Simon Coveney: « L’agriculture peut et doit faire plus sur le changement climatique »

Le ministre irlandais de l’Agriculture de l’Alimentation et de la Mer, Simon Coveney s’est félicité de l’accord historique sur le changement climatique obtenu à Paris, par 195 pays de la planète.

Parlant lors d’une conférence Farm Europe le 14 décembre, à Bruxelles, le Ministre Coveney a dit: « Il est tout à fait approprié de discuter aujourd’hui de la durabilité, deux jours après l’accord de Paris qui vise à limiter l’augmentation globale des températures à mois de 2 degrés, et à poursuivre l’effort pour atteindre moins de 1,5 degrés à travers des engagements contraignants à réduire les émissions de gaz à effet de serre ».

Le ministre a indiqué que l’accord de Paris inclut, en particulier, des points clefs pour le secteur agricole, alimentaire et forestier. « Il est également tout à fait approprié que les dirigeants mondiaux continuent de reconnaitre, à travers l’Article 2 de l’Accord, que, dans nos efforts pour prévenir le changement climatique, nous le faisions d’une manière qui ne compromet par la production alimentaire. Je me réjouis du fait que l’Accord de Paris reconnaisse la priorité fondamentale de sauvegarder la sécurité alimentaire et d’en finir avec la faim dans le monde, et en particulier les systèmes de production vulnérables, sensibles aux impacts négatifs du changement climatique. Ces aspects de l’Accord de la COP21 sont cohérents avec la décision du Conseil européen de 2014, lorsque les 28 chefs d’Etat et de gouvernement ont adoptés l’intensification durable comme politique européenne pour l’agriculture et le changement climatique« .  IMG_3187

Le ministre a également relevé que l’Accord de la COP21 inclut une reconnaissance claire du role des forêts
dans la lutte contre le changement climatique et la nécessité de compter à la fois les émissions et le stockage, « c‘est une chose que le gouvernement irlandais a mis en avant à l’échelle européenne et internationale depuis des années« . Parlant devant une audience de décideurs européens, et de parties prenantes à Farm Europe, le ministre a toutefois souligné que les engagements de la COP et du Conseil européen ne signifient pas qu’il y aura de « laisser-passer » pour l’agriculture dans l’effort global de lutte contre le changement climatique. Il a indiqué que l’agriculture et le secteur forestier peuvent et doivent jouer un rôle clef dans l’adaptation et la limitation du changement climatique.

« En Irlande, notre ambition est de devenir un leader mondial dans la production alimentaire durable. Nous avons déjà une agriculture extrêmement efficace sur le plan climatique, mais nous voulons faire encore plus et assurer que nous sommes et restons les producteurs au monde les plus durables pour le lait, la viande et d’autres produits« . Le ministre a également assuré que cet engagement manifeste se traduit dans le programme de développement rural irlandais, d’une valeur de près de 4 milliards d’euros sur 7 ans focalisés sur les bénéfices environnementaux, mettant en pratique et au service des agriculteurs les dernières innovations en matière de recherches et de pratiques durables.

« Nous allons continuer à mettre en oeuvre des mesures pour réduire l’intensité d’émissions de gaz à effet de serre de la production alimentaire encore davantage, y compris à travers le « beef data and genotics programme », le programme agroenvironnemental « green low carbon » et le navigateur carbone, les transferts de connaissances. Le programme « Origin Green » apporte une possibilité unique de vérifier l’empreinte carbone au niveau des exploitations et permet de valoriser ceci auprès des acheteurs internationaux qui sont de plus en plus demandeurs d’information sur la durabilité de leurs achats. En même temps, nous stockons des quantités significatives de carbone à travers notre programme de re-forestation qui permettra de planter 44.000 hectares dans les 5 prochaines années« .

Le ministre a également souligné que « Food Wise 2025 », la nouvelle stratégie irlandaise de développement du secteur agroalimentaire a placé la durabilité de la production au centre des objectifs et définit une série de recommandations spécifiques pour gérer la croissance de façon durable et de mesurer et suivre la durabilité du secteur.

