le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires
Après 18 mois de préparation, le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a eu lieu les 23 et 24 septembre derniers. Des centaines de dirigeants mondiaux (premiers ministres, ministres de l’agriculture, organisations internationales – telles que la FAO ou le Programme alimentaire mondial -, experts, agriculteurs, représentants de la société civile et des populations autochtones) ont exprimé leur vision de l’avenir des systèmes alimentaires de la planète.
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a dressé un état des lieux de la réalisation de l’objectif de développement durable n° 2 : « Faim zéro », et a souligné les défis à venir. Il a rappelé que chaque jour, des centaines de millions de personnes se couchent le ventre vide et que trois milliards de personnes n’ont pas les moyens d’avoir une alimentation saine, des chiffres qui ont encore empiré après les effets de la pandémie de Covid-19. Il a déclaré que « le changement des systèmes alimentaires n’est pas seulement possible, il est nécessaire » pour les personnes, pour la planète et pour la prospérité. Dans son intervention, il a souligné qu’il est nécessaire de créer des systèmes alimentaires qui :
- soutiennent la santé et le bien-être de tous les individus
- protègent la planète et qui
- soutiennent la prospérité.
Le professeur Joachim von Braun, président du groupe scientifique du Sommet des systèmes alimentaires, a souligné que la bonne nourriture est sous-évaluée et que la science affirme que nous pouvons mettre fin à la faim d’ici 2030, mais que des investissements beaucoup plus importants sont nécessaires pour y parvenir. Il a plaidé pour que les systèmes alimentaires neutres sur le plan climatique soient reconnus comme un objectif, et que les solutions basées sur la nature soient promues. Il a ajouté qu’un salaire décent va de pair avec une faim zéro et que les opportunités numériques liées à l’alimentation ne sont pas encore exploitées, et que l’édition de gènes devrait également être poursuivie. Il a également lancé l’idée d’une sorte de « GIEC de l’alimentation ».
Du côté de l’UE, le vice-président exécutif Frans Timmermans a fait un discours sur le fait que nous vivons une « décennie décisive », au cours de laquelle l’humanité doit relever le défi d’apprendre à vivre dans les limites de la planète.
Il a souligné que la production alimentaire est un facteur important d’écocide et de GES, et que les agriculteurs sont les premiers à souffrir du changement climatique, d’où la nécessité d’agir maintenant. Dans l’UE, la stratégie « de la ferme à la table » a été proposée, mais le passage à des systèmes alimentaires durables doit être un mouvement mondial.
Il a parlé des objectifs en matière de biodiversité, comme le fait que d’ici 2030, la Commission souhaite réduire de moitié l’utilisation des pesticides et cultiver ¼ des terres de manière biologique. Il a déclaré que nous devons nous assurer que le choix facile est le choix sain. Enfin, il a rappelé le code de conduite de l’UE pour des pratiques commerciales responsables, qui, selon lui, déclenchera un véritable changement, et a appelé les autres à le suivre.
De l’autre côté de l’Atlantique, le président américain Biden a promis 10 milliards de dollars pour éradiquer la faim, dont la moitié sera dépensée aux États-Unis et l’autre moitié dans le reste du monde (https://www.feedthefuture.gov). Les États-Unis ont également présenté leur idée de croissance durable de la productivité et de doublement de l’innovation climatique dans l’agriculture pour réduire les émissions (Agriculture Innovation Mission for Climate). La Fondation Gates a également engagé 922 millions de dollars pour faire progresser la nutrition mondiale afin d’aider les femmes et les enfants.
Le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, qui a également souligné la nécessité d’investissements plus nombreux, mieux ciblés et durables, avait déclaré que la FAO prendrait la tête de la mise en œuvre des résultats du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, tels que les 5 domaines d’action :
Volet d’action 1 : Assurer l’accès à une alimentation saine et nutritive pour tous.
Volet 2 : passer à des modes de consommation durables
Volet 3 : stimuler une production respectueuse de la nature
Volet 4 : Promouvoir des moyens de subsistance équitables
Volet 5 : renforcer la résilience face aux vulnérabilités, aux chocs et au stress.
Le lien vers l’événement : https://www.un.org/en/food-systems-summit