SPG : la clause de sauvegarde automatique sur le riz doit être défendue

À l’approche des négociations finales en trilogue, Farm Europe et Eat Europe, aux côtés des organisations agricoles représentant les producteurs de riz des principaux pays producteurs de l’UE (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, France et Roumanie), adressent un message clair aux institutions européennes : rejeter toute tentative d’affaiblir le concept de clause de sauvegarde automatique prévu à l’article 29 du règlement sur le Système de Préférences Généralisées (SPG).

Des mécanismes de sauvegarde automatiques, rapides et efficaces doivent être la norme dans tout accord commercial conclu par l’Union européenne, afin de garantir la compétitivité des agriculteurs européens et des conditions équitables respectant les normes de durabilité économique, environnementale et sociale. C’est le seul outil véritablement efficace pour protéger la production rizicole.

La proposition actuellement en circulation – inacceptable pour les producteurs de riz – prévoit un déclenchement automatique d’un mécanisme de surveillance, et non de la clause de sauvegarde. De plus, elle introduit des critères qui retardent considérablement le processus et risquent de fournir un prétexte pour ne pas suspendre les tarifs préférentiels.

À l’inverse, nous appelons à ce que le pourcentage de référence soit fixé à 6 %, si la méthode de calcul devait être modifiée, en utilisant le total des importations de l’UE comme dénominateur, et non uniquement celles provenant des pays SPG. Nous demandons également des délais stricts pour la surveillance et la vérification, avec le pourcentage comme unique paramètre à évaluer, ainsi que la suppression du paragraphe 2 de l’article 31.

Le secteur ne considère que deux alternatives viables si ces propositions ne sont pas retenues : revenir au mandat de négociation initial du Parlement européen ou suspendre le trilogue.

Les producteurs de riz européens ne peuvent plus faire face à des hausses d’importations comme celles des dernières années : lors de la dernière campagne de commercialisation, les agriculteurs européens ont été confrontés à une véritable invasion de riz asiatique exempté de droits de douane. À la date du 1er juin 2025, les importations en provenance du Cambodge et du Myanmar affichaient déjà une hausse de 13 % par rapport à la même période de l’année précédente, avec une augmentation de 40 % pour le seul riz Indica.

Au-delà des mécanismes de sauvegarde automatiques, le principe de réciprocité doit être pleinement appliqué dans tous les accords, afin de protéger non seulement la chaîne d’approvisionnement, mais aussi les consommateurs européens, face à des produits qui ne respectent pas les normes environnementales, sociales et de qualité en vigueur dans l’UE.

Protection des dénominations de viande : lettre à M. Várhelyi

Les mots comptent ! Farm Europe et Eat Europe ont adressé une lettre conjointe au Commissaire européen à la Santé et au Bien-être animal, Olivér Várhelyi, ainsi qu’au Commissaire européen à l’Agriculture et à l’Alimentation, Christophe Hansen, afin de réclamer des règles claires et harmonisées au niveau européen sur les dénominations de viande. En l’absence de telles règles, le droit des consommateurs à une information transparente sur leurs choix alimentaires se trouve compromis.

Alors que les dénominations liées aux produits laitiers bénéficient déjà d’une protection juridique au sein de l’UE, un même niveau de clarté doit être assuré pour les produits carnés. Le vide réglementaire actuel permet à des produits alternatifs à base de champignons, d’insectes, de composants cultivés en laboratoire, ou encore à base de plantes — souvent fortement transformés et contenant des substances chimiques — d’utiliser la terminologie traditionnelle de la viande, en imitant l’apparence, le goût et la texture des produits d’origine animale, malgré des différences notables en termes de profil nutritionnel. L’absence de protection juridique entraîne une confusion pour les consommateurs et une concurrence déloyale pour les éleveurs.

La question des dénominations de viande avait déjà été abordée lors de la dernière réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). Malgré l’intérêt suscité, les discussions n’avaient pas abouti à des mesures concrètes à l’époque. La lettre adressée aux Commissaires, signée par les présidents de Farm Europe et Eat Europe, souligne la demande croissante de règles plus claires, afin d’éviter toute tromperie des consommateurs et de garantir que l’étiquetage reflète fidèlement la nature réelle des produits vendus. Les consommateurs méritent de la transparence et les producteurs un marché équitable.

Cette initiative intervient alors que le Parlement européen relance les discussions sur l’usage des termes liés à la viande pour les produits végétaux et les protéines alternatives. Le sujet a regagné en importance avec l’amendement récemment proposé par la députée européenne Céline Imart, visant à réserver exclusivement à la viande animale des appellations telles que « steak », « saucisse », « burger », et autres.