Plus d’informations

UNFCCC 1992

http://unfccc.int/files/essential_background/background_publications_htmlpdf/application/pdf/conveng.pdf

1992 UNFCCC (Article 2):

The ultimate objective of this Convention and any related legal instruments that the Conference of the Parties may adopt is to achieve, in accordance with the relevant provisions of the Convention, stabilization of greenhouse gas concentrations in the atmosphere at a level that would prevent dangerous anthropogenic interference with the climate system.

Such a level should be achieved within a time-frame sufficient to allow ecosystems to adapt naturally to climate change, to ensure that food production is not threatened and to enable economic development to proceed in a sustainable manner.

Paris Agreement 2015

http://unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/eng/l09r01.pdf

Preamble

Recognizing the fundamental priority of safeguarding food security and ending hunger, and the particular vulnerabilities of food production systems to the adverse impacts of climate change,

Article 2

Increasing the ability to adapt to the adverse impacts of climate change and foster climate resilience and low greenhouse gas emissions development, in a manner that does not threaten food production; 

Article 4.1

In order to achieve the long-term temperature goal set out in Article 2, Parties aim to reach global peaking of greenhouse gas emissions as soon as possible, recognizing that peaking will take longer for developing country Parties, and to undertake rapid reductions thereafter in accordance with best available science, so as to achieve a balance between anthropogenic emissions by sources and removals by sinks of greenhouse gases in the second half of this century, on the basis of equity, and in the context of sustainable development and efforts to eradicate poverty.

Article 5.1

Parties should take action to conserve and enhance, as appropriate, sinks and reservoirs of greenhouse gases as referred to in Article 4, paragraph 1(d), of the Convention, including forests.

Horacio G. Aleman, agitateur d’idées pour Farm Europe sur les thèmes étiquetage et chaine alimentaire

DSC_0156 (2)Farm Europe se réjouit d’accueillir Horacio Gonzalez Aleman dans son équipe de contributeurs, à compter d’aujourd’hui. Expert bien connu, tant en Espagne qu’à l’échelle européenne, Horacio est juriste, diplômé en études européennes et économie alimentaire.

Il apporte plus de 25 ans d’expérience de la Chaine alimentaire, accumulé dans de nombreuses fonctions au sein d’organisation de l’univers du food&drink, tant à l’échelle nationale qu’européenne, et à l’OCDE (BIAC).

Horacio a une connaissance approfondie des affaires règlementaires, du marché intérieur et des dossiers économiques ayant un impact sur l’industrie alimentaire.

Horacio sera l’animateur de Farm Europe pour les groupes de travail sur la chaine alimentaire et les aspects relatifs à l’étiquetage.

Première analyse du paquet de mesure d’urgence présenté par la Commission le 7 septembre

En résumé, clairement, la Commission se donne un peu de temps. Et il faudra attendre le Conseil informel des ministres de l’agriculture de fin septembre pour juger de l’ambition des mesures annoncées hier et voir, à terme, si elles ont à terme un impact sur le marché.

Il s’agit à ce stade d’un assemblage de mesures diverses, un peu hétéroclite, mais avec quelques éléments  intéressants, en particulier:

  • Développement de nouveaux instruments financiers via Banque Européenne d’Investissement (BEI) : Cela peut être une réponse pour les exploitations qui sont très endettées quand les marchés sont au plus bas – mais tout reste à faire pour bâtir la mesure avant qu’elle ne porte ses fruits. Mais il s’agit là d’une piste intéressante. Car elle répond à une problématique réelle de nombreuses exploitations, notamment celles ayant investi dans la perspective de la fin des quotas.

Sont aussi évoqués :

  • Le renforcement de l’aide au stockage privé : l’augmentation du niveau d’aide publique pour le stockage privé peut pousser les opérateurs à stocker volontairement davantage. Le nouveau niveau de l’aide n’est pas annoncé, ni la durée d’obligation de maintien en stock. Donc, il est difficile de juger de l’efficacité de la mesure à ce stade. Si elle est bien calibrée, elle peut dans un certaine mesure être un équivalent politiquement moins sensible, au recours à une intervention renforcée. Si elle est véritablement incitative, elle pourra contribuer à un rééquilibrage sur le court terme entre l’offre et la demande.
  • L’encouragement à développer le recours au mécanisme de stabilisation des revenus, et notamment les systèmes d’assurance. La mesure est prévue de façon embryonnaire dans le second pilier de la PAC actuelle. Face à la volatilité des marchés, dont la crise actuelle est une nouvelle illustration, c’est une piste sur laquelle l’UE devrait travailler sérieusement.

