Are futures the future for farmers?

Agricultural markets have an inherent tendency towards instability. Producers of agricultural commodities are therefore much more vulnerable to price shocks than other industrial sectors.

This vulnerability became particularly clear during the fallout of the global financial crisis in 2008, which initiated a period of high variations in the prices of agricultural products. As a result, the issue of price volatility has come to the forefront of public policy attention in recent years.

This was especially the case within the European Union, where farmers have been gradually exposed to these global price fluctuations due to the increased market orientation of the reformed Common Agricultural Policy. In this context, European policy-makers are considering the need for specific risk management instruments in order to tackle price volatility and/or enable farmers to deal with its negative consequences.

While there are several possible tools to achieve this, prominent attention has recently been given to agricultural ‘futures’, which has risen from relative obscurity to become a buzz word and a topic of intense debate in agricultural decision-making circles.

Farm Europe has examined the effectiveness of futures in tackling and managing price volatility (see the Policy Briefing : « Are futures the future for farmers? An evaluation of agricultural futures as a risk management tool in the context of price volatility »)

Futures remain a double-edged sword for the agricultural sector and are not likely to be the unique answer to an efficient management of market volatllity the European agri-food systems have to face.

If their exchanges are functioning properly, futures can enable farmers to secure a certain selling price for their products and estimate these prices at the beginning of their production process. This instrument can thus allow them to deal with price volatility risks and better plan their early production and investment decisions.

However, the use of futures also has several compelling disadvantages.

The very nature of this instruments prevents farmers from benefitting from positive price developments for their products, as these prices are fixed by the futures contract. Engaging in futures contracts is also a rather expensive undertaking for farmers, as they need to pay commissions and fees to brokerage firms and advisors to manage these complex financial products on their behalf. Moreover, if the futures market are not functioning adequately, it is likely that the futures price will be different to the price on the physical markets, leading farmers to receive a lower price than the one agreed in the futures contract.

Most importantly, futures do not reduce price volatility for agricultural products as such, since fluctuations in prices are a necessary condition for the proper functioning of their exchanges. On the contrary, excessive speculation on futures can lead to artificial short-term price increases and thus even higher levels of price volatility, which is detrimental to both producers and consumers of agricultural products. In short, futures are not an instrument that can reduce price volatility, but remain at best a useful financial tool to manage its negative consequences.

The access for farmers in the European Union to this risk management tool has increased steadily in recent years, in line with the subsequent CAP reforms aiming at a more market-oriented European agricultural sector. A number of futures exchanges have been created and contracts can now be traded for a variety of agricultural products, particularly on the ICE Futures Europe in London and the MATIF in Paris.

Nevertheless, the trading volumes and the number of farmers using futures in Europe remain far more limited than those in the United States. The recent experiences of European futures markets also show that a futures approach is not equally suitable for all agricultural sectors. Exchanges for crops and oilseeds are widely available and rather successful, as these products are relatively easy to standardise and store, while the perishability of meat and dairy puts structural limits on the development of their futures markets.

Because of this growth in the trade of commodity contracts and their problematic role in the economic crisis starting in 2008, the European Union has introduced a number of legislations to better regulate these financial markets. While this ‘Barnier package’ could lead to the better protection of farmers engaging in futures, it only includes very limited specific measures on agricultural commodity futures and is thus not fully adapted to the specific needs of the agricultural sector. Moreover, as some important technical details still have to be settled, this complex legislative framework will only be fully applicable in 2018, which means that farmers are not yet sufficiently protected against excessive speculation and market abuse on agricultural futures markets.

Au-delà de la crise, traçons la voie d’une croissance durable des systèmes agricoles et alimentaires européens

Depuis 2006, alors que les revenus agricoles en Europe et aux Etats-Unis étaient équilibrés, les Etats-Unis sont parvenus à douvler le revenu agricole, alors que dans le même temps, l’Union européenne a subit une stagnation, voir une légère baisse au cours de la même période.

L’analyse de l’évolution du revenu agricole des deux côtés de l’Atlantique a été présenté, aujourd’hui, au Parlement européen, à l’occasion de l’événement de lancement du Global Food Forum (GFF) de Farm Europe.

L’objectif clef du GFF – qui comprendra une série d’événements régionaux et un Forum principal en Italie (14-15 octobre 2015) – sera d’aller au-delà du pessimisme actuel, avec l’ambition de présetner des proposition pour une politique européenne mieux structurée autour de la création d’emploi et d’une croissance durable. Les recommandations seront présentées aux décideurs à la fin de l’année, sur la basis d’un processus participatif animé par Farm Europe.

« Le secteur agricole et alimentaire de l’UE est à la croisée des chemins entre des opportunités formidables et des pressions considérables. Chaque décision doit reposer sur un nombre considérable de facteurs pour lesquels les attentes sociétales, les ruptures technologiques, les modes de consommations ne sont que la partie émergée de l’iceberg », a indiqué Mario Guidi, Président de la Confagricoltura et du GFF 2016. Et d’ajouter : « Le Global Food Forum va rassembler des leaders économiques et politiques passionnés, désireux de travailler dans un esprit européen, de partager leur vision et de participer à l’élaboration de possibles chemins d’avenir pour renforcer à la fois la performance économique et la durabilité environnentale ».FarmEurope EP2

Lors de l’événement au Parlement européen, organisé sous son patronnage, Michel Dantin a indiqué : «  En tant qu’architecte de la précédente réforme de la PAC, je crois que nous ne sommes pas allés assez loin, et je me réjouis de l’initiative de Farm Europe d’engager un débat proactif et constructif sur la future PAC. La PAC actuelle est enlisée dans une vision politique et des principes vieux de près de 30 ans. Je suis convaincu désormais que la PAC n’est malheureusement plus à la hauteur de l’ambition que l’Union européenne doit avoir pour son agriculture et son alimentation. Nous avons le devoir de faire émerger un environnement qui permette à ces entreprises d’exprimer pleinement leur potentiel de croissance et d’emploi ».

