Première analyse du paquet de mesure d’urgence présenté par la Commission le 7 septembre

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En résumé, clairement, la Commission se donne un peu de temps. Et il faudra attendre le Conseil informel des ministres de l’agriculture de fin septembre pour juger de l’ambition des mesures annoncées hier et voir, à terme, si elles ont à terme un impact sur le marché.

Il s’agit à ce stade d’un assemblage de mesures diverses, un peu hétéroclite, mais avec quelques éléments  intéressants, en particulier:

  • Développement de nouveaux instruments financiers via Banque Européenne d’Investissement (BEI) : Cela peut être une réponse pour les exploitations qui sont très endettées quand les marchés sont au plus bas – mais tout reste à faire pour bâtir la mesure avant qu’elle ne porte ses fruits. Mais il s’agit là d’une piste intéressante. Car elle répond à une problématique réelle de nombreuses exploitations, notamment celles ayant investi dans la perspective de la fin des quotas.

Sont aussi évoqués :

  • Le renforcement de l’aide au stockage privé : l’augmentation du niveau d’aide publique pour le stockage privé peut pousser les opérateurs à stocker volontairement davantage. Le nouveau niveau de l’aide n’est pas annoncé, ni la durée d’obligation de maintien en stock. Donc, il est difficile de juger de l’efficacité de la mesure à ce stade. Si elle est bien calibrée, elle peut dans un certaine mesure être un équivalent politiquement moins sensible, au recours à une intervention renforcée. Si elle est véritablement incitative, elle pourra contribuer à un rééquilibrage sur le court terme entre l’offre et la demande.
  • L’encouragement à développer le recours au mécanisme de stabilisation des revenus, et notamment les systèmes d’assurance. La mesure est prévue de façon embryonnaire dans le second pilier de la PAC actuelle. Face à la volatilité des marchés, dont la crise actuelle est une nouvelle illustration, c’est une piste sur laquelle l’UE devrait travailler sérieusement.

Par ailleurs :

500 millions d’aide « ciblés » pour le secteur laitier répartis en enveloppe par Etat membre. Cela annonce des négociations compliquées et donc il y a un risque réel de saupoudrage financier. Pour être efficace, il faudrait que la mesure soit très ciblée. Si ce n’est pas le cas, c’est 500 millions d’euros à répartir entre plus d’un million de producteurs, ce qui, au final, ne fait pas grand chose.