Par ailleurs :

500 millions d’aide « ciblés » pour le secteur laitier répartis en enveloppe par Etat membre. Cela annonce des négociations compliquées et donc il y a un risque réel de saupoudrage financier. Pour être efficace, il faudrait que la mesure soit très ciblée. Si ce n’est pas le cas, c’est 500 millions d’euros à répartir entre plus d’un million de producteurs, ce qui, au final, ne fait pas grand chose.

 

Lait : gérer les turbulences pour renforcer le potentiel de croissance européen

Le think tank Farm Europe a tenu une réunion de réflexion le 22 juillet 2015 sur la situation difficile traversée par la filière laitière européenne. Celle-ci a associé des représentants des transformateurs et des producteurs pour faire le point sur les outils actuels de suivi des marchés, les récentes évolutions des cours et explorer les mesures de gestion à disposition de l’Union européenne dans le cadre de la PAC réformée, à l’échelle européenne.

Avec un prix spot à 26 centimes aux Pays-Bas et une poursuite de la chute des cours du lactoserum, il apparaît de plus en plus clairement que, dans bien des régions de l’UE, la filière lait est entrée dans une zone de turbulence de nature à nécessiter, à court terme, un engagement européen cohérent et coordonné pour faire face à la conjonction exceptionnelle de plusieurs phénomènes : embargo russe, retrait du marché des acheteurs chinois, renchérissement du coût de l’alimentation animale et collecte élevée dans la plupart des grandes zones de production mondiale. Ces phénomènes interviennent alors même que l’ensemble de la filière est dans une phase d’adaptation majeure dans le nouveau contexte politique et économique lié à la fin de l’encadrement public des volumes de production.

L’enjeu des prochains mois sera donc de réussir la fin des quotas, d’éviter qu’une crise ponctuelle remette en cause durablement le potentiel de production de l’UE et casse la dynamique positive de ces dernières années en réaffirmant un élément clef de la politique européenne en matière agricole : la volonté de maintenir une production laitière dynamique sur l’ensemble du territoire européen, de façon durable et équilibrée.

Dans ce cadre, la filière européenne a engagé des investissements considérables pour augmenter sa capacité de production et s’adapter au nouveau cadre politique communautaire : près de 3 milliards d’EUR de projets de construction, d’extension ou de modernisation des infrastructures de transformation ont été recensés pour la seule année 2014, auxquels il faut ajouter les investissements tout aussi considérables réalisés dans les exploitations agricoles elles-mêmes.

Sur la base de la PAC telle qu’elle est aujourd’hui, les institutions communautaires disposent d’une large capacité d’action pour aider la filière à faire face à une situation difficile et donc pour apporter des réponses véritablement communautaires permettant d’éviter une renationalisation de la gestion des crises en réponse à des situations d’urgence. Et ce, d’autant plus qu’elles ont également les moyens budgétaires pour le faire, sans toucher à la réserve de crise, si tant est que la Commission européenne préserve le budget de la PAC, sans opérer des transferts vers d’autres postes.

Les différentes possibilités d’actions doivent donc être analysées pour préserver la capacité de la filière à jouer pleinement son rôle central au service de la croissance et de l’emploi des zones rurales de l’UE.

Le groupe de réflexion tenu ce jour a débouché sur les options suivantes à approfondir dans le cadre de Farm Europe avec les partenaires de la filière :