Ouvrant les débats, le Commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural, Phil Hogan, a souligné : “il n’est pas facile de prendre de la hauteur, mais nous le devons. En regardant la PAC, au-delà de la crise, nous devons regarder au role que cette politique peut jouer pour la croissance du secteur agricole européen de même que la contribution que cette politique peut apporter aux priorités politiques plus générales de cette Commission. (…) Avec la bonne combinaison de politique et de communication, je crois que nous pouvons sécuriser la position de la Politique agricole commune en tant que politique centrale en terme de contribution à la croissance durable de l’UE, aujourd’hui, et demain”.

Yves Madre (Farm Europe) a présenté les questions clefs sur lesquelles qui alimenterons les discussions lors du Forum, qui seront structurées autour de 3 piliers : la résilience, la durabilité et l’investissement. Les agriculteurs européens jouent-ils à armes égales avec leurs concurrents dans le monde ? Avons nous besoin d’adaptations supplémentaires de la PAC afin d’encourager l’investissement et de mieux structurer la chaine alimentaire ? Les paiements découplés sont-ils une réponse politique efficace pour faire face à la volatilité ? Est-il possible d’augmenter l’efficacité du verdissement de la PAC, par exemple, à travers une politique fondée sur des objectifs ?

Telles sont quelques-unes des questions soulevées en ouverture de la discussion avec Mario Guidi, Président de la Confagricoltura, Markus Neundörfer, directeur chez Südzucker, Xavier Beulin, President de la FNSEA et Paolo De Castro, MEP, qui a clôturé les débats.

Xavier Beulin a declaré : « l’équation est simple : pas de visibilité, pas de confiance ; pas de confiance, pas d’investissements ; pas d’investissements, pas d’avenir. Je crois au projet européen, mais je veux une meilleure Europe, qui ne soit pas engluée dans un juridisme excessif, parfois, et d’autres fois incapable de construire un marché communautaire avec des règles communes sur le plan social, fiscal et environnemental. Les paiements uniques à l’hectare et un verdissement cohercitif, cela ne fait pas une Politique Agricole Commune. Nous avons besoin d’un véritable partenariat entre l’Europe et ses agriculteurs. Les agriculteurs sont les premiers intéressés à la fois à développer des pratiques agricoles durables et générer une croissance durable ».

De son côté, Mario Guidi a indiqué : « La crise que nous traversons aujourd’hui montre à quel point la PAC a besoin d’une adaptation profonde de ses instruments pour les mettre en cohérence avec la réalité du monde économique d’aujourd’hui, et de répondre à un chemin de développement durable. Pour notre secteur le développement des capacité de production demande des nouveaux instruments permettant aux agriculteurs de faire face aux défis de la compétitivité, de la volatilité et de la durabilité. Nous sommes prêts à engager une réflexion approfondie et courageuse pour explorer sur les paiements directs tels qu’ils sont aujourd’hui sont les plus à même à faire de notre secteur, un secteur compétitif, majeur pour l’économie européenne. Parmi les éléments sur lesquels nous devons travailler, un effort particulier doit être fait en ce qui concerne les instruments de gestion des risques. Tout ceci – et beaucoup plus – ne peut être engagé que sur la base du constat qu’il nous faut plus d’Europe : le marché agricole commun est loin d’être une réalité et nous devons engagé un travail dans ce sens ».

Pour sa part, Markus Neundörfer a souligné l’importance et la valeur du marché unique qui est une force pour l’économie européenne. « Toutefois, il y a de plus en plus d’approches divergentes de la part des Etats membres sur des sujets comme les règles d’étiquetage ou de santé, l’interprétation des règles de concurrence, sans parler des flexibilités en matière de gestion des crises ou en terme de paiements couplés ».

Enfin, Paolo de Castro a clôturé les débats : « La PAC a besoin d’une révision à mi-parcours afin de réduire la bureaucratie et de renforcer la capacité de l’Union européenne à réagir collectivement aux crises de marché en évitant le piège de la renationalisation. La volatilité est là pour rester. Nous devons avoir une approche beaucoup plus ambitieuse de la PAC pour apporter des réponses concrètes aux agriculteurs européens.

 

Crise laitière : en finir avec une crise qui n’en finit pas

Avec une enveloppe de 500 millions d’euros, entre 2 et 2,5 millions de tonnes de lait pourrait ne pas être mises sur le marché, grâce à des mesures d’incitation à la réduction de la production ciblées.