Le débat devrait se poursuivre dans les prochaines semaines, les amendements devant être discutés au Parlement européen le 30 juin. Farm Europe et Eat Europe estiment que ce moment est opportun pour soutenir notre appel à l’action, et encouragent les institutions européennes à prendre des initiatives claires en faveur d’un cadre législatif global sur les dénominations carnées, dans l’intérêt des consommateurs comme des agriculteurs.Cette action s’inscrit dans la continuité de l’Appel à l’Action « Words matter » (Les mots comptent), lancé par Farm Europe en octobre 2024. Pour en savoir plus et soutenir cette initiative : https://www.farm-europe.eu/fr/actualite-farm-europe/ce-qui-est-vrai-pour-le-lait-doit-letre-pour-la-viande/

L’UE face une véritable invasion de riz asiatique exempt de droits de douane

Les organisations de pays producteurs demandent instamment le respect du mandat de négociation du Parlement européen en vue d’un éventuel trilogue final.

À l’approche des négociations du trilogue final, Farm Europe appelle les institutions européennes à défendre la clause de sauvegarde automatique prévue à l’article 29 du règlement sur le système de préférences généralisées (SPG). Des mécanismes de sauvegarde automatiques, rapides et efficaces devraient être la norme dans tout accord commercial conclu par l’UE, afin de garantir la compétitivité des agriculteurs européens et des conditions de concurrence équitables qui respectent les normes de durabilité économique, environnementale et sociale. C’est le seul outil efficace pour protéger la production de riz

Au cours de la dernière campagne de commercialisation, les agriculteurs européens ont été confrontés à une véritable invasion de riz asiatique à droits nuls, les importations en provenance du Cambodge et du Myanmar ayant déjà augmenté de 13 % au 1er juin 2025 par rapport à la même période de l’année précédente, et de 40 % pour le seul riz Indica.

Les organisations des principaux pays producteurs européens soulignent que toute solution alternative n’impliquant pas une suspension automatique des tarifs préférentiels ne protégerait pas le secteur. Par conséquent, l’inclusion de la clause de sauvegarde automatique doit être considérée comme une condition non négociable pour la conclusion de l’accord de trilogue.  Concrètement, nous demandons l’activation automatique de la clause de sauvegarde lorsque les volumes d’importation dépassent un seuil de référence préétabli, afin d’éviter ce qui s’apparenterait à des pratiques de dumping préjudiciables aux agriculteurs européens – par le biais d’afflux incontrôlés de produits étrangers en l’absence de mécanismes de défense. Rappelons qu’aujourd’hui, plus de 60 % du riz importé en Europe bénéficie de droits de douane réduits.

Au-delà des mécanismes de sauvegarde automatiques, l’application du principe de réciprocité doit être pleinement mise en œuvre dans tous les accords, afin de protéger non seulement la chaîne d’approvisionnement, mais aussi les consommateurs européens, contre les produits qui sont bien en deçà des normes environnementales, sociales et de qualité de l’UE. Par exemple, les rizières de plusieurs pays d’Asie et du Mercosur utilisent encore du tricyclazole, un puissant pesticide interdit dans l’UE. La récente tentative de la Commission européenne d’augmenter la limite maximale de résidus (LMR) pour le tricyclazole dans le riz de 0,01 à 0,09 mg/kg a heureusement été évitée.

Stratégie eau: les besoins en l’eau pour l’agriculture pas assurés

Le 4 juin, la Commission européenne a présenté sa Stratégie pour la Résilience de l’Eau, poursuivant un triple objectif : restaurer et protéger le cycle de l’eau, construire une économie sobre en eau, et garantir un accès à une eau propre et abordable ainsi qu’à des services d’assainissement pour tous.

Cette stratégie constitue un outil essentiel pour protéger les ressources en eau de l’UE et préserver la production agricole et la sécurité alimentaire dans les années à venir. Il est en effet fondamental de reconnaître que les agriculteurs européens ne « consomment » pas simplement de l’eau, mais qu’ils produisent de manière durable des aliments pour tous — ce qu’ils ne pourront plus faire s’ils n’ont pas accès à une quantité suffisante d’eau de bonne qualité.

Aujourd’hui, il est clair que nous devons produire davantage au niveau européen pour répondre à la demande croissante, tant mondiale qu’interne, non seulement à des fins alimentaires, mais aussi pour développer le secteur de la bioéconomie grâce à l’approvisionnement en biomasse et en bioénergie. Farm Europe estime notamment que atteindre les objectifs climatiques de l’UE à l’horizon 2030 nécessitera une augmentation de 13 % de la production agricole, qui devra passer à 25 % d’ici 2050.

Si la stratégie met justement l’accent sur la réduction de la consommation d’eau, l’amélioration de l’efficacité et la protection de la qualité de l’eau, elle manque toutefois d’un équilibre clair en matière de soutien concret à la production agricole et à la sécurité alimentaire, dans un contexte de changement climatique et d’investissements nécessaires en matière d’atténuation et d’adaptation.