  • Outils financiers. Un dispositif d’aide aux exploitations asphyxiées par la charge de la dette pour gérer les difficultés de très court terme devrait être envisagé à l’échelle communautaire. Il pourrait permettre de suspendre le remboursement du capital des prêts en cours, avec prise en charge des intérêts pour une période de 6 à 9 mois, avec si besoin consolidation de la dette. Ce dispositif pourrait être géré par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et être ciblé sur les exploitations en grande difficulté ayant une viabilité à long terme avérée. Une telle mesure aurait un double impact : d’une part aider les exploitations en phase de montée en puissance à passer un cap difficile et d’autre part réaffirmer la confiance et l’ambition de l’Union européenne pour son secteur lait, favorisant ainsi l’investissement à long terme.
  •  Aide complémentaire. Afin de soutenir la trésorerie des exploitations de taille plus modeste dans les zones défavorisées qui ne sont pas nécessairement concernées par des problèmes d’endettement, mais affectées par la chute des cours, une aide ciblée, plafonnée aux 30 premières vaches pourrait être envisagée. Ces aides d’urgence pourraient être débloquées sur la base de l’article 219 de l’OCM unique.
  •  Filets de sécurité traditionnels. Sans remettre en cause l’orientation vers le marché, il est envisageable d’adapter le prix d’intervention pour adresser un signal aux opérateurs limitant la spirale baissière. Un relèvement par exemple à 25 centimes n’aurait pas d’impact budgétaire et resterait en dessous des coûts de production, évalués, par exemple en Bavière, à 29,6 centimes/litre. Au-delà du signal adressé aux opérateurs, cette décision redonnerait du sens à l’intervention, qui, fixée à 21 centimes, est pour le moment déconnectée de la réalité du marché.
  •  Mesures de promotion. Etant donné le temps nécessaire au montage des campagnes de promotion, des opérations de promotion soutenues par l’UE permettraient de renforcer la visibilité de l’origine européenne au moment de la reprise, en 2016, ceci étant d’autant plus important que les grands concurrents de l’UE ont accumulé des stocks conséquents. Ces mesures devraient être annoncées rapidement pour que les opérateurs s’organisent. De plus, une réflexion devrait avoir lieu tant sur les moyens qui doivent être à la hauteur des ambitions pour être efficaces, que sur le ciblage de campagnes, avec notamment la question de la place accordée aux marques. Nombre de bassins de production investissent dans le développement de marques pour mieux valoriser leur lait. L’absence et les limitations très fortes en matière de présence des marques dans le cadre des outils de promotion européens rend la pertinence même de ces outils très limités par rapport à la réalité des marchés, tant sur le marché intérieur qu’à l’international.
  • Dans la perspective d’apporter des réponses structurantes sur le plus long terme, quatre sujets seront travaillés pour des mises en œuvre à moyen terme :
    • les réponses que peuvent apporter des outils assurantiels au secteur laitier, notamment en matière d’évolution des revenus et/ou des marges des exploitations ;
    • les conditions pour une utilisation plus efficace des principes avancés par le paquet lait de 2012 ;
    • la possibilité de cibler ou régionaliser davantage les outils de gestion des marchés,
    • s’agissant des exploitations situées dans des zones reculées, une aide modulable à la collecte pourrait être mise en place à l’échelle communautaire de façon à réduire l’écart de compétitivité structurel des exploitations. Le coût de la collecte – qui va de 0 à 4 centimes par litre de lait..

 

Des avancées importantes ont été réalisées ces derniers mois, à travers le renforcement de l’Observatoire européen du marché du lait. Néanmoins, celui-ci n’est pas, pour l’heure, en mesure d’appréhender de façon dynamique l’évolution des marges des producteurs fortement affectés par le renchérissement du coût de l’alimentation animale. Il ne permet donc pas d’alimenter des décisions politiques permettant d’anticiper les crises pour une filière qui est un maillon clef de la stratégie de croissance et d’emploi dans le secteur agricole et agroalimentaire européen.

Augmenter le prix d’intervention des produits laitiers n’est ni un gros-mot ni une baguette magique

Durant les dernières semaines l’ensemble des appels – et ils sont nombreux – en vue d’une augmentation du prix d’intervention des produits laitiers ont buté sur un mur à la Commission européenne, celle-ci reprenant l’argument de l’orientation vers le marche et un rappel à l’histoire des montagnes de beurre et des lacs de lait.

Le débat sur la meilleure façon de gérer les marchés agricoles est une élément clef pour l’avenir du secteur lait européen. Il nécessite donc un effort pour aller au-delà des discours simplistes et d’étudier précisément les arguments pour ou contre telle ou telle option. Les attitudes extrêmes ne font rien d’autre qu’affaiblir la position de l’Union européenne, alors que l’ensemble des grands acteurs du marché mondial développent des politiques offensives.

Tout d’avoir qu’est-ce que sont les outils d’intervention ?