Le Conseil des ministres de février dernier a, de nouveau, fait le constat non seulement de la gravité de la crise dans laquelle s’enfonce le secteur laitier européen, mais aussi du fait que les mesures prises jusqu’alors n’ont pas eu d’impact dans un contexte déjà évoqué précédemment  où les producteurs n’ont actuellement comme solution individuellement que de produire plus pour amortir par le volume leurs charges quand bien même, collectivement, cette orientation ne peut que rendre pire la crise et le marasme des prix.

Alors que faire pour sortir d’un tel engrenage qui n’a été enraillé dés le début ?

Premièrement, les mesures de marché prises à l’automne dernier doivent être maintenues et renforcées :

  • le stockage privé est un outil utile face à l’étroitesse des débouchés pour le beurre et la poudre de lait. Son caractère réellement incitatif est primordial et la durée de stockage doit être raisonnée au regard d’un retour à l’équilibre qui prendra du temps.
  • Une politique encore plus soutenue de promotion est nécessaire. En la matière, la réalité économique doit être le principe de base : c’est en période de crise que le retour sur les marchés doit se travailler, sur tous les marchés et notamment ceux d’exportation de poudre de lait et de beurre. Ces productions européennes ont des atouts de qualité, de réputation. La (re)conquête des marchés mondiaux doit être non seulement accompagnée, mais anticipée par une politique de promotion européenne très dynamique. A cet égard, un fonds d’assurance crédits à l’export serait un plus, cet outil étant à disposition des concurrents des opérateurs européens.

Cependant, dans le contexte actuel, force est de constater que ces mesures, seules, ne suffiront pas. Et ce, d’autant plus que les exploitations ayant investi récemment, celles sur lesquelles l’Union européenne comptent pour générer croissance et dynamisme économique demain, sont menacées de disparition. Ce serait un gâchis humain, social et économique que l’Union européenne ne peut se permettre.

Injecter, une nouvelle fois, quelques millions d’euros comme autant d’aides politiques symboliques aux trésoreries d’exploitation est à exclure : les expériences de 2009 et plus récemment de 2015 sont malheureusement là pour en témoigner.

Augmenter temporairement le prix d’intervention, pour un volume défini, est régulièrement évoqué. Farm Europe avait analysé cette possibilité à l’été 2015. A l’échelon européen, la diversité des coûts de production d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre est extrêmement grande. Etant donné que la ligne rouge politique est de ne pas faire de l’intervention un marché de déport rentable pour certains l’augmentation possible est très limitée à quelques cents, et un prix nouveau temporaire, de fait, inférieur à 25 cents.

La décision politique de fin des quotas laitiers repose sur un postulat de base : s’appuyer sur les acteurs économiques, notamment les agriculteurs en premier, pour qu’ils saisissent pleinement les opportunités de marchés. Dans cet esprit, n’est-il pas de la responsabilité de l’Union européenne d’accompagner ces mêmes producteurs en temps de crises fortes pour qu’ils aient les moyens de se dégager de la spirale baisse des prix/hausses individuelles de production/baisse de prix en retour?

Où est l’efficacité économique? Inciter à baisser rapidement la production ou attendre de colmater les effets financiers d’une crise qui se prolonge? 

Un outil est, à cet égard, régulièrement évoqué depuis 2014. Mais son analyse sérieuse a été sans cesse remise aux lendemains jusqu’à ce qu’il soit finalement mis en œuvre par l’initiative privée d’une coopérative aux Pays-Bas : l’impact d’une incitation européenne à la réduction de production, sur un laps de temps limité et pour un volume prédéfini, mérite d’être analysé sans a priori et sans la crainte qu’aucuns ont vis-à-vis d’outils nouveaux.

En période de déséquilibre entre production et demande, la rapidité de réaction est clé pour en limiter les conséquences financières tant pour le monde agricole que pour les contribuables.

Entre inciter à baisser rapidement la production et devoir stocker le temps que « le marché fasse son œuvre selon l’expression consacrée de certains » et colmater les effets financiers d’une crise qui se prolonge, où se trouve l’efficience économique ?

La diversité des régions de productions laitières dans l’Union européenne suggérerait de définir le volume de baisse souhaité par rapport aux livraisons aux laiteries de la période hivernale et d’agir par appels d’offres.

Avec les 500 millions d’euros du paquet présenté par la Commission l’automne dernier, ce sont entre 2 millions et 2,5 millions de tonnes qui auraient été concernés. A cette échelle, l’impact sur les marchés européens ne serait-il pas effectif et les deniers publics utilisés efficacement ?

Un tel dispositif suppose toutefois :

  • une mise en place rapide,
  • une gestion équilibrée des appels d’offres (ni trop, mais aussi refuser le trop peu budgétaire qui tuerait la mesure dans l’œuf)
  • et d’assumer le fait qu’elle s’adresserait sans doute, dans les faits, principalement à deux types d’exploitations agricoles :
    • des exploitations compétitives dont la baisse de la production participerait ainsi pleinement au bien commun de la filière lait européenne;
    • des exploitations quittant le secteur laitier, participant ainsi à un mouvement de restructuration.

