GLOBAL FOOD FORUM : 5 ORIENTATIONS POUR UNE TRANSITION REUSSIE DES SYSTEMES AGRO ALIMENTAIRES DE L’UE

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La 3ème édition du Global Food Forum a eu lieu les 17 et 18 septembre à Pavie (Italie), rassemblant plus de 200 décideurs politiques, économiques et institutionnels ainsi que des représentants de la société civile et des universitaires. L’événement a été l’occasion de dégager des orientations pour l’avenir des politiques de l’UE ayant un impact sur les systèmes agroalimentaires de l’UE, y compris la Politique Agricole Commune. Un rapport complet de ce processus participatif sera présenté plus tard cette année aux dirigeants de l’UE autour de cinq orientations clés.
L’UNION EUROPÉENNE ET LE MONDE
Des décisions importantes concernant l’avenir des politiques agroalimentaires de l’UE sont en cours d’élaboration, alors que l’Union européenne se trouve dans un processus de redéfinition, générant un niveau d’incertitude sans précédent. Le Brexit représente une menace majeure pour le secteur agricole de l’UE. Le Forum appelle les dirigeants de l’UE à ne ménager aucun effort pour parvenir au meilleur accord possible afin de limiter les perturbations commerciales, y compris en prolongeant la période de transition aussi longtemps que nécessaire. En attendant, l’Europe doit revoir sa capacité à gérer ses propres contradictions dans le secteur agricole entre les secteurs confrontés à une consommation décroissante sur les marchés intérieurs – ayant besoin de perspectives mondiales – et les secteurs qui ne peuvent pas faire face à la concurrence des marchés mondiaux – nécessitant une protection – en particulier le secteur de la viande bovine et du lait dans les zones moins compétitives. En tout état de cause, l’UE doit mobiliser la PAC afin de mieux soutenir les agriculteurs.
DÉFIS BUDGÉTAIRES
Un budget sécurisé est nécessaire au niveau de l’UE pour atteindre les objectifs de l’UE en matière de systèmes alimentaires durables et résilients. Pour le prochain Cadre Financier Pluriannuel et les politiques d’accompagnement telles que la PAC, la qualité devrait être plus prioritaire que le calendrier. La PAC ne devrait pas être réformée en raison de contraintes budgétaires ou uniquement par une approche du «taux de retour national», mais plutôt en tenant compte de l’ambition accrue des systèmes agroalimentaires de l’UE. En attendant, la future PAC devrait rester commune et ne pas être renationalisée, et les pouvoirs des colégislateurs ne devraient pas être annulés par un coup de force de la Commission. Les élections de printemps 2019 représentent une étape importante pour un débat démocratique sur les futures politiques de l’UE , y compris la PAC.
RÉSILIENCE: FAIRE FACE À UN MONDE INCERTAIN
Les paiements directs sont importants pour soutenir les revenus des agriculteurs. Néanmoins, il existe un large consensus : ils ne peuvent plus être le seul moyen de soutenir les agriculteurs dans un monde très instable. La réserve de crise actuelle incluse dans la PAC a montré ses limites tant dans son mode de financement que dans sa capacité de déclenchement. L’UE doit saisir l’occasion de la prochaine réforme de la PAC pour concevoir une nouvelle approche globale de la boîte à outils afin de mieux protéger ses agriculteurs. Pour cette boîte à outils, tous les leviers doivent être pris en compte, y compris les investissements, l’innovation et l’éducation, ainsi que les nouveaux éco-schémas proposés par la Commission européenne qui doivent être mobilisés pour relever les défis économiques et environnementaux. Les producteurs et les succursales devraient être encouragés à créer des outils tels que des fonds communs de placement et des assurances pour faire face à un niveau moyen de volatilité ou à des risques climatiques. Il est également nécessaire de réformer la réserve de crise pour la rendre plus efficace en cas de crise profonde, avec une capacité claire pour l’UE d’assumer ses responsabilités en cas de perturbation majeure du marché ou du climat. Cette réserve de crise devrait être souple et réactive afin de prendre les devants lorsque les outils de gestion des risques sont dépassés. Cette réserve devrait être protégée des intérêts spécifiques de l’un ou l’autre État membre : elle devrait être conduite dans un esprit véritablement européen avec un financement adéquat.
STRATEGIES SECTORIELLES
L’UE doit réinvestir dans des approches sectorielles – au niveau communautaire.  C’est allé trop loin dans l’approche «taille unique». La diversité des secteurs agricoles devrait non seulement être laissée aux États membres, mais devrait également être reflétée au niveau de l’UE via des outils spécifiques, y compris en matière d’exigences environnementales. Une base de référence claire des règles environnementales doit être définie au niveau de l’UE, ainsi qu’un ensemble commun de leviers économiques. Le cadre de l’UE devrait inclure des orientations claires pour les principaux leviers financiers (niveau minimum de PD) et des mesures non budgétaires (stratégie des protéines, biogaz, etc.). Des stratégies d’investissement fortes devraient être mises en place au niveau national ou régional pour stimuler l’innovation. Le développement rural ne devrait pas être compromis, pour maintenir la capacité au niveau national ou régional à accompagner les changements structurels.
UNE CHAÎNE ALIMENTAIRE FONCTIONNELLE
La chaîne alimentaire ne devrait pas être un champ de bataille et la proposition de la Commission sur les pratiques commerciales déloyales (PCD) est bien accueillie. Néanmoins, la proposition initiale doit être améliorée. Une définition claire des principes des PCD devrait être établie au niveau de l’UE afin d’aller au-delà de la nécessité d’une longue liste de pratiques pouvant être contournées. La législation de l’UE devrait promouvoir une approche plus large intégrant de nouveaux acteurs dotés d’un pouvoir de marché considérable, tels que le commerce électronique. En ce qui concerne la procédure d’infraction, une approche commune claire devrait être conçue au niveau de l’UE.

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