Premièrement, l’intervention est basé sur un mécanisme d’achats publics déclenchés si le marché chute en dessous d’un prix fixé à l’échelle européenne. Utilisé de façon adéquate, le système n’est pas dispendieux pour les contribuables, au contraire. Les autorités publiques achètent lorsque les marchés sont bas, et revendent une fois les cours raffermis. Donc, il ne s’agit pas un débat sur une utilisation inconsidérée des deniers publics.

Deuxièmement, dans un système orienté vers le marché, les prix d’intervention sont fixés en dessous des coûts de production pour éviter une situation où des producteurs non compétitifs produiraient non plus pour le marché, mais uniquement pour l’intervention publique de façon structurelle. La question qui se pose donc, simple à poser, difficile à résoudre dans une Europe à 28 Etats membres est la suivante :

Le seuil de déclenchement actuel de 21,7 centimes offre-t-il un filet de sécurité suffisant pour éviter que les producteurs compétitifs disparaissent en situation exceptionnelle ? Quel niveau serait adéquat et suffisamment bas pour décourager les producteurs qui serait tentés de devenir des professionnels de l’intervention ?

Troisièmement, on peut se demander si un système est nécessaire aujourd’hui ? On peut être tenté de répondre qu’aucune solution meilleure n’a été trouvée pour le moment au niveau Européen en cas de situation de marché difficile (ayant en tête que l’un des objectifs clefs de la politique agricole européenne est de stabiliser les marchés et de maintenir une production agricole dynamique sur l’ensemble du territoire de l’UE) – mais ce serait une réponse sans doute insuffisante. Ces dernières années – et particulièrement en 2009 – le prix d’intervention a servi de niveau plancher pour le marché – en d’autres termes de limite au-delà de laquelle une situation déjà extrêmement difficile ne peut plus se dégrader davantage. Cela signifie que le prix d’intervention n’est pas uniquement un outil mathématique, mais qu’il joue également un rôle psychologique.

Jusqu’à 2007, avant d’être établit à 21,7 cents, le mécanisme d’intervention était activé sur une base annuelle, ce qui ne faisait effectivement pas sens. Depuis, seule la grande crise de 2009 a déclenché l’intervention.

S’il est souhaité que la politique de filets de sécurité reste adapté à ce type de situation, ses instruments doivent restés connectés à la réalité économique au fil des années, sans empêcher les signaux de marchés. Dans ce contexte, alors que les coûts de productions varient considérablement d’une région à l’autre, et au sein d’une même région, les études récentes ont montré qu’en Bavière, par exemple, ils se situent autour de 29,6 centimes, alors qu’en Italie, dès 34 centimes, les producteurs ne gagnent plus d’argent, mais en perdent. De leur côté les producteurs Irlandais semblent être en mesure de continuer à vivre, même si difficilement, avec 26 cents, ils sont à n’en pas douter les plus compétitifs en Europe.

A la lumière de ces éléments, un ajustement du prix d’intervention tenant au minimum compte de l’effet cumulé de l’inflation depuis 2007 ne serait-il pas crédible et souhaitable – la fixant aux alentours de 25 cents ?

Cela serait un signal politique positif de la part du Commissaire Hogan adressé aux acteurs économiques de l’UE quant à sa volonté de maintenir sur les rails une orientation politique stable pour le marché du lait européen, orientation initiée lorsque la décision de fin des quotas a été prise. Cela renforcerait la confiance des acteurs économiques dans la politique de filets de sécurité de l’UE, augmentant leur capacité à investir davantage dans un contexte post-quotas.