Seulement 1% de la Politique agricole commune va a des mécanismes d’assurance

 BRUXELLES, le 18/01/2016 – Farm Europe publie aujoutd’hui un rapport sur le thème : « Comment gérer la volatilité des prix et des revenus des agriculteurs ? Tour d’horizon des politiques et instruments mis en œuvre au plan international ». Ce document offre une vue d’ensemble des évolutions des politiques alimentaires mises en œuvre par les principaux acteurs mondiaux, et débouche sur la question : les agriculteurs européens se battent-ils à armes égales ?, soulevée dans la note de synthèse du rapport.
Alors que 60% du Farm Bill, aux Etats-Unis, est orienté vers des mécanismes d’assurance, et 1% pour des aides directes aux agriculteurs, seulement 1% du budget de la PAC, en Europe, se concentre sur des mécanismes d’assurance et 60% sur des paiements directs aux agriculteurs. Au-dela des filets de sécurité assurantiels de premier niveau, des pays tels que le Brésil et la Chine structurent également leur politique agricole pour gérer la volatilité des marchés et des prix, avec des prix garantis à l’échelle régionale. Ces outils ont été construits pour maintenir le niveau de profitabilité du secteur agricole en période de crise.
Seulement 600.000 exploitations – moins de 3 milliards d’euros au sein de l’UE
La PAC pour la période 2014-2020 a également renforcé les instruments de gestions des risques introduits en 2009, mais cette tentative n’a pas été couronnée d’un grand succès jusqu’à présent, comme le montre l’analyse des programmes de développement rural approuvés l’an passé.
Ces instruments ont été transférés du premier vers le second pilier. De ce fait, ces mesures sont devenues optionnelles et doivent être co-financées par les Etats membres.
Elles consistent en 3 types d’outils :
–       Les soutiens financiers aux agriculteurs pour les primes d’assurance contre les risques climatiques et sanitaires ;
–       Les soutiens financiers aux fonds mutuels destinés à compenser les agriculteurs pour des pertes de production relatives à des évènements climatiques et environnementaux ;
–       Un outils de stabilisation des revenus (IST), mobilisant des fonds pour soutenir les agriculteurs confrontés à des pertes de revenus sévères (plus de 30% du revenu moyen annuel).
L’utilisation de ces fonds européens pour ces outils a été jusqu’à présent limité à 12 pays (Belgique, Espagne, France, Croatie, Hongrie, Italie, Lituanie, Lettonie, Malte, les Pays-Bas, le Portugal et la Roumanie). Quelque 600.000 exploitations agricoles seulement bénéficient de ce type d’outil, une grande majorité d’entre elle étant basé en France et en Italie (sans prendre en compte le système national développé en Espagne qui est le plus avancé du Continent, mais est construit via une aide d’Etat nationale et non pas à travers les Programmes de Développement rural).
Le niveau de financement total de ces instruments européens, additionnant les budgets européens et les co-financements nationaux s’élève à 2,7 milliards environ, hors enveloppes espagnole et mécanismes d’assurance prévus dans les enveloppes fruits et légumes.
L’outil de stabilisation des revenus représente la part la plus limitée du budget, ne couvrant qu’à peine 10.000 exploitations, principalement en Italie et en Hongrie, pour un budget de 130 millions d’euros. 
Total expenditure on European risk management instruments
Total expenditure (EAFRD + national) Premiums Mutual Funds IST
BE – Flanders 5.000.000 0 0
ES – Castilla y Leon 0 0 14.000.000
FR 540.750.000 60.000.000 0
HR 56.600.000 0 0
HU 76.540.000 0 18.800.000
IT 1.396.800.000 97.000.000 97.000.000
LT 17.460.000 0 0
LV 10.000.000 0 0
MT 2.500.000 0 0
NL 54.000.000 0 0
PT – Continente 49.700.000 0 0
PT – Madeira 800.000 0 0
PT – Açores 2.350.000 0 0
RO 0 200.000.000 0
Total 2.212.500.000 357.000.000 129.800.000
Sources: EU Member States Rural Development Programmes (approximate figures).

Simon Coveney: « L’agriculture peut et doit faire plus sur le changement climatique »

Le ministre irlandais de l’Agriculture de l’Alimentation et de la Mer, Simon Coveney s’est félicité de l’accord historique sur le changement climatique obtenu à Paris, par 195 pays de la planète.

Parlant lors d’une conférence Farm Europe le 14 décembre, à Bruxelles, le Ministre Coveney a dit: « Il est tout à fait approprié de discuter aujourd’hui de la durabilité, deux jours après l’accord de Paris qui vise à limiter l’augmentation globale des températures à mois de 2 degrés, et à poursuivre l’effort pour atteindre moins de 1,5 degrés à travers des engagements contraignants à réduire les émissions de gaz à effet de serre ».

Le ministre a indiqué que l’accord de Paris inclut, en particulier, des points clefs pour le secteur agricole, alimentaire et forestier. « Il est également tout à fait approprié que les dirigeants mondiaux continuent de reconnaitre, à travers l’Article 2 de l’Accord, que, dans nos efforts pour prévenir le changement climatique, nous le faisions d’une manière qui ne compromet par la production alimentaire. Je me réjouis du fait que l’Accord de Paris reconnaisse la priorité fondamentale de sauvegarder la sécurité alimentaire et d’en finir avec la faim dans le monde, et en particulier les systèmes de production vulnérables, sensibles aux impacts négatifs du changement climatique. Ces aspects de l’Accord de la COP21 sont cohérents avec la décision du Conseil européen de 2014, lorsque les 28 chefs d’Etat et de gouvernement ont adoptés l’intensification durable comme politique européenne pour l’agriculture et le changement climatique« .  IMG_3187

Le ministre a également relevé que l’Accord de la COP21 inclut une reconnaissance claire du role des forêts
dans la lutte contre le changement climatique et la nécessité de compter à la fois les émissions et le stockage, « c‘est une chose que le gouvernement irlandais a mis en avant à l’échelle européenne et internationale depuis des années« . Parlant devant une audience de décideurs européens, et de parties prenantes à Farm Europe, le ministre a toutefois souligné que les engagements de la COP et du Conseil européen ne signifient pas qu’il y aura de « laisser-passer » pour l’agriculture dans l’effort global de lutte contre le changement climatique. Il a indiqué que l’agriculture et le secteur forestier peuvent et doivent jouer un rôle clef dans l’adaptation et la limitation du changement climatique.