En résumé, la stratégie manque de propositions concrètes sur l’usage de l’eau dans les différents secteurs. La Commission adopte une approche trop prudente vis-à-vis des infrastructures de stockage de l’eau, alors même qu’il est urgent de garantir l’accès à cette ressource et de mieux anticiper les aléas climatiques extrêmes. Elle insiste sur la priorité à donner aux solutions fondées sur la nature et n’apporte qu’un soutien conditionnel aux réservoirs artificiels, en précisant que leur mise en œuvre nécessite « une attention particulière ainsi qu’une planification et une coordination rigoureuses, de nombreux secteurs économiques ayant des besoins en eau différenciés au fil de l’année ». La Commission appelle également à réaliser des évaluations environnementales approfondies avant la construction de nouveaux barrages. Cette prudence traduit une réticence à engager les investissements à l’échelle nécessaire pour offrir aux agriculteurs visibilité et stabilité face à des conditions climatiques de plus en plus instables. Plus préoccupant encore, aucun projet de stockage d’eau financé par l’UE n’est annoncé pour améliorer la disponibilité de cette ressource pour l’agriculture. À l’inverse, un plan d’investissement européen dans le stockage d’eau permettrait de réduire la pression sur le budget de la PAC, déjà amputé de 54 % pour la période 2021-2027 en raison de l’inflation, en dissociant les investissements dans les infrastructures des fonds de la PAC et des Plans Stratégiques Nationaux.

Le principe « Water Efficiency First » constitue l’un des piliers de l’approche de la Commission, avec un objectif non contraignant d’amélioration de l’efficacité de l’eau d’au moins 10 % d’ici 2030 — ce qui implique en réalité un objectif de réduction des prélèvements. Toutefois, malgré les appels du Parlement européen, aucun objectif sectoriel n’est défini pour garantir une répartition équitable et réaliste des efforts entre les différents secteurs. Si l’amélioration de l’efficacité de la gestion de l’eau est essentielle dans tous les États membres, les agriculteurs ont avant tout besoin d’un accès fiable à l’eau pour maintenir leurs rendements et répondre à la demande croissante en biomasse.

Concernant la gestion de l’eau, dans sa communication, la Commission encourage les États membres à utiliser au maximum les pratiques agricoles résilientes. Nous partageons cette ambition, mais soulignons que tous les agriculteurs doivent être mis en capacité de le faire : l’autorisation des nouvelles techniques génomiques (NGT) doit être accélérée, plusieurs variétés de cultures prometteuses étant presque prêtes et susceptibles d’apporter des rendements supérieurs tout en réduisant les besoins en intrants et en eau. De même, l’agriculture de précision et numérique, la gestion des effluents d’élevage, et la circularité des nutriments issus d’une production animale durable doivent être encouragées et valorisées.

Sur le volet financier, la Commission présente plusieurs instruments prometteurs, tels que le programme « EIB Water » et le « Water Resilience Investment Accelerator ». Néanmoins, aucune garantie claire n’est donnée quant aux bénéfices concrets que ces outils apporteront au secteur agricole. Sans financement dédié pour les infrastructures hydrauliques et l’adaptation au changement climatique au niveau des exploitations, la stratégie risque de laisser les agriculteurs démunis et insuffisamment accompagnés.

Enfin, la stratégie propose un cadre environnemental ambitieux, mais elle reste insuffisante pour assurer la souveraineté agricole de l’Europe et sa productivité dans un climat en pleine mutation.

ACCORD US – UK : démantèlement du cadre multilatéral en vue ?

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé hier qu’ils avaient conclu un accord commercial.
Peu d’éléments concrets sont connus à ce stade : les déclarations se contentent de remarques générales, sans détails précis. Des négociations supplémentaires seront nécessaires avant qu’un véritable accord de libre-échange ne voie le jour.

Cela dit, certains points commencent à émerger, notamment sur le commerce agricole.
Selon les autorités américaines : « Cet accord commercial va considérablement élargir l’accès au marché britannique, créant une opportunité de 5 milliards de dollars pour de nouvelles exportations des agriculteurs, éleveurs et producteurs américains. »
Cela inclut plus de 700 millions de dollars d’exportations d’éthanol et 250 millions pour d’autres produits agricoles, comme le bœuf.

Côté britannique, on sait qu’un accord a été trouvé sur la suppression des droits de douane pour l’éthanol, et pour le bœuf dans la limite d’un quota de 13 000 tonnes. Aucun détail n’a été donné concernant les autres produits agricoles, même si l’on peut s’attendre à une suppression généralisée des droits de douane. Le Royaume-Uni a également précisé qu’il conserverait ses normes sanitaires et phytosanitaires (#SPS), ce qui signifie que seul le bœuf sans hormones et la volaille non traitée au chlore seront autorisés. Ce faisant, le Royaume-Uni évite également tout conflit avec son accord de libre-échange avec l’Union européenne.

