L’AIDE HUMANITAIRE DE L’UE ET L’INSTRUMENT DE RELANCE DE L’UE
La Commission européenne a proposé d’augmenter le budget de l’UE pour l’aide humanitaire en 2021-27 de 5 milliards d’euros supplémentaires, provenant de l’instrument de relance de l’Union européenne. Le budget total passerait à 14,8 milliards d’euros pour les 7 prochaines années.
Farm Europe se félicite de cette proposition. Selon les propres termes de la Commission :
« L’augmentation du budget reflète les besoins humanitaires croissants dans les régions les plus vulnérables du monde. L’instrument d’aide humanitaire permettra de fournir une aide de l’UE fondée sur les besoins pour sauver et préserver des vies, prévenir et atténuer les souffrances humaines, et sauvegarder l’intégrité et la dignité des populations touchées par des risques naturels ou des crises d’origine humaine ».
« La pandémie de coronavirus accroît encore les besoins humanitaires déjà existants. Elle a un impact sanitaire, social et économique majeur sur les sociétés du monde entier, en particulier sur les pays les plus pauvres. On estime que jusqu’à 265 millions de personnes dans le monde pourraient être gravement menacées par la faim d’ici à la fin de 2020 en raison des effets de la pandémie (OCHA humanitarian needs overview 2020). Il faut donc renforcer fortement le budget de l’aide humanitaire pour répondre aux besoins croissants ».
Nous ne pourrions pas être plus d’accord. L’UE a le devoir politique, social et moral d’aider ces populations.
L’aide humanitaire de l’UE est fournie en vertu du règlement 1257/96 du Conseil. L’aide est accordée par l’intermédiaire de partenaires accrédités (ONG, agences nationales et internationales). Il n’y a pas de disposition concernant le lieu et la manière dont les denrées alimentaires doivent être achetées, chaque partenaire pouvant suivre ses propres règles.
Farm Europe estime qu’il y a de bonnes raisons de s’assurer que les denrées alimentaires achetées avec les fonds de l’aide humanitaire de l’UE proviennent de préférence de l’UE et non d’autres pays. Il ne nous semble guère utile d’utiliser l’argent de l’UE pour acheter de la nourriture dans d’autres pays, alors que la nourriture est disponible dans l’UE et facile à mobiliser. D’autant plus que l’instrument de relance de l’Union européenne a pour principal objectif de soutenir la reprise dans l’UE.
Le fait de gérer l’aide humanitaire de l’UE avec une préférence communautaire lors de l’achat de nourriture ne diminuerait ni ne réduirait la fourniture de l’aide humanitaire. La seule différence, et elle est importante, est qu’au lieu de fournir un débouché supplémentaire au secteur agroalimentaire dans les pays tiers, elle le ferait pour les agriculteurs et les agro-industries de l’UE.