« En Irlande, notre ambition est de devenir un leader mondial dans la production alimentaire durable. Nous avons déjà une agriculture extrêmement efficace sur le plan climatique, mais nous voulons faire encore plus et assurer que nous sommes et restons les producteurs au monde les plus durables pour le lait, la viande et d’autres produits« . Le ministre a également assuré que cet engagement manifeste se traduit dans le programme de développement rural irlandais, d’une valeur de près de 4 milliards d’euros sur 7 ans focalisés sur les bénéfices environnementaux, mettant en pratique et au service des agriculteurs les dernières innovations en matière de recherches et de pratiques durables.

« Nous allons continuer à mettre en oeuvre des mesures pour réduire l’intensité d’émissions de gaz à effet de serre de la production alimentaire encore davantage, y compris à travers le « beef data and genotics programme », le programme agroenvironnemental « green low carbon » et le navigateur carbone, les transferts de connaissances. Le programme « Origin Green » apporte une possibilité unique de vérifier l’empreinte carbone au niveau des exploitations et permet de valoriser ceci auprès des acheteurs internationaux qui sont de plus en plus demandeurs d’information sur la durabilité de leurs achats. En même temps, nous stockons des quantités significatives de carbone à travers notre programme de re-forestation qui permettra de planter 44.000 hectares dans les 5 prochaines années« .

Le ministre a également souligné que « Food Wise 2025 », la nouvelle stratégie irlandaise de développement du secteur agroalimentaire a placé la durabilité de la production au centre des objectifs et définit une série de recommandations spécifiques pour gérer la croissance de façon durable et de mesurer et suivre la durabilité du secteur.

Plus d’informations

UNFCCC 1992

http://unfccc.int/files/essential_background/background_publications_htmlpdf/application/pdf/conveng.pdf

1992 UNFCCC (Article 2):

The ultimate objective of this Convention and any related legal instruments that the Conference of the Parties may adopt is to achieve, in accordance with the relevant provisions of the Convention, stabilization of greenhouse gas concentrations in the atmosphere at a level that would prevent dangerous anthropogenic interference with the climate system.

Such a level should be achieved within a time-frame sufficient to allow ecosystems to adapt naturally to climate change, to ensure that food production is not threatened and to enable economic development to proceed in a sustainable manner.

Paris Agreement 2015

http://unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/eng/l09r01.pdf

Preamble

Recognizing the fundamental priority of safeguarding food security and ending hunger, and the particular vulnerabilities of food production systems to the adverse impacts of climate change,

Article 2

Increasing the ability to adapt to the adverse impacts of climate change and foster climate resilience and low greenhouse gas emissions development, in a manner that does not threaten food production; 

Article 4.1

In order to achieve the long-term temperature goal set out in Article 2, Parties aim to reach global peaking of greenhouse gas emissions as soon as possible, recognizing that peaking will take longer for developing country Parties, and to undertake rapid reductions thereafter in accordance with best available science, so as to achieve a balance between anthropogenic emissions by sources and removals by sinks of greenhouse gases in the second half of this century, on the basis of equity, and in the context of sustainable development and efforts to eradicate poverty.

Article 5.1

Parties should take action to conserve and enhance, as appropriate, sinks and reservoirs of greenhouse gases as referred to in Article 4, paragraph 1(d), of the Convention, including forests.

Horacio G. Aleman, agitateur d’idées pour Farm Europe sur les thèmes étiquetage et chaine alimentaire

DSC_0156 (2)Farm Europe se réjouit d’accueillir Horacio Gonzalez Aleman dans son équipe de contributeurs, à compter d’aujourd’hui. Expert bien connu, tant en Espagne qu’à l’échelle européenne, Horacio est juriste, diplômé en études européennes et économie alimentaire.

Il apporte plus de 25 ans d’expérience de la Chaine alimentaire, accumulé dans de nombreuses fonctions au sein d’organisation de l’univers du food&drink, tant à l’échelle nationale qu’européenne, et à l’OCDE (BIAC).

Horacio a une connaissance approfondie des affaires règlementaires, du marché intérieur et des dossiers économiques ayant un impact sur l’industrie alimentaire.

Horacio sera l’animateur de Farm Europe pour les groupes de travail sur la chaine alimentaire et les aspects relatifs à l’étiquetage.

Première analyse du paquet de mesure d’urgence présenté par la Commission le 7 septembre

En résumé, clairement, la Commission se donne un peu de temps. Et il faudra attendre le Conseil informel des ministres de l’agriculture de fin septembre pour juger de l’ambition des mesures annoncées hier et voir, à terme, si elles ont à terme un impact sur le marché.