Ainsi, à ce stade, l’impact sur les exportations de bœuf et de volaille devrait rester très limité. En revanche, l’impact sur le marché britannique de l’éthanol pourrait être bien plus significatif. Des incertitudes demeurent sur les échanges concernant le porc, les produits laitiers, les vins et spiritueux, les jus de fruits, les céréales et autres produits. Mais, comme évoqué, la tendance va vers une suppression des droits de douane.

À partir des éléments connus, plusieurs points méritent attention :

  • Pour la première fois depuis le Brexit, le Royaume-Uni conclut des accords commerciaux d’envergure avec de grands partenaires : l’Inde, puis les États-Unis dans la même semaine. Il faut rappeler que ce sont les deux précédentes administrations américaines qui avaient bloqué toute avancée. L’Union européenne fera donc face à une concurrence accrue sur le marché britannique.
  • Le tarif douanier américain uniforme de 10 % reste en place. Le Royaume-Uni, lui, ne prévoit pas de mesure de réciprocité. La volonté des États-Unis de maintenir ce tarif plancher de 10 % dans les accords à venir semble désormais établie.
  • Cet accord s’écarte clairement des règles fondamentales de l’OMC : les concessions accordées sont strictement bilatérales. Ce n’est pas un véritable accord de libre-échange, puisque les États-Unis conservent leurs droits de douane. L’accord viole donc le principe de la nation la plus favorisée, qui exige qu’en dehors d’un accord de libre-échange formel, toute concession tarifaire soit étendue à l’ensemble des membres de l’OMC.

Nous assistons peut-être au début du démantèlement du cadre multilatéral de l’OMC dans les échanges entre grandes puissances. Si les États-Unis concluent d’autres accords de ce type, comme ils l’annoncent, cette dynamique pourrait s’amplifier.

Allons-nous vers une coexistence de deux types d’accords commerciaux : ceux conformes à l’OMC, comme le défend l’Union européenne, et ceux fondés sur des négociations bilatérales sur mesure ? L’OMC survivra-t-elle ? Ou, bien que peu probable au vu du manque d’intérêt des États-Unis, une réforme en profondeur de l’OMC est-elle la seule voie pour préserver un cadre commun au commerce mondial ?

La simplification, enfin

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

BRUXELLES, le 14 mai 2025 — Beaucoup ont parlé de simplifier la PAC, mais très peu ont agi. Farm Europe se félicite que le Commissaire européen à l’agriculture, Christophe Hansen, ait décidé de faire avancer concrètement ce dossier, permettant ainsi à l’UE de tourner le dos aux dispositions les plus préjudiciables à la crédibilité de la Politique agricole commune et générant une surcharge administrative évidente et inutile au regard de ses performances.

Le paquet de simplification proposé remédiera aux incohérences les plus flagrantes du nouveau cadre de performance introduit par la précédente réforme. La Commission européenne envoie un signal positif en indiquant son intention d’aligner la réglementation sur l’agronomie, la réalité du travail des agriculteurs et leurs besoins pratiques afin de concilier production agricole et durabilité, y compris à travers la simplification attendue de plusieurs GAECs.

Une nouvelle approche des plans nationaux

En ce qui concerne la mise en œuvre de la PAC dans les États membres, l’objectif de la Commission de concentrer sa valeur ajoutée sur des changements stratégiques des plans nationaux, plutôt que de discuter de détails mineurs ou de rejeter des propositions pragmatiques, comme cela a été le cas depuis 2023, constitue un pas dans la bonne direction. Toutefois, la Commission doit pleinement jouer son rôle pour garantir la cohérence des ambitions des plans stratégiques nationaux, en facilitant leur mise en œuvre la plus opérationnelle possible. Ce travail est particulièrement nécessaire en ce qui concerne les BCAE. Certains pays ont rendu leur mise en œuvre trop complexe. C’est le cas, par exemple, d’une poignée d’États membres en ce qui concerne la mise en œuvre des BCAE5, qui pénalise lourdement certains secteurs et menace l’intégrité du marché intérieur, sans aucune justification agronomique. 

En ce qui concerne le régime en faveur des petits agriculteurs, Farm Europe appelle à une concurrence loyale au sein de l’UE, non seulement entre les pays, mais aussi entre les agriculteurs, afin que chacun puisse contribuer à l’objectif de durabilité, quelle que soit la taille de son exploitation. Cet outil doit rester ciblé sur les structures les plus éloignées de toute capacité administrative et très peu intégrées au marché. 

