Améliorer le lien entre science, innovation, agriculture et alimentation
Aujourd’hui, les secteurs agroalimentaires sont plus que jamais confrontés à 3 demandes majeures de notre société :
- Fournir des denrées alimentaires sûres et de qualité non seulement aux citoyens européens, mais également aux marchés mondiaux,
- Maintenir les zones rurales vivantes et viables. Cela signifie avant tout maintenir et développer une activité agricole rentable dans toutes les zones rurales de l’UE.
- Optimiser la bonne gestion de l’environnement et lutter plus efficacement contre le changement climatique et les risques liés aux maladies.
Etre capable de répondre conjointement à ces trois défis est à coup sûr un défi en soi, mais faisable si nous acceptons d’utiliser efficacement la science et concentrons nos efforts sur la double performance : performance économique et performance environnementale.
C’est la condition fondamentale de tout succès de l’agriculture de l’UE pour garantir à la fois la croissance, la création d’emplois et un meilleur environnement.
Pendant plus d’une décennie, la croissance de la productivité globale du secteur agricole de l’UE a été réduite de moitié. Au cours de cette décennie, la productivité du capital de ce secteur est devenue négative. Selon la Commission européenne, cette tendance entraînerait une nouvelle diminution de 14% des revenus agricoles de l’UE dans les dix prochaines années.
Il est temps maintenant de réinvestir dans l’innovation et la recherche, dans la génétique et de mettre au point une approche scientifique concrète à cet égard.
Dans ce cadre, l’objectivité et la transparence seront essentielles.
Pour atteindre cet objectif, nous devons changer notre attitude, vivre à notre époque et considérer ce que la science nous dit, et non ce que certains aimeraient lui faire dire.
Cela est vrai en ce qui concerne l’agriculture de précision et intelligente et la manière dont les politiques (et notamment la PAC) peuvent encourager le passage de l’agriculture de l’UE à une agriculture moderne, plus efficace sur les plans économique et environnemental.
Cela est vrai aussi en ce qui concerne la génétique. Les nouvelles techniques de sélection variétale (NBT’s) sont prometteuses en tant qu’extension moderne et rapide des techniques de sélection traditionnelles habituelles, tant sur le plan environnemental que nutritionnel et économique.
Ces nouvelles techniques de sélection végétale, nées des avancées de la recherche scientifique, permettent des modifications plus précises et plus rapides du génome de la plante que les techniques conventionnelles de sélection végétale, qui utilisent des processus chimiques et par radiation pour modifier les caractéristiques génétiques des plantes.
Les nouvelles techniques de sélection végétale se trouvent actuellement dans une situation incertaine en ce qui concerne leur classification légale, et il est urgent de décider de la manière dont ces pratiques devraient être réglementées et de déterminer si elles (ou certaines d’entre elles) devraient ou non entrer dans le champ d’application de la législation de l’UE sur les OGM.
Comme il est scientifiquement démontré que les NBT’s tels que CRISPR-Cas9 ne sont pas des OGM, le nouveau PE devrait s’efforcer de le classer comme technique non-OGM.