Il s’agit à ce stade d’un assemblage de mesures diverses, un peu hétéroclite, mais avec quelques éléments  intéressants, en particulier:

  • Développement de nouveaux instruments financiers via Banque Européenne d’Investissement (BEI) : Cela peut être une réponse pour les exploitations qui sont très endettées quand les marchés sont au plus bas – mais tout reste à faire pour bâtir la mesure avant qu’elle ne porte ses fruits. Mais il s’agit là d’une piste intéressante. Car elle répond à une problématique réelle de nombreuses exploitations, notamment celles ayant investi dans la perspective de la fin des quotas.

Sont aussi évoqués :

  • Le renforcement de l’aide au stockage privé : l’augmentation du niveau d’aide publique pour le stockage privé peut pousser les opérateurs à stocker volontairement davantage. Le nouveau niveau de l’aide n’est pas annoncé, ni la durée d’obligation de maintien en stock. Donc, il est difficile de juger de l’efficacité de la mesure à ce stade. Si elle est bien calibrée, elle peut dans un certaine mesure être un équivalent politiquement moins sensible, au recours à une intervention renforcée. Si elle est véritablement incitative, elle pourra contribuer à un rééquilibrage sur le court terme entre l’offre et la demande.
  • L’encouragement à développer le recours au mécanisme de stabilisation des revenus, et notamment les systèmes d’assurance. La mesure est prévue de façon embryonnaire dans le second pilier de la PAC actuelle. Face à la volatilité des marchés, dont la crise actuelle est une nouvelle illustration, c’est une piste sur laquelle l’UE devrait travailler sérieusement.

Par ailleurs :

500 millions d’aide « ciblés » pour le secteur laitier répartis en enveloppe par Etat membre. Cela annonce des négociations compliquées et donc il y a un risque réel de saupoudrage financier. Pour être efficace, il faudrait que la mesure soit très ciblée. Si ce n’est pas le cas, c’est 500 millions d’euros à répartir entre plus d’un million de producteurs, ce qui, au final, ne fait pas grand chose.

 

Lait : gérer les turbulences pour renforcer le potentiel de croissance européen

Le think tank Farm Europe a tenu une réunion de réflexion le 22 juillet 2015 sur la situation difficile traversée par la filière laitière européenne. Celle-ci a associé des représentants des transformateurs et des producteurs pour faire le point sur les outils actuels de suivi des marchés, les récentes évolutions des cours et explorer les mesures de gestion à disposition de l’Union européenne dans le cadre de la PAC réformée, à l’échelle européenne.

Avec un prix spot à 26 centimes aux Pays-Bas et une poursuite de la chute des cours du lactoserum, il apparaît de plus en plus clairement que, dans bien des régions de l’UE, la filière lait est entrée dans une zone de turbulence de nature à nécessiter, à court terme, un engagement européen cohérent et coordonné pour faire face à la conjonction exceptionnelle de plusieurs phénomènes : embargo russe, retrait du marché des acheteurs chinois, renchérissement du coût de l’alimentation animale et collecte élevée dans la plupart des grandes zones de production mondiale. Ces phénomènes interviennent alors même que l’ensemble de la filière est dans une phase d’adaptation majeure dans le nouveau contexte politique et économique lié à la fin de l’encadrement public des volumes de production.

L’enjeu des prochains mois sera donc de réussir la fin des quotas, d’éviter qu’une crise ponctuelle remette en cause durablement le potentiel de production de l’UE et casse la dynamique positive de ces dernières années en réaffirmant un élément clef de la politique européenne en matière agricole : la volonté de maintenir une production laitière dynamique sur l’ensemble du territoire européen, de façon durable et équilibrée.

Dans ce cadre, la filière européenne a engagé des investissements considérables pour augmenter sa capacité de production et s’adapter au nouveau cadre politique communautaire : près de 3 milliards d’EUR de projets de construction, d’extension ou de modernisation des infrastructures de transformation ont été recensés pour la seule année 2014, auxquels il faut ajouter les investissements tout aussi considérables réalisés dans les exploitations agricoles elles-mêmes.

Sur la base de la PAC telle qu’elle est aujourd’hui, les institutions communautaires disposent d’une large capacité d’action pour aider la filière à faire face à une situation difficile et donc pour apporter des réponses véritablement communautaires permettant d’éviter une renationalisation de la gestion des crises en réponse à des situations d’urgence. Et ce, d’autant plus qu’elles ont également les moyens budgétaires pour le faire, sans toucher à la réserve de crise, si tant est que la Commission européenne préserve le budget de la PAC, sans opérer des transferts vers d’autres postes.

Les différentes possibilités d’actions doivent donc être analysées pour préserver la capacité de la filière à jouer pleinement son rôle central au service de la croissance et de l’emploi des zones rurales de l’UE.