La gestion européenne des crises est moins coûteuse que la gestion nationale

En outre, des éléments de simplification des outils de gestion des risques à l’échelle nationale sont la bienvenue, mais Farm Europe s’inquiète du risque d’une gestion purement nationale des crises agricoles. La mise en place de réserves de crise par les États membres envoie un signal ambigu, compte tenu de la gestion désordonnée et variable des aides d’État autorisées en réponse à la Covid et à la guerre en Ukraine. La mesure proposée dans ce paquet de simplification ne doit pas se substituer à une réserve de crise européenne renforcée. Pour être véritablement efficace, la gestion des crises graves ne peut être assurée qu’au niveau communautaire, grâce à un mécanisme combinant solidarité, incitations à renforcer les outils de gestion des risques dans les exploitations agricoles et prise en charge de ces outils par l’Europe en cas de crise grave. 

Il s’agit d’une question d’efficacité économique et d’efficience dans l’utilisation des fonds publics. Selon les estimations de Farm Europe, une réserve de crise européenne de 2 milliards d’euros coûte cinq fois moins cher que des réserves de crise nationales distinctes offrant le même niveau de couverture. Comme l’a souligné le rapport Draghi, la mutualisation et la solidarité sont des piliers de l’ambition européenne, mais aussi du pragmatisme budgétaire.

Forum 2025 : L’urgence d’un plan de relance de la production agricole européenne

A l’occasion du Global Food Forum qui s’ouvre 12 mai, marquant ses 10 ans, Farm Europe dévoilera la mise à jour de son radar de durabilité et de souveraineté des systèmes alimentaires de l’UE et présentera un nouvel indicateur, montrant l’érosion des bastions traditionnels de l’agriculture européenne — les grandes cultures et l’élevage. Cette tendance est associée à une dégradation des indicateurs sociaux-économiques et à une poursuite de l’amélioration des indicateurs environnementaux. Le Forum, qui réunit plus de 150 responsables politiques et économiques de l’agriculture européenne, travaillera sur des pistes d’actions concrètes pour « relancer le moteur de croissance durable de l’agriculture européenne », et répondre aux besoins de plus en plus marqués en produits agricoles, tant à l’échelle européenne que dans le monde. L’analyse des besoins alimentaires et non alimentaires, réalisée par Farm Europe, anticipe une croissance nécessaire de la production agricole européenne de 13% d’ici à 2030 et de 25% d’ici à 2050 pour jeter les bases d’une réelle autonomie stratégique du Continent. 

Le radar du durabilité et souveraineté long terme est un outil d’analyse qui met en valeur les dynamiques en cours et la santé du secteur agricole et alimentaire de l’Union européenne à travers 12 indicateurs dynamiques et 12 indicateurs de situation. 

Il fait apparaître que l’Union européenne reste une puissance agricole, avec une balance solide pour l’alimentation humaine, tant en produits végétaux qu’animaux. De plus, les transitions environnementales sont largement engagées avec une dynamique positive des indicateurs environnementaux, tant sur le plan des usages de produits phytosanitaires les plus virulents que des émissions. 

Toutefois, les points noirs restent les indicateurs sociaux économiques de l’agriculture européenne, avec des revenus en berne, ainsi qu’une politique restrictive limitant la capacité de l’agriculture européenne à répondre à la demande en alimentation animale et en matière première pour la bioéconomie. 

UNE DEGRADATION DES POINTS FORTS HISTORIQUES

Au-delà des méga-trends, le nouvel indicateur, dévoilé à l’occasion du Global Food Forum, fait apparaître les dynamiques récentes. Il met en lumière une dégradation rapide des indicateurs de souveraineté agricole sur les postes traditionnellement forts de l’Union européenne : les céréales et la viande. De même, les indicateurs sociaux-économiques poursuivent leur chute avec une accélération de la restructuration en cours et des revenus agricoles en berne, malgré la légère hausse du budget des ménages consacrés à l’alimentation. 

Sur le plan environnemental, les indicateurs confirment leur progression. Les émissions à la production refluent, le changement de structure des ventes de produits phytosanitaires se prolonge. L’amélioration de la qualité de l’eau se poursuit, mais ce défi est remplacé par celui de la disponibilité. En revanche, le recul de l’élevage provoque une perte des prairies et un dégagement du stock de carbone associé. La contribution à la bioéconomie est contrastée avec une dynamique positive en matière de biogaz, mais une pression forte des importations sur la production européenne de bioénergie, mettant à mal l’autonomie stratégique de l’UE en la matière. 

Ces tendances sont étroitement liées aux dynamiques géopolitiques mondiales, aux défis du changement climatiques, aux évolutions structurelles en cours dans le secteur agricole, mais aussi aux choix politiques réalisés ces dernières années par l’Union européenne. Redresser ces indicateurs est pourtant une urgence. Selon l’analyse de Farm Europe, l’Union européenne devra augmenter de 13% sa production d’ici à 2030 et de 25% d’ici à 2050 pour répondre aux besoins d’une économie décarbonée. 