Farm Europe se réjouit d’accueillir la CONFAGRICOLTURA

ROME, le 26/6/2015. Aujourd’hui, M. Mario GUIDI, président de la Confagricoltura, a finalisé l’adhésion de son organisation à FARM EUROPE.
A cette occasion, M. GUIDI a déclaré : « L’agriculture italienne, comme l’ensemble de l’agriculture européenne, a besoin de politiques ambitieuses portées par Bruxelles. Elle ne peut pas se contenter d’un consensus mou sans véritable stratégie ni ambition économique. L’Europe doit mieux prendre en compte l’ensemble des facettes de l’agriculture, qui est et restera un pilier central de l’économie européenne. Il est urgent de se pencher sur les défis économiques qui se posent aux filières européennes, et d’anticiper les futures évolutions de la PAC pour soumettre des idées véritablement ambitieuses en la matière. Aujourd’hui, au niveau européen, les processus de décision prennent de plus en plus de temps. Si nous voulons une PAC ambitieuse, demain, le travail doit commencer dès à présent et pouvoir s’appuyer sur des arguments solides. C’est dans cet état d’esprit que la Confagricoltura travaillera étroitement avec Farm Europe pour stimuler la réflexion, en particulier sur les questions liées à l’innovation et à l’exportation qui sont deux clefs essentielles pour la croissance ».
M. Yves Madre, co-fondateur de Farm Europe a ajouté: « nous souhaitons la bienvenue à Confagricoltura en tant que nouveau membre et contributeur important du think tank. Cette coopération permet à Farm Europe de couvrir une zone d’expertise agricole allant de la mer Baltique à la mer Méditerranée. Les outils de politique agricole de demain, au niveau européen, devront être capable de traiter encore mieux de l’ensemble des problématiques économiques auxquelles sont confrontés les agriculteurs, si nous voulons que l’Europe garde sa place de leader dans le monde ».
Lancé le 29 avril dernier, le think tank Farm Europe entend résolument développer sa réflexion sur des solutions efficaces pour activer au plan européen des leviers politiques de façon à accroître tant la compétitivité que la durabilité des exploitations agricoles et du secteur agroalimentaire européen, et participer aux débats avec des propositions concrètes. L’équipe du think tank s’appui sur l’expertise économique et technique de ses membres pour couvrir l’ensemble des champs politiques ayant un impact sur les économies rurales, en mettant l’accent sur les politiques agricoles et agroalimentaires, la Politique agricole commune, mais aussi les normes alimentaires, la chaine alimentaire, l’environnement, l’énergie et les enjeux liés au commerce.

Une nouvelle approche européenne des filières agro-alimentaire

Aujourd’hui, le nouveau think tank, Farm Europe, a tenu sa première réunion avec des délégués d’organisations représentant la diversité des acteurs impliqués dans la chaine alimentaire européenne, ainsi que des fonctionnaires des 3 institutions de l’UE – Parlement européen, Commission européenne et Conseil.

Cette réunion de lancement a été une occasion de présenter la vision de Farm Europe des défis à venir pour le secteur agricole et alimentaire européen. En introduction aux débats sur l’avenir de l’agriculture de l’Union européenne, M. Joost Korte, directeur général adjoint à la Commission européenne était invité à présenter sa vision de l’état de l’agriculture européenne. Cet événement a contribué à nourrir le cadre qui présidera aux actions de Farm Europe pour l’année 2015.

Le processus de réflexion de Farm Europe sera conduit par une équipe d’experts bien connus des politiques agricoles, alimentaires, environnementales et commerciales :

  • Joao Pacheco – Ex-Directeur général adjoint de la DG AGRI. Joao a occupé de multiples fonctions à haut niveau au sein de la Commission européenne, et en particulier à la DG AGRI. Il a également assumé la charge d’ambassadeur de l’Union européenne au Brésil. Joao a une expérience approfondie des relations commerciales multilatérales et bilatérales. Il apporte une expérience de plus de 30 ans à des positions clefs au sein des instances européennes, tant en matière agricole que commerciale, ainsi que dans le secteur privé.
  • Lars Hoelgaard – Ex-Directeur général adjoint de la DG AGRI. Il a travaillé au ministère danois de l’Agriculture avant de rejoindre la Commission européenne durant de nombreuses années dans des postes très divers – il fut notamment un acteur clef des réformes successives de la Politique agricole commune (PAC). Ces dernières années, il a travaillé en tant que Conseiller spécial de la Commissaire européenne en charge de l’action pour le climat.
  • Yves Madre – Yves est agronome et économiste. Il a été conseiller senior du Commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural durant la dernière réforme de la PAC. Avant cela, Yves a travaillé pour le ministère français de l’agriculture et de l’alimentation à Paris et a conseillé les pouvoirs publics et des entreprises à Londres, Bruxelles, en Hongrie, Pologne et Slovénie notamment.
  • Luc Vernet – Luc vit à Bruxelles depuis 2010. Historien, il est également diplomé en journalisme du CFPJ (Paris). Ces dernières années, il a travaillé en tant que conseiller communication du Commissaire à l’Agriculture et au Développement rural. Auparavant, il a occupé des fonctions de journaliste, à Paris et Bruxelles, couvrant notamment les affaires européennes depuis 2003, avec l’agriculture, l’environnement et l’alimentation comme sujets de prédilection.
  • D’autres experts apporteront prochainement leurs connaissances à la réflexion de Farm Europe.