Le groupe de réflexion tenu ce jour a débouché sur les options suivantes à approfondir dans le cadre de Farm Europe avec les partenaires de la filière :

  • Outils financiers. Un dispositif d’aide aux exploitations asphyxiées par la charge de la dette pour gérer les difficultés de très court terme devrait être envisagé à l’échelle communautaire. Il pourrait permettre de suspendre le remboursement du capital des prêts en cours, avec prise en charge des intérêts pour une période de 6 à 9 mois, avec si besoin consolidation de la dette. Ce dispositif pourrait être géré par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et être ciblé sur les exploitations en grande difficulté ayant une viabilité à long terme avérée. Une telle mesure aurait un double impact : d’une part aider les exploitations en phase de montée en puissance à passer un cap difficile et d’autre part réaffirmer la confiance et l’ambition de l’Union européenne pour son secteur lait, favorisant ainsi l’investissement à long terme.
  •  Aide complémentaire. Afin de soutenir la trésorerie des exploitations de taille plus modeste dans les zones défavorisées qui ne sont pas nécessairement concernées par des problèmes d’endettement, mais affectées par la chute des cours, une aide ciblée, plafonnée aux 30 premières vaches pourrait être envisagée. Ces aides d’urgence pourraient être débloquées sur la base de l’article 219 de l’OCM unique.
  •  Filets de sécurité traditionnels. Sans remettre en cause l’orientation vers le marché, il est envisageable d’adapter le prix d’intervention pour adresser un signal aux opérateurs limitant la spirale baissière. Un relèvement par exemple à 25 centimes n’aurait pas d’impact budgétaire et resterait en dessous des coûts de production, évalués, par exemple en Bavière, à 29,6 centimes/litre. Au-delà du signal adressé aux opérateurs, cette décision redonnerait du sens à l’intervention, qui, fixée à 21 centimes, est pour le moment déconnectée de la réalité du marché.
  •  Mesures de promotion. Etant donné le temps nécessaire au montage des campagnes de promotion, des opérations de promotion soutenues par l’UE permettraient de renforcer la visibilité de l’origine européenne au moment de la reprise, en 2016, ceci étant d’autant plus important que les grands concurrents de l’UE ont accumulé des stocks conséquents. Ces mesures devraient être annoncées rapidement pour que les opérateurs s’organisent. De plus, une réflexion devrait avoir lieu tant sur les moyens qui doivent être à la hauteur des ambitions pour être efficaces, que sur le ciblage de campagnes, avec notamment la question de la place accordée aux marques. Nombre de bassins de production investissent dans le développement de marques pour mieux valoriser leur lait. L’absence et les limitations très fortes en matière de présence des marques dans le cadre des outils de promotion européens rend la pertinence même de ces outils très limités par rapport à la réalité des marchés, tant sur le marché intérieur qu’à l’international.
  • Dans la perspective d’apporter des réponses structurantes sur le plus long terme, quatre sujets seront travaillés pour des mises en œuvre à moyen terme :
    • les réponses que peuvent apporter des outils assurantiels au secteur laitier, notamment en matière d’évolution des revenus et/ou des marges des exploitations ;
    • les conditions pour une utilisation plus efficace des principes avancés par le paquet lait de 2012 ;
    • la possibilité de cibler ou régionaliser davantage les outils de gestion des marchés,
    • s’agissant des exploitations situées dans des zones reculées, une aide modulable à la collecte pourrait être mise en place à l’échelle communautaire de façon à réduire l’écart de compétitivité structurel des exploitations. Le coût de la collecte – qui va de 0 à 4 centimes par litre de lait..

 

Des avancées importantes ont été réalisées ces derniers mois, à travers le renforcement de l’Observatoire européen du marché du lait. Néanmoins, celui-ci n’est pas, pour l’heure, en mesure d’appréhender de façon dynamique l’évolution des marges des producteurs fortement affectés par le renchérissement du coût de l’alimentation animale. Il ne permet donc pas d’alimenter des décisions politiques permettant d’anticiper les crises pour une filière qui est un maillon clef de la stratégie de croissance et d’emploi dans le secteur agricole et agroalimentaire européen.

Augmenter le prix d’intervention des produits laitiers n’est ni un gros-mot ni une baguette magique

Durant les dernières semaines l’ensemble des appels – et ils sont nombreux – en vue d’une augmentation du prix d’intervention des produits laitiers ont buté sur un mur à la Commission européenne, celle-ci reprenant l’argument de l’orientation vers le marche et un rappel à l’histoire des montagnes de beurre et des lacs de lait.

Le débat sur la meilleure façon de gérer les marchés agricoles est une élément clef pour l’avenir du secteur lait européen. Il nécessite donc un effort pour aller au-delà des discours simplistes et d’étudier précisément les arguments pour ou contre telle ou telle option. Les attitudes extrêmes ne font rien d’autre qu’affaiblir la position de l’Union européenne, alors que l’ensemble des grands acteurs du marché mondial développent des politiques offensives.

Tout d’avoir qu’est-ce que sont les outils d’intervention ?

Premièrement, l’intervention est basé sur un mécanisme d’achats publics déclenchés si le marché chute en dessous d’un prix fixé à l’échelle européenne. Utilisé de façon adéquate, le système n’est pas dispendieux pour les contribuables, au contraire. Les autorités publiques achètent lorsque les marchés sont bas, et revendent une fois les cours raffermis. Donc, il ne s’agit pas un débat sur une utilisation inconsidérée des deniers publics.