Ces dernières années ont été marquées par un reflux de l’investissement public à l’échelle de l’Union européenne, avec la baisse de 85 milliards d’EUR des financements de la Politique agricole commune au cours de la période 2021-2027 en valeur réelle comparée à 2020, le choc inflationniste n’ayant été compensé que très partiellement à l’échelle nationale, et ce, de façon très disparate d’un Etat membre de l’UE à l’autre, certains pays restant sur le bord du chemin. 

Dans ce contexte, Farm Europe appelle à un réel plan de relance de l’agriculture européenne, par la mobilisation de moyens budgétaires nécessaire et la mise en cohérence de l’ensemble des politiques de l’UE ayant un impact sur l’agriculture pour amorcer une intensification durable de la production. 

Équilibre nutritionnel, économie, environnement : l’élevage est une chance pour l’Europe

Farm Europe se félicite de l’annonce, par la Commission européenne, du lancement d’un processus de travail dédié à l’élevage et souhaite pleinement contribuer à la construction en présentant ses propositions pour une stratégie renouvelée de l’Union européenne pour son secteur de l’élevage. Farm Europe estime que l’Union européenne doit tourner la page de cinq années d’idées reçues et d’une vision erronée, pessimiste et négative de l’élevage. Face aux défis nutritionnels, économiques, climatiques et environnementaux, l’élevage « Made in Europe » est une opportunité, tant pour notre continent que pour la planète. En période de tensions géopolitiques, l’UE doit plus que jamais garantir son autonomie stratégique. 

“Une stratégie ambitieuse pour le  secteur de l’élevage de l’UE doit pouvoir s’appuyer sur une boîte à outils complète pour consolider les acquis, un soutien économique pour mieux protéger et aider le secteur à rebondir, et des investissements ciblés pour relever les défis et construire le secteur de l’élevage de demain, capable d’irriguer tous les territoires de notre continent, des zones les moins favorisées comme les montagnes aux zones intermédiaires comme les plus productives où la complémentarité entre les cultures et l’élevage est un atout”, a souligné Ettore Prandini, chair of the Strategic Committee de Farm Europe à l’occasion de la Conférence sur l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation organisée par la Commission européenne. . 

 La future stratégie devra permettre de :

  • Relancer la production en Europe
  • Optimiser pleinement les bénéfices positifs de l’élevage
  • Investir et préparer l’avenir 
  • Mettre fin à la frénésie normative au profit d’une stratégie permettant de créer de la valeur ajoutée et de la segmentation sur les marchés
  • Valoriser pleinement et contribuer au déploiement de la bioéconomie

Ces cinq principes de base doivent permettre au secteur de l’élevage du futur d’être économiquement résilient, au cœur d’une véritable stratégie de souveraineté agricole européenne et, enfin, pleinement engagé dans la lutte contre le changement climatique, le bien-être animal et la protection des ressources naturelles par une réelle valorisation de ses contributions et une optimisation de ses impacts, ainsi qu’une source de prospérité.

Ils doivent également permettre de construire une vision commune et partagée au niveau de l’Union européenne, en faisant de la diversité des territoires et des savoir-faire de l’Union une richesse. Enfin, ils seront un levier fondamental pour redonner de l’attractivité aux filières d’élevage auprès d’une nouvelle génération d’éleveurs engagés et confiants dans leur avenir. 

Pour permettre la construction d’un consensus solide, Farm Europe recommande à la Commission européenne de reprendre l’approche qui a démontré son efficacité pour le secteur du vin à travers la création d’un Groupe de Haut Niveau  en réunissant  des responsables européens, des représentants des acteurs économiques et des représentants des ministères nationaux et des autorités régionales les plus impliqués dans l’avenir de l’élevage dans l’Union. 

Une telle initiative doit permettre non seulement de faciliter l’émergence d’un consensus, mais aussi de développer une feuille de route précise pour sa mise en œuvre au cours des cinq prochaines années, offrant ainsi la visibilité nécessaire aux acteurs économiques ébranlés par le climat d’incertitude créé par les campagnes négatives orchestrées et instrumentalisées de ces dernières années. 

Dans ce cadre, rassemblant le fruit des travaux et réflexions récentes, Farm Europe a préparé sa contribution initiale à ce que pourrait être une stratégie élevage, sous la forme d’une brochure rappelant que ce secteur est une chance pour l’Europe, et l’importance de la complémentarité entre le monde animal et végétal. Ce document est disponible ici, et servira de base aux futurs travaux de Farm Europe.

Paquet Vin: un pas important en avant, le dialogue doit se poursuivre

La proposition présentée aujourd’hui par la Commission européenne représente une réponse nécessaire et positive à la crise actuelle qui touche le secteur viticole européen et aux demandes exprimées par le Groupe de Haut Niveau sur le Vin.

Les mesures exposées dans la proposition présentée par le Commissaire Hansen constituent un premier pas positif, mais il est essentiel de continuer à travailler pour écouter les acteurs du secteur et garantir ainsi des développements positifs à moyen et long terme. Cette méthode de travail est nécessaire pour restaurer le dynamisme nécessaire pour surmonter les défis à venir. Il est crucial que la discussion reste ouverte, assurant un soutien continu et structuré de la part des institutions européennes.

