fait que le dialogue stratégique sert de première base pour des discussions plus approfondies.
Plusieurs députés, dont Carlo Fidanza (IT, ECR, coordinateur de la COMAGRI) et Céline Imart (FR, PPE), ont critiqué le document pour avoir simplement reflété les objectifs de la stratégie « de la ferme à la table », sans apporter le changement de paradigme attendu en réponse aux récentes protestations des agriculteurs. Benoit Cassart (BE, Renew) a axé son intervention sur le secteur de l’élevage et sur la nécessité de clauses miroirs dans les accords commerciaux internationaux.
Enfin, certains députés ont exprimé leur soutien à de nombreux éléments du document, en particulier en ce qui concerne la transition écologique essentielle dans l’agriculture. Maria Noichl (DE, S&D), Camilla Laureti (IT, S&D) et Thomas Waitz (AT, coordinateur des Verts au sein de la COMAGRI) ont notamment souligné l’importance de prendre en compte les préoccupations environnementales pour façonner l’avenir du secteur agricole.