Deuxièmement, dans un système orienté vers le marché, les prix d’intervention sont fixés en dessous des coûts de production pour éviter une situation où des producteurs non compétitifs produiraient non plus pour le marché, mais uniquement pour l’intervention publique de façon structurelle. La question qui se pose donc, simple à poser, difficile à résoudre dans une Europe à 28 Etats membres est la suivante :

Le seuil de déclenchement actuel de 21,7 centimes offre-t-il un filet de sécurité suffisant pour éviter que les producteurs compétitifs disparaissent en situation exceptionnelle ? Quel niveau serait adéquat et suffisamment bas pour décourager les producteurs qui serait tentés de devenir des professionnels de l’intervention ?

Troisièmement, on peut se demander si un système est nécessaire aujourd’hui ? On peut être tenté de répondre qu’aucune solution meilleure n’a été trouvée pour le moment au niveau Européen en cas de situation de marché difficile (ayant en tête que l’un des objectifs clefs de la politique agricole européenne est de stabiliser les marchés et de maintenir une production agricole dynamique sur l’ensemble du territoire de l’UE) – mais ce serait une réponse sans doute insuffisante. Ces dernières années – et particulièrement en 2009 – le prix d’intervention a servi de niveau plancher pour le marché – en d’autres termes de limite au-delà de laquelle une situation déjà extrêmement difficile ne peut plus se dégrader davantage. Cela signifie que le prix d’intervention n’est pas uniquement un outil mathématique, mais qu’il joue également un rôle psychologique.

Jusqu’à 2007, avant d’être établit à 21,7 cents, le mécanisme d’intervention était activé sur une base annuelle, ce qui ne faisait effectivement pas sens. Depuis, seule la grande crise de 2009 a déclenché l’intervention.

S’il est souhaité que la politique de filets de sécurité reste adapté à ce type de situation, ses instruments doivent restés connectés à la réalité économique au fil des années, sans empêcher les signaux de marchés. Dans ce contexte, alors que les coûts de productions varient considérablement d’une région à l’autre, et au sein d’une même région, les études récentes ont montré qu’en Bavière, par exemple, ils se situent autour de 29,6 centimes, alors qu’en Italie, dès 34 centimes, les producteurs ne gagnent plus d’argent, mais en perdent. De leur côté les producteurs Irlandais semblent être en mesure de continuer à vivre, même si difficilement, avec 26 cents, ils sont à n’en pas douter les plus compétitifs en Europe.

A la lumière de ces éléments, un ajustement du prix d’intervention tenant au minimum compte de l’effet cumulé de l’inflation depuis 2007 ne serait-il pas crédible et souhaitable – la fixant aux alentours de 25 cents ?

Cela serait un signal politique positif de la part du Commissaire Hogan adressé aux acteurs économiques de l’UE quant à sa volonté de maintenir sur les rails une orientation politique stable pour le marché du lait européen, orientation initiée lorsque la décision de fin des quotas a été prise. Cela renforcerait la confiance des acteurs économiques dans la politique de filets de sécurité de l’UE, augmentant leur capacité à investir davantage dans un contexte post-quotas.

Farm Europe se réjouit d’accueillir la CONFAGRICOLTURA

ROME, le 26/6/2015. Aujourd’hui, M. Mario GUIDI, président de la Confagricoltura, a finalisé l’adhésion de son organisation à FARM EUROPE.
A cette occasion, M. GUIDI a déclaré : « L’agriculture italienne, comme l’ensemble de l’agriculture européenne, a besoin de politiques ambitieuses portées par Bruxelles. Elle ne peut pas se contenter d’un consensus mou sans véritable stratégie ni ambition économique. L’Europe doit mieux prendre en compte l’ensemble des facettes de l’agriculture, qui est et restera un pilier central de l’économie européenne. Il est urgent de se pencher sur les défis économiques qui se posent aux filières européennes, et d’anticiper les futures évolutions de la PAC pour soumettre des idées véritablement ambitieuses en la matière. Aujourd’hui, au niveau européen, les processus de décision prennent de plus en plus de temps. Si nous voulons une PAC ambitieuse, demain, le travail doit commencer dès à présent et pouvoir s’appuyer sur des arguments solides. C’est dans cet état d’esprit que la Confagricoltura travaillera étroitement avec Farm Europe pour stimuler la réflexion, en particulier sur les questions liées à l’innovation et à l’exportation qui sont deux clefs essentielles pour la croissance ».
M. Yves Madre, co-fondateur de Farm Europe a ajouté: « nous souhaitons la bienvenue à Confagricoltura en tant que nouveau membre et contributeur important du think tank. Cette coopération permet à Farm Europe de couvrir une zone d’expertise agricole allant de la mer Baltique à la mer Méditerranée. Les outils de politique agricole de demain, au niveau européen, devront être capable de traiter encore mieux de l’ensemble des problématiques économiques auxquelles sont confrontés les agriculteurs, si nous voulons que l’Europe garde sa place de leader dans le monde ».
Lancé le 29 avril dernier, le think tank Farm Europe entend résolument développer sa réflexion sur des solutions efficaces pour activer au plan européen des leviers politiques de façon à accroître tant la compétitivité que la durabilité des exploitations agricoles et du secteur agroalimentaire européen, et participer aux débats avec des propositions concrètes. L’équipe du think tank s’appui sur l’expertise économique et technique de ses membres pour couvrir l’ensemble des champs politiques ayant un impact sur les économies rurales, en mettant l’accent sur les politiques agricoles et agroalimentaires, la Politique agricole commune, mais aussi les normes alimentaires, la chaine alimentaire, l’environnement, l’énergie et les enjeux liés au commerce.