Le secteur viticole, pilier de l’économie européenne, fait face non seulement à des défis internes, mais aussi à ceux provenant du contexte international. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une approche cohérente qui intègre de manière harmonieuse toutes les politiques européennes, en particulier dans des domaines clés tels que le commerce, la promotion, la résilience en matière d’eau et la numérisation de l’agriculture. Les politiques et les mesures doivent aller plus loin et aborder tous les domaines qui impactent le secteur, afin de créer une vision stratégique globale et à long terme.

Le vin est fortement lié aux marchés internationaux et doit être soutenu par des politiques garantissant un accès à des marchés ouverts et dynamiques, capables de faire face aux crises mondiales et aux tensions internationales. À cet égard, il est essentiel d’équiper le secteur d’outils qui lui permettent de réagir rapidement aux défis externes et de continuer à prospérer à long terme.

Un autre aspect critique est le travail sur la consommation. Il est nécessaire d’écouter les besoins des consommateurs, de répondre à leurs attentes tout en évitant la diabolisation du secteur. Il est important d’éviter des approches non scientifiques qui nient la signification culturelle et sociale de la consommation modérée de vin, un élément profondément ancré dans les traditions et les habitudes de nombreuses cultures européennes.

La méthode de consultation « ascendante » qui a guidé la proposition de la Commission a prouvé son efficacité. Dans ce cas, la collaboration entre les institutions, les agriculteurs et les opérateurs du secteur a donné des résultats concrets. Ce modèle pourrait être appliqué avec succès à d’autres secteurs, comme l’élevage, où le besoin de réponses rapides et ciblées est tout aussi urgent.

Farm Europe appelle toutes les institutions et parties prenantes à poursuivre le dialogue constructif afin de renforcer encore un secteur viticole européen résilient et compétitif, capable de relever les défis futurs avec un nouvel élan.

L’UE DOIT DÉFENDRE SES INTÉRÊTS OFFENSIFS EN AGRICULTURE

​​Il est désormais fort probable que la décision des États-Unis de rétablir les droits d’importation sur l’acier et l’aluminium en provenance de l’UE, ainsi que la réponse inévitable de l’UE par des mesures de représailles, conduisent à une guerre commerciale dont la fin n’est pas en vue.

L’UE prévoit de rétablir ses mesures de représailles, suspendues depuis plusieurs années après une trêve négociée. Celles-ci incluent certaines exportations agricoles américaines, comme le maïs et le soja, mais aussi d’autres produits clés – comme le bourbon – qui pourraient déclencher de lourdes contre-mesures de la part des États-Unis.

Le Président américain a d’ailleurs publiquement déclaré que les États-Unis riposteraient avec encore plus de vigueur, menaçant d’imposer des droits de douane de 200 % sur les vins européens.

Le décor est donc planté pour une guerre commerciale entre les États-Unis et l’UE, et malheureusement l’agriculture en fait partie, bien qu’elle n’ait pas été le point de départ du conflit.

Nous examinerons ce que cela signifie pour le secteur agricole de l’UE, qui a les meilleures cartes en main, et à quoi pourraient ressembler les résultats. Tout dépendra largement de la capacité de l’UE à rester unie et à mobiliser sa puissance pour protéger ses intérêts offensifs, en particulier dans le secteur agroalimentaire, déjà confronté à un manque de compétitivité et à des tensions avec la Chine.

LE RISQUE DE PERTE DE PARTS DE MARCHÉ POUR L’AGRICULTURE ET L’AGROALIMENTAIRE EUROPÉENS

L’UE bénéficie depuis longtemps d’un excédent commercial agricole important avec les États-Unis. En 2023, elle a exporté pour 27 180 millions d’euros et importé pour 11 744 millions d’euros, soit un excédent de 15 436 millions d’euros.

Les États-Unis sont notre deuxième marché d’exportation après le Royaume-Uni, représentant 12 % de nos exportations.

Une analyse plus approfondie de la composition du commerce UE-États-Unis montre que l’UE exporte principalement des produits transformés, tandis qu’elle importe surtout des matières premières.

D’après les dernières données de 2024, parmi nos principales exportations figurent :

  • Vins (4 894 millions d’euros)
  • Spiritueux (2 890 millions d’euros)
  • Huile d’olive (2 056 millions d’euros)
  • Fromages (1 306 millions d’euros)

D’autres produits tels que la bière, le chocolat, les pâtes, les jambons, le beurre et diverses préparations alimentaires dépassent également la centaine de millions d’euros d’exportations annuelles.

Du côté des États-Unis, les principales exportations vers l’UE sont :

  • Soja (2 588 millions d’euros)
  • Fruits et noix (2 200 millions d’euros)
  • Spiritueux (1 076 millions d’euros)

Cette disparité entre la nature de nos exportations et importations soulève une question cruciale.