Farm Europe développe son travail avec des organisations qui croient profondément que le projet européen doit être approfondi – et non pas démantelé – et que durabilité doit aller de pair avec ambition économique. Les politiques agricoles et alimentaires sont des leviers clefs pour générer de la croissance et des emplois au sein de l’Union européenne.

Farm Europe rassemble l’expertise d’organisations publiques et privées, d’entreprises qui sont désireuses d’investir dans le développement d’idées d’avenir pour renforcer, moderniser et développer encore davantage les politiques européennes qui ont de l’impact sur les systèmes de production agricoles et alimentaires – l’énergie, les aspects sanitaires et phytosanitaires, l’environnement, l’agriculture, le climat et le commerce. Ces politiques ont joué un rôle central dans le projet européen depuis les années 1960. Elles se doivent d’évoluer vers plus d’efficacité et de coller à la réalité d’un monde qui change rapidement.

Farm Europe débutera ses travaux sur 5 thématiques clefs pour les systèmes de production alimentaires de l’UE : la croissance, la durabilité, la résilience, la chaine alimentaire et le commerce.

 

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Questions & Réponses clefs sur Farm Europe

Qu’est ce que Farm Europe ?

Farm Europe est un think tank multiculturel qui vise à stimuler la réflexion sur les économies rurales de l’Union européenne et offrir une plateforme informelle à l’ensemble des acteurs économiques, institutionnels et académiques intéressés par :

  • L’avenir du secteur agricole et agroalimentaire européen ;
  • Construire et partager des idées d’avenir pour un agenda et des politiques européennes ambitieuses et efficaces.

Le think tank concentre ses travaux sur l’ensemble des politiques ayant un impact sur les entreprises rurales, en mettant l’accent sur les politiques agricoles et alimentaires, et en particulier la Politique agricole commune (PAC) qui est un des leviers d’action majeur de l’UE. Mais il travaille également activement sur les normes alimentaires, la chaine alimentaire, l’environnement, l’énergie et le commerce.

Pourquoi avons besoin de Farm Europe ?

Dans le contexte d’une Union européenne à 28 Etats membres, et prenant en compte les changements institutionnels, le think tank est un lieu privilégié pour :

  • Réfléchir de façon proactive à l’avenir afin de réduire le décalage entre le processus institutionnel et la réfléxion sur les politiques ayant un impact sur les filières agro-alimentaires, avec l’appui d’experts ayant une connaissance approfondie des institutions et politiques européenes.
  • Renforcer les contacts et échanges dans un cadre informel entre l’ensemble des acteurs et partnaires européens impliqués dans l’avenir du secteur agricole et agroalimentaire, et qui partagent la même ambition européenne : organisations agricoles, coopératives, entreprises, institutions et scientifiques.

 Qui stimule la réflexion du think tank ?

Les membres du think tank sont les premiers acteurs de la réflexion du think tank et sont soutenus dans leur démarche par 4 animateurs principaux :

Joao Pacheco, ancien Directeur Général Adjoint de la DG Agri (Commission européenne), qui supervise et stimule les débats sur l’ensemble des dossiers « commerce » ;

Lars Hoelgaard, ancien Directeur Général Adjoint de la DG Agri (Commission européenenne), et Conseiller spécial de la Commissaire à l’Action pour le Climat ;

Yves Madre, ex-Senior advisor du Commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural – coordination générale du travail du think tank avec un focus spécial sur la Politique agricole commune et les marchés agricoles ;

Luc Vernet, précédemment journaliste et speechwriter du Commissaire à l’Agriculture et au Développement rural – coordination général du travail du think tank avec un focus spécial sur la dissémination des réflexions du think tank.

Comment travaillons nous ?