Les États-Unis peuvent facilement trouver d’autres débouchés pour leurs exportations de soja en cas de blocage en Europe. Le soja étant une matière première, si nous cessons d’importer des États-Unis au profit de l’Amérique du Sud, d’autres marchés absorberont aisément le soja américain en remplacement.

En revanche, les exportations de vin de l’UE ne peuvent pas être aussi facilement redirigées vers d’autres marchés. Les spécificités commerciales et marketing du vin rendent impossible la compensation des milliards perdus aux États-Unis par une simple augmentation des ventes ailleurs. L’UE pourrait augmenter sa part de marché sur d’autres marchés, mais au prix d’une baisse des prix et des marges.

Le même raisonnement s’applique aux exportations européennes de fromages, de jambons et d’huile d’olive.

Si l’UE perd le marché américain pour ses fromages et jambons de qualité supérieure, il lui sera presque impossible de trouver des marchés de substitution ou d’augmenter sa présence sur les marchés existants.

Le cas est encore plus flagrant pour l’huile d’olive : l’UE est de loin le premier producteur mondial avec peu de concurrents, ce qui signifie qu’il n’existe que peu d’opportunités pour évincer d’autres acteurs. De plus, il est quasiment impossible de remplacer les autres huiles alimentaires sur le marché, car les prix et les habitudes alimentaires sont des obstacles majeurs.

On pourrait faire des arguments similaires pour d’autres produits transformés à forte valeur ajoutée.

Principaux enseignements de cette analyse :

  • L’UE, qui jouit d’un important excédent commercial agroalimentaire avec les États-Unis, a potentiellement plus à perdre dans ce secteur en cas d’escalade.
  • Les exportations agroalimentaires européennes sont plus difficiles à rediriger vers d’autres marchés, ce qui amplifierait les pertes commerciales.
  • Pour défendre ses intérêts offensifs, l’UE doit orienter ses représailles vers d’autres secteurs et exploiter les marchés de consommation où les grandes entreprises américaines (GAFAM) ne peuvent pas se permettre de perdre du terrain.

LES GUERRES COMMERCIALES FONT DES DÉGÂTS DES DEUX CÔTÉS

Une guerre commerciale entre les États-Unis et l’UE nuira aux deux parties. L’économie souffrira, les emplois aussi. Nous nous concentrerons cependant sur les conséquences pour l’UE.

L’ampleur des dégâts dépendra de l’ampleur du conflit, du nombre de produits concernés et des niveaux tarifaires appliqués.

Si les États-Unis ignorent totalement leurs obligations à l’OMC et imposent des droits de douane généralisés sur les importations européennes, l’impact sera considérable, et les États-Unis ne sortiront pas indemnes des représailles justifiées de l’UE. Les pertes économiques seront lourdes des deux côtés.

Toutefois, ce scénario n’est pas le plus probable. Il ne fait cependant aucun doute que les États-Unis appliqueront dans une certaine mesure leur nouvelle politique de réciprocité, imposant des droits de douane qu’ils jugent équivalents à ceux qu’ils subissent en Europe.

Il est clair que cela mettra en péril l’acquis du GATT et de l’OMC.

Le Président américain a déjà indiqué que toute riposte de l’UE entraînerait une surenchère, avec des contre-représailles pouvant aller jusqu’à des droits de douane de 200 % sur les vins. Jusqu’où cela ira-t-il ? Comment éviter une guerre commerciale qui dégénère sans fin ?

L’UE se considère comme un défenseur des règles de l’OMC et veut les faire respecter, alors que les États-Unis s’en détournent pour favoriser leurs intérêts nationaux avec une approche mercantiliste.

CONCLUSION

Les tensions initiées par les États-Unis sont particulièrement nuisibles au secteur agricole européen.

L’UE a plus à perdre qu’eux dans cette guerre commerciale, avec un excédent commercial agroalimentaire significatif et des produits difficilement redirigeables vers d’autres marchés.

Bien que les représailles de l’UE soient compréhensibles et justifiées, il est essentiel d’éviter une escalade dans l’agriculture et l’alimentation, qui inciterait les États-Unis à en faire de même.

Un accord négocié est dans l’intérêt du secteur. Si un tel accord est impossible, l’UE doit minimiser l’impact sur l’agriculture via des mesures de compensation économique et en ciblant d’autres secteurs.

L’UE défend un commerce mondial basé sur des règles, tandis que les États-Unis poursuivent une politique nationaliste de rééquilibrage du commerce.

À un moment où la coopération transatlantique est cruciale pour relever des défis mondiaux comme le changement climatique et la sécurité alimentaire, les négociateurs doivent trouver des solutions innovantes pour parvenir à un accord et éviter une guerre commerciale destructrice.