Le travail du think tank se matérialise à travers :schema-how-we-work-EN

  • Les policy briefings (produits par les animateurs et les membres du think tank dès lors qu’ils le souhaitent et disposent d’une expertise pour nourrir les discussions) ;
  • Les évènements internes pour nourrir le débat avec de l’expertise et de la confrontation d’idées et des évènements de haut niveau pour les présidents et responsables des organisations membres et partenaires ;
  • Des recommandations politiques – développées avec les partenaires et les membres ;
  • Les évènements publics pour promouvoir le débat d’idées, les recommandations du think tank, et engager une réflexion commune avec des ONGs traitant de sujets spécifiques (environnement, bien-être animal, etc).

 

Pour davantage d’information, lisez la section Concept du site ou contactez nous info@farm-europe.eu

Pas d’idées préconçues!

Farm Europe n’a pas d’idées préconçues, écrites par avance, modern kitchen and busy chefsà mettre sur la table. Farm Europe est avant tout un processus de travail : mettre autour de la table des parties prenantes, des experts et des décideurs désireux d’échanger des idées d’avenir pour notre alimentation, notre agriculture et nos économies rurales.

Pour lancer son agenda, Farm Europe va d’abord et avant tout poser de nombreuses questions ! Les bonnes solutions ne peuvent émerger que lorsque l’on a, au préalable, posé les bonnes questions. L’équipe du think tank a préparé et va continuer de préparer des policy briefings en soulevant des questions pour susciter le débat et ainsi stimuler ses partenaires et ses membres, mobiliser leur expertise pour générer des solutions pertinentes, durables et avant-gardistes.

Les politiques européennes dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation sont le pré-carré des institutions européennes traditionnel. Mais elles ne sont en aucun cas dépassées, au contraire ! Farm Europe pourra parfois secouer les débats pour moderniser la réflexion sur ces politiques traditionnelles et les faire réapparaître pour ce qu’elles doivent être : une opportunité réelle et pertinente pour l’Europe qui se dessine et émerge pas à pas.

Projet avec vue

« Vous avez un projet excellent, j’ai les bureaux qu’il vous faut ». C’est ainsi que nous avons trouvé un lieu exceptionnel – le 9 Rond-Point Schuman – pour accueillir Farm Europe. En fait, en raccrochant le téléphone, nous avons réalisé que nous n’avions absolument jamais parlé du projet Farm Europe à Marion (propriétaire de nos désormais bureaux) ! C’est un exemple typique de comment les choses se sont passées depuis que nous travaillons sur le développement du think tank – la découverte d’anges gardiens – et un bon exemple de combien les personnes parlent les unes aux autres à Bruxelles !

Très concrètement, nous avons fait un tour d’Europe pour développer le concept, trouver des partenaires et confirmer que notre idée de départ – le besoin d’un lieu entièrement dédié à la réflexion sur les politiques européennes – recouvrait une réalité. L’avenir de notre alimentation et de nos zones rurales en vaut la peine : c’est ce que nous avons entendu. Des quatre coins de l’Europe, nous avons reçu le même retour. Nous avons besoin d’un lieu nouveau pour connecter les personnes intéressées par une dynamique pro-Européenne pour l’alimentation et l’agriculture – et un lieu où les participants ne se divisent pas pour défendre telle ou telle position technique mais où l’on prend le temps de se focaliser, ensemble, sur ce que devrait être l’avenir de nos systèmes alimentaires et comment les politiques de l’Union européenne pourraient aider en la matière. C’est le projet de Farm Europe.

Bien entendu, nous remercions l’ensemble de ceux qui croient en cette initiative depuis ses débuts, qui ont partagé avec nous leurs idées, leurs conseils et leur ambition. Notre porte est ouverte à tous ceux qui partagent cette même ambition économique et durable et qui souhaitent apporter leur pierre à la réflexion sur l’avenir de la Politique agricole commune, mais aussi de l’ensemble des politiques ayant un impact sur notre alimentation et notre agriculture – les dossiers sanitaires et phytosanitaires, l’énergie, le climat, le commerce, et bien d’autres. L’expertise de Farm Europe grandira avec le développement de son réseau. Forger notre avenir, réconcilier ambition et réalisme, construire des idées nouvelles et les faire connaître est un défi commun que nous entendons relever ensemble !

